A Bruxelles, 1 travailleur sur 7 échange sa voiture de société contre un budget de mobilité

Laura Bertrand, consultante PME chez SD Worx: « Le budget fédéral de mobilité (BMO) est resté jusqu’à présent un phénomène « marginal », bien qu’il ait connu une croissance continue ces dernières années. Le nouveau gouvernement veut donner une impulsion supplémentaire au BMO : désormais, les employeurs devront systématiquement l’offrir à ceux qui ont droit à une voiture de société. Actuellement, l’employeur peut encore choisir s’il offre le budget mobilité et à qui il l’offre. Cette liberté de choix pour l’employeur deviendra une « obligation », même si le travailleur aura toujours le choix de participer ou non au budget mobilité. »

Dans l’ensemble, SD Worx constate que le nombre d’employeurs proposant le budget fédéral de mobilité a doublé en deux ans. Les employeurs flamands sont majoritaires (58 %), mais si l’on tient compte du nombre d’employeurs par région, les employeurs bruxellois sont les plus rapides à adopter le budget de mobilité : plus d’un employeur bruxellois sur 20 (5 %) l’a introduit depuis.

• 5 % des employeurs bruxellois en 2024, contre la moitié (2,6 %) il y a deux ans (en 2022).
• 1,6 % des employeurs flamands (1 % l’année dernière et 0,7 % en 2022). Le Brabant flamand arrive en tête (avec 3,8 % ; 2,6 % l’an dernier). Les employeurs de la Flandre occidentale et du Limbourg sont ceux qui s’adressent le moins au Budget de mobilité respectivement 0,9 % et 1 %). Les employeurs de la Flandre orientale et d’Anvers se situent entre les deux, avec respectivement 1,5 % et 1,2 % des employeurs de cette région.
• 1,2 % des employeurs wallons (contre 0,8 % en 2023 et 0,5 % en 2022) ; le Brabant wallon arrive en tête avec 3,5 % (2,4 % l’an dernier).

SD Worx note qu’au niveau des provinces, outre les employeurs basés à Bruxelles, les employeurs de la périphérie de Bruxelles, tels que ceux du Brabant flamand et du Brabant wallon, sont également en tête, avec respectivement 3,8 % et 3,5 %. Dans les autres provinces, l’occurrence est très limitée puisque moins de 1 % des employeurs ont adopté le budget de mobilité (Namur 0,5%, Liège 0,7%, Hainaut 0,8%). Ces provinces présentent donc un grand potentiel d’évolution.

TOP 4 des secteurs où les employeurs montrent l’exemple :

• TIC (conception et programmation de logiciels) : 9 %.
• Publicité et études de marché : 7 %
• Activités des sièges sociaux, personnel de bureau : 6 %.
• Architectes et ingénieurs : 4 %

85 % des employeurs appliquant un budget mobilité sont des PME (jusqu’à 250 travailleurs). Mais si l’on prend en compte le nombre d’entreprises, c’est dans les plus grandes organisations que le budget mobilité a le plus de succès, en termes relatifs. Par exemple, dans les organisations de 100 à 250 travailleurs, un employeur sur dix utilise d’un budget mobilité (soit 10 %). Dans les organisations de plus de 1 000 travailleurs, ce chiffre double : un quart d’entre elles (13 % l’année dernière) ont déjà introduit un budget mobilité. En général, « plus l’entreprise est grande, plus l’employeur est susceptible d’offrir un budget mobilité ».

Pourcentage d’employeurs utilisant un Budget Mobilité en 2024 en valeur absolue et pourcentage d’employeurs utilisant un Budget Mobilité selon la taille de l’entreprise

« Aujourd’hui, le Budget de mobilité existant a beaucoup moins de succès auprès des plus petites PME. D’une part, cela peut s’expliquer par la proportion élevée de voitures de société (nécessaires pour le travail), mais d’autre part, il ne faut pas sous-estimer l’importance de la simplicité administrative. Le système actuel a encore un potentiel d’amélioration. Par exemple, le montant du budget mobilité n’évolue pas automatiquement avec l’adaptation du budget voitures de société », conclut Laura Bertrand de SD Worx.