Le 4 mars 2025 à 08h50
par Maxime Pasture
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Voici le plan en 10 étapes d’Allianz pour sauver l’industrie automobile européenne

L’assureur-crédit Allianz Trade propose un plan en 10 étapes pour stimuler le secteur auto européen et les ventes de VE en Europe. Voici les 10 « recommandations », commentées par la rédaction de link2fleet.

Contexte géopolitique, droits de douane, mainmise sur les matières premières pour construire les batteries de voitures électriques et rude concurrence chinoise : on ne peut pas dire que l’industrie automobile européenne vit les plus belles heures de son histoire. Pour « remonter la pente », Allianz Trade présente un plan en 10 étapes afin de restaurer la compétitivité de l’industrie automobile européenne. Ce plan est composé de 5 recommandations pour l’industrie automobile et 5 recommandations à l’intention des décideurs politiques.

5 recommandations pour l'industrie automobile

  1. Pour Allianz Trade, il faut que les constructeurs réduisent le nombre de modèles : « Limiter la gamme à 5 ou 6 modèles, dont la moitié sont hybrides ou électriques ».
  2. Il faut continuer d’investir intensivement dans la recharge, y compris dans des solutions de recharge personnalisées. « Il y a actuellement 800.000 points de charge dans l’UE alors que, d’après nos estimations, entre 3 et 9 millions de points de charge seront nécessaires pour une couverture saine en 2030 », explique Johan Geeroms, Director Risk Underwriting Benelux pour Allianz Trade.
  3. Alors que l’automobile fait déjà partie des secteurs qui dépensent le plus en Recherche et Développement dans le monde, l’assureur-crédit recommande une « augmentation des dépenses d’investissement dans la technologie ».
  4. Allianz Trade recommande également d’explorer de nouveaux marchés : « se concentrer davantage sur les marchés émergents tels que l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie et l’Amérique du Sud, où le taux de motorisation est faible et où la concurrence internationale est encore peu développée ». C’est pourtant ce que font déjà plusieurs constructeurs européens, comme les groupes Renault, Stellantis (avec Citroën et Fiat, notamment) et VW.
  5. Enfin, toujours en s’adressant à l’industrie automobile européenne, Allianz propose de « Renforcer la collaboration à l’intérieur et à l’extérieur du secteur par le biais de coentreprises et de projets collectifs afin de créer des économies d’échelle ». À nouveau, les constructeurs européens le font déjà. Ce n’est pas pour rien que les groupes automobiles s’agrandissent de plus en plus, tout en étant de moins en moins nombreux. Pensez notamment à la fusion FCA et PSA qui a fait naître Stellantis, ou encore à l’arrivée de Volvo et Lotus, entre autres, au sein du géant groupe chinois Geely. Ceci dit, le grand patron de Renault, Luca de Meo, avait fait appel l’an dernier à « un Airbus de la voiture » afin de réduire les coûts, notamment pour créer de petites voitures électriques européennes pas chères. L’Italien avait d’ailleurs approché le groupe VW pour partager la plateforme d’une petite citadine électrique, mais sans succès.

5 recommandations à l'intention des décideurs politiques

  1. De manière assez surprenante, Allianz Trade recommande des « Droits de douane sur les voitures à faible provenance européenne de 40 à 50% ». On a déjà observé le climat tendu suite aux derniers droits de douane instaurés… On n’ose imaginer le début d’incendie si ceux-ci venaient à grimper à 50% ! Et qu’est-ce qu’une voiture à faible provenance européenne ? Allianz définit ce concept comme « Une voitures dont les composants et les coûts de production (à l’exclusion de la batterie) ont un taux de provenance européenne inférieur à 75%. »
  2. « Encourager la coopération et les nouvelles entreprises communes » : ceci rejoint l’invitation lancée aux constructeurs à collaborer davantage, comme mentionné plus haut.
  3. « Attribuer une prime de reprise de 15% sur l’achat de véhicules électriques (de provenance européenne) de moins de 45.000 € ». Il est vrai qu’un incitant fiscal pour les particuliers serait nécessaire pour aider la vente de VE. Nous l’avons vu avec l’Allemagne, où la fin des primes a engendré une dégringolade de ventes de VE. Pour les sociétés, le régime fiscal attrayant pour les voitures « zéro émission » devrait être étendu, voire adopté par d’autres pays européens que la Belgique. Apparemment, l’Europe y réfléchit.
  4. « Investir entre 200 et 300 milliards d’euros dans l’infrastructure de recharge pour soutenir la croissance du parc de VE. » En mentionnant cette tranche budgétaire, Johan Geeroms y inclut également de nouvelles chaînes de production pour les batteries en Europe. Il développe, toujours en critiquant la politique européenne : « Le soutien apporté est trop fragmenté et beaucoup trop incertain. Introduisez des politiques commerciales strictes. Envisagez des droits d’importation stricts sur les VE chinois bon marché et subventionnés par l’État. Encouragez l’industrie nationale. La politique européenne devrait fournir une incitation stable et cohérente pour les VE. »
  5. « Financement de la recherche et du développement : consacrez 5% du programme Horizon de l’UE à des projets axés sur les batteries, la technologie de conduite autonome, les logiciels pilotés par l’IA et le recyclage ».

 

Alors, recette miracle ? Certaines propositions ont déjà été appliquées, d’autres surprennent et d’autres encore méritent réflexion.

Maxime Pasture

Maxime Pasture, rédacteur de cet article

Journaliste de formation, Maxime est très curieux mais surtout passionné d'automobile. Sa curiosité l'amène à traiter de sujets divers et variés liés à la mobilité au sens large et bien plus encore !
Cet article parle de : Actus , Véhicules , Importateurs et constructeurs
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