Essai vidéo: on a déjà pu prendre le volant de l’Omoda E5 100% électrique !

Omoda, si vous n’avez encore jamais entendu ce nom, c’est normal. La marque n’a été créée qu’en 2022 par le groupe chinois Chery, l’un des acteurs majeurs du secteur automobile dans l’Empire du Milieu qui a vendu l’an dernier pas moins de 1,8 million de véhicules, dont plus de la moitié en dehors des frontières de la Chine. Outre Omoda, Chery détient la marque éponyme, mais aussi des noms tels que Jaecoo et Exlantix, dont l’arrivée a également été annoncée sur le sol européen pour les mois à venir. Jaecoo étant une marque généraliste avec des modèles plug-in hybrides et thermiques, tandis qu’Exlantix devrait avoir un positionnement plus premium et sportif.

Mais revenons à notre modèle d’essai, qui se décline à la fois en version thermique (Omoda 5) et full électrique (Omoda E5). Visuellement, peu d’éléments différencient les deux versions, excepté une calandre fermée pour la variante zéro émission. Pour le reste, l’Omoda E5 est un SUV Crossover de 4,4 mètres de long, qui viendrait donc se positionner face aux MG ZS EV, Kia Niro, Hyundai Kona EV ou encore Volvo EX30. Pour autant, son empattement de 2,78 m lui offre une habitabilité plus élevée que la majorité de ses concurrents, ce qui en fait un modèle très intéressant pour les clients fleet avec une famille.

Au niveau du look par contre, l’Omoda E5 est plutôt un véhicule ‘passe partout’, avec une signature lumineuse en forme de boomerang qui entoure un bandeau noir intégrant le nom de la marque. On note une ceinture de caisse très élevée et un toit qui semble flotter grâce au montant C noirci. Un détail que l’on a déjà pu voir sur le Lexus RZ450e par exemple. L’arrière, avec son aileron et son bandeau noir entre les feux ressemble étrangement à un Nissan Ariya.

A l’intérieur par contre, la planche de bord est exclusive. L’habitacle dégage une impression de qualité grâce à l’usage de matériaux nobles (bois, cuir, etc) et d’une finition qui ne souffre pas la critique. Les sièges sont durs, mais offre suffisamment de confort, même sur de longs trajets et les espaces de rangement sont légion, notamment au centre de la console.

Omoda a équipé sa voiture d’une grande dalle numérique de 12,3 pouces qui intègre tant les informations de conduite que le système d’infodivertissement. Ce dernier est intuitif à l’usage, réactif et reprend les codes d’une tablette ou d’un smartphone et offre un rendu très clair. Seul bémol : notre version d’essai ne disposait pas d’un système navigation intégrant les pays européens.

Quant au coffre, il propose 480 litres et jusqu’à 1.075 litres lorsque la banquette arrière est rabattue et présente l’avantage d’un plancher entièrement bas, mais d’un seuil qui est assez haut. A l’avant, un frunk de 19 litres permettra d’embarquer facilement les câbles de chargement.

On l’a dit : l’Omoda E5 est avant tout basée sur la version thermique du modèle. Et cela se voit notamment à l’arrière où le système d’échappement a tout simplement été retiré, donnant l’impression que la voiture est haute sur pattes. Pour la version électrique, le constructeur propose une seule batterie de 61 kW et un moteur de 204 ch et un couple de 43 Nm, qui offrent une autonomie WLTP annoncée à 430 km. Omoda annonce une consommation officielle WLTP de 15,5 kW/100 km. Lors de notre essai, principalement sur autoroutes, nous avons relevé une consommation moyenne de 19,3 kWh/100 km sur quelques 350 km parcourus à son volant. En conduite mixte, on pourra certainement tabler sur une consommation moyenne réelle aux alentours de 17 kWh/100 km, ce qui est très honorable pour un véhicule de ce gabarit.

Côté recharge, l’Omoda E5 est capable de recharge en courant alternatif à 11 kW et à 110 kW en courant continu. De quoi lui permettre de récupérer de 30 à 80% d’autonomie en 28 minutes. C’est bien, mais certains concurrents font mieux à ce niveau.

Derrière le volant, l’Omoda E5 nous a clairement étonnés. Pour un tout jeune constructeur, on a ici affaire à une voiture qui parait plutôt aboutie et qui fait le job. Elle se montre agréable à la conduite et peut même faire preuve de dynamisme dans certaines situations grâce à son poids maitrisé (1.710 kg). Les suspensions sont fermes, le rayon de braquage est étonnamment court, la direction souple manque un peu de précision, mais la voiture ne prend quasi jamais de roulis.

Dans toutes les situations, le confort des passagers est assuré. On ne pourra pas en dire autant de leur confort auditif par contre. Si la voiture est bien équipée de tous les systèmes de sécurité et d’aide à la conduite modernes, on regrette le son strident et quasi omniprésent de ceux-ci dans l’habitacle. Sur les longs trajets, ils peuvent vite devenir irritants. Le responsable produits de la marque nous a toutefois assuré qu’il était possible de désactiver ces alertes sonores, mais il faut le faire à chaque démarrage du véhicule. Pas pratique !

On a par contre particulièrement apprécié le système de caméras à 360 degrés au rendu incroyable et nette qui s’enclenche automatiquement lors de chaque manœuvre où le conducteur peut avoir besoin de voir l’environnement de son véhicule.

Dans l’ensemble, cette Omoda E5 s’est donc révélé une bonne surprise. Tant au niveau des prestations, de l’équipement, du confort et de l’habitabilité, la voiture a mis la barre très haute. Reste à connaître son tarif. Omoda annonce que cette version d’essai très bien (pour ne pas dire ‘entièrement’) équipée devrait être commercialisée aux alentours de 40.000 euros TVAC. L’importateur pourrait cependant proposer des versions d’entrée de gamme moins équipée aux alentours d’un prix de base de 30.000 euros TVAC, ce qui la placerait largement en-dessous des tarifs proposés par la concurrence pour des prestations d’un niveau plus élevé et pourrait donc en faire un véhicule incontournable pour de nombreuses car-policies.

Mais pour cela, il va d’abord falloir qu’Omoda convainque les sociétés de leasing. Le constructeur compte y arriver grâce à sa garantie de 7 ans et 150.000 km et à son réseau de concessionnaires.

Un premier concessionnaire a déjà été annoncé. D’autres devraient suivre prochainement avec un objectif de disposer de 10 points de vente sur le territoire belge d’ici la fin de l’année.

Il faut dire que les ambitions d’Omoda sont élevées : la marque vise 1,5% de parts de marché en Belgique pour sa première année de commercialisation.