En lançant le Kangoo Z.E. dès 2011, Renault était un véritable pionnier de la mobilité électrique. Il fut entretemps rejoint par le Master électrique, puis enrichis l’un et l’autre d’une variante à hydrogène. Mais le cœur de l’offre en Europe, ce sont les fourgons moyens, qui représentent 47% des immatriculations d’utilitaires sur le vieux continent. Pas question pour Renault d’en rester absent plus longtemps, d’autant que la concurrence est déjà âpre, comptant notamment la galaxie de modèles Stellantis-Toyota (Citroën Jumpy, Fiat Scudo, Opel Vivaro, Peugeot Expert, Toyota ProAce Electric), le Mercedes Vito et le Volkswagen ID.Buzz Cargo, sans oublier le Chinois Maxus eDeliver 3.
Juste milieu
Renault a donc choisi la solution la plus pragmatique qui soit pour investir le marché : convertir son Trafic, restylé en 2021, en puisant dans la banque d’organes disponibles. Ainsi, le moteur de 90 kW/122 ch et 243 Nm provient du Kangoo. Et la batterie de 52 kWh est identique à celle du Master. Une combinaison qui se montre bien agréable sous le capot du Trafic. Car évidemment, cette version E-Tech électrique se caractérise par son absence de bruit de moteur, de vibrations et de passages de vitesses. Cela rend la conduite beaucoup plus linéaire mais aussi plus douce qu’avec les motorisations diesel. Et l’instantanéité des réactions propres aux modèles électriques rend la camionnette plus alerte.
Bonne autonomie mais recharge complexe
Côté autonomie, Renault annonce 297 km en cycle mixte WLTP. Ou jusqu’à 330 km en optant pour la version Long Range sur laquelle la vitesse de pointe est bridée à 110 km/h. Lors de notre essai, nous avons relevé entre 19 et 20 kWh/100km en fonction des routes rencontrées. Cela semble une excellente valeur pour le segment, surtout compte tenu des 300 kilos de lest de notre véhicule d’essai afin de simuler des conditions aussi proches que possible d’un usage réel. Une consommation qu’il aurait probablement été possible d’optimiser en ayant la possibilité de moduler la récupération d’énergie au lever de pied, ce qui n’est étrangement pas le cas, alors que le Kangoo E-Tech électrique y a droit, lui.
Côté recharge, il faudra faire un choix. On pourra soit disposer d’un charger 22 KW en courant alternatif, soit d’un chargeur rapide à 50 kW en courant continu. Mais pas les deux. Si l’on opte pour le second, la charge en courant alternatif sera alors limitée à 7 kW. A chacun donc d’estimer ses trajets. Le constructeur estime toutefois que la première solution sera la plus à même de séduire les utilisateurs, si l’on en croit la clientèle visée, et précise que les 22 kW permettent de récupérer 50 km en 25 minutes seulement.
Toujours pratique, toujours confortable
Cette version électrique se montre en outre bien amortie, sans être exagérément raffermie pour compenser le poids des batteries comme c’est parfois le cas chez certains concurrents. Et son habitacle, redessiné également, est agréable, avec des astuces bien pensées comme la tablette centrale qui permet de le transformer en bureau mobile.
Les aspects pratiques, eux, sont intact. Le Trafic E-Tech Electric est proposé en deux longueurs, 5,08 ou 5,48 m, deux hauteurs (sur L2) et en simple ou double cabine. Les volumes utiles varient ainsi de 3,3 à 5,8 m3, avec une longueur de charge maximale de 4,15 m sur les versions équipées de la trappe dans la cloison. Par ailleurs, la charge admissible reste supérieure à 1 tonne dans tous les cas, et il est possible de tracter une remorque jusqu’à 920 kg.
Reste à connaitre son prix, communiqué d’ici la commercialisation en début d’année prochaine.