« Toutes les évolutions dont on a pu prendre connaissance depuis ce week-end ne sont encore que des annonces », tient à rappeler Stijn Blanckaert. « Tout cela devra encore être discuté en détails et soumis au vote avant d’être éventuellement traduit dans une loi. Les interprétations de cet accord de gouvernement peuvent donc encore changer. Il ne faut rien prendre pour argent comptant ».
Néanmoins, nous lui avons demandé quelques réactions concernant ces annonces. « Je résumerais ma réaction par le mot ‘surprise’. Et il y a 3 éléments sur lesquels j’aimerais réagir. »
D’abord, la prolongation du régime fiscal avantageux des plug-in hybrides. « C’est la réponse à une question que le secteur n’avait pas posée. Il n’y avait aucune demande et certainement aucune pression du secteur à réintroduire les plug-in hybrides dans les flottes. La majorité des entreprises est aujourd’hui bien engagée dans la transition vers des parcs 100% électriques. On était sur la bonne voie et d’un coup, on décide d’aller plus en douceur dans l’électrification des flottes… Si ce choix se confirme, cela n’aidera certainement pas à atteindre les objectifs fixés en matière d’émissions polluantes. Ce ne sera pas simple non plus pour les sociétés de leasing qui ont poussé les entreprises vers le 100% électrique. Je pense cependant que ce sont majoritairement les indépendants et les PME qui continueront à opter pour de l’hybride, et éventuellement certains profils spécifiques dans les grandes entreprises ».
Si les PHEV devaient à nouveau bénéficier d’un traitement fiscal plus avantageux jusqu’en 2029, leurs valeurs résiduelles pourraient par contre augmenter. Mais là aussi, Stijn Blanckaert fait la grimace. « Oui, mais celle des BEV risque, à l’inverse, de diminuer. La politique actuelle devait avoir pour conséquence de pousser aussi plus rapidement les particuliers à faire le switch vers l’électrique. Toujours dans le but de respecter nos engagements en matière d’émissions. Mais en prolongeant la déductibilité des PHEV, on va donner plus longtemps aux particuliers la possibilité de choisir entre un PHEV ou un BEV sur le marché de l’occasion. Et forcément, la plupart opteront pour l’hybride. Que fera-t-on alors avec les BEV de société arrivés en fin de contrat ? J’en viens d’ailleurs à un manquement dans l’accord de gouvernement : rien n’est prévu pour inciter financièrement les particuliers à passer au 100% électrique. C’est bien dommage. »