Essai fleet Alfa Romeo Junior: l’Ibrida Q4 change-t-elle la donne ?

À première vue, la Junior Ibrida Q4 reste fidèle à l’ADN Alfa Romeo. Son regard acéré, accentué par la signature lumineuse en trois modules distincts, lui confère une présence remarquée sur la route. La calandre Leggenda, hommage aux modèles iconiques de la marque, renforce son caractère affirmé. Rien de nouveau…

À bord, l’élégance italienne se ressent immédiatement. L’ergonomie est soignée, avec un écran tactile central de 10,25 pouces bien intégré et une instrumentation numérique orientée vers le conducteur. Pourtant, tout n’est pas parfait : l’interface manque d’intuitivité, et l’absence d’une touche « back » complexifie la navigation entre les menus. Heureusement, les commandes physiques essentielles sont bien disposées. Le sélecteur DNA, situé sur la console centrale près du levier de vitesse, permet de modifier les modes de conduite en un geste. Bien que son emplacement soit fonctionnel, placé directement au volant aurait été plus ergonomique.

Le confort est au rendez-vous, avec des sièges bien dessinés offrant un bon maintien, même sur long trajet. Toutefois, seuls les modèles les mieux équipés bénéficient d’un réglage lombaire électrique. L’habitabilité est correcte pour un crossover compact, mais la transmission Q4 impose une petite concession: le volume de coffre passe de 415 à 340 litres, une réduction logique due à l’intégration du moteur arrière et de la suspension MultiLink.

Sous le capot, le moteur essence 1,2 litre turbo de 136 ch, s’associe à deux moteurs électriques de 21 kW chacun, répartis entre l’avant et l’arrière, pour atteindre 145 chevaux au total. La vitesse maximale est de 200 km/h et le 0 à 100 km/h est bouclé en 9,1 secondes.

C’est ici que la technologie Q4 entre en jeu. La transmission intégrale sans liaison mécanique entre les essieux garantit une répartition optimale du couple. À l’avant, une réduction du sous-virage de 30 % assure une entrée en virage plus précise. À l’arrière, la suspension MultiLink adaptée veille à une meilleure stabilité et un plus grand confort. Contrairement aux systèmes 4×4 traditionnels, cette configuration limite l’augmentation de poids, au bénéfice de l’efficacité énergétique et de la consommation. Un premier atout qui se confirme dans la gestion intelligente de la transmission selon la vitesse. En effet, jusqu’à 30 km/h, la transmission intégrale est active en permanence. Entre 30 et 90 km/h, l’essieu arrière s’enclenche uniquement en cas de besoin. Au-delà de 90 km/h, le système privilégie la traction avant. Autre innovation, le Power Looping qui garantit le maintien du Q4 même en cas de batterie faible.

Lors de notre essai en Italie, le système Q4 a prouvé son efficacité, même si nous n’avons pas pu le tester dans des conditions extrêmes, comme sur neige ou surfaces très glissantes. Sur route, le comportement est proche de la version traction, mais en virages serrés, la motricité arrière se fait sentir, procurant une meilleure stabilité. En tout-terrain, la gestion électronique du Q4 permet de conserver un très bon niveau d’adhérence. L’agilité est au rendez-vous, un point très positif. Lors de l’accélération, la répartition du couple ajuste instantanément la motricité pour garantir une trajectoire stable. Les suspensions MultiLink arrière contribuent à leur tour à un meilleur filtrage des imperfections. Résultat global : l’équilibre entre dynamisme et confort est particulièrement soigné, permettant une conduite plaisante sur tous types de routes.

Le constructeur annonce une consommation WLTP autour de 5,2 l/100 km, mais lors de l’essai, nous avons relevé une moyenne de 7,4 l/100 km sur un parcours mêlant autoroute (mode Eco), routes sinueuses (mode Dynamic) et de l’off-road (mode Q4).

Disponible à partir de 30.331 € HTVA en Belgique, la Junior Ibrida Q4 se positionne comme une alternative premium accessible. La finition Intensa, affichée à 31.983 € HTVA, enrichit l’équipement avec des sièges en cuir et un système audio premium, renforçant l’aspect haut de gamme du modèle.

Face à ses rivales, elle adopte une approche distincte, qualifiée d’« unique » par le responsable produit. Mais si nous forçons malgré tout la comparaison, nous pensons à l’Audi Q2 Quattro qui repose sur une transmission intégrale classique, garantissant une motricité continue, mais avec un impact sur le poids et la consommation. Il y a aussi la Lexus LBX Hybrid qui de son côté privilégie une hybridation plus légère, axée sur l’efficience énergétique, mais sans offrir les mêmes performances en transmission intégrale.

Avec son système Q4 intelligent, la Junior Ibrida présente effectivement une architecture spécifique dans le segment crossover compact premium tout en restant compétitive sur le plan tarifaire. Alfa Romeo confirme que le diesel ne sera pas proposé sur ce modèle, préférant une stratégie multi-énergies en phase avec les évolutions du marché.

Alfa Romeo Junior Ibrida Q4