Indicata Residual Value Forecasting Event: que faut-il attendre du marché des VE d’occasion

Membre d’Autorola Group présent dans 24 pays et disposant de plus de 23 ans d’expérience, Indicata propose notamment un logiciel de dernière génération de veille stratégique et de connaissance du marché pour la gestion des stocks de véhicules d’occasion.

Celui-ci calcule la valeur résiduelle de tous les véhicules présents sur le marché tous les 6 mois, en prenant notamment en compte le kilométrage des véhicules. Il permet donc en quelques clics d’accéder à la valeur de chaque véhicule, selon son âge et son kilométrage.

Pour introduire la séance, Filip Dobbeleir, Senior Manager d’Indicata, a exposé l’évolution des stocks par type de motorisation entre janvier 2023 et aujourd’hui.

Il en ressort une chute importante des stocks de véhicules équipés d’un moteur diesel (de 38,09% en janvier 2023 à seulement 26,75% aujourd’hui). Les véhicules essence se maintiennent autour des 46%, tandis que les stocks de véhicules à motorisations alternatives ont tous connu une croissance modérée. Le PHEV/HEV représente aujourd’hui 11,08% des véhicules d’occasion en stock, tandis que les modèles full électriques représentent un peu moins de 8%.

Il s’est ensuite intéressé aux prix des voitures d’occasion. Et si tous connaissent une baisse ces derniers mois, ce sont surtout les modèles 100% électriques qui ont enregistré la plus forte diminution. « Et on estime que ces prix devraient continuer à diminuer dans les mois à venir », est-il intervenu. « Le contexte n’est pas propice à une remontée des prix, notamment parce que les états commencent à taxer les VE, il y a des régulations de plus en plus strictes de l’Europe, notamment envers les constructeurs chinois, et l’arrivée des nouvelles marques rabat aussi les cartes. Elles adoptent une stratégie différente des constructeurs établis de longue date chez nous, par exemple en ne passant plus par un importateur, mais en signant des contrats directement avec des dealers stratégiques, ce qui leur permet de sauter une étape et donc de réduire les coûts. »

Filip Dobbeleir a également souligné que le marché fleet belge a toujours été un marché de l’exportation. « En moyenne, 70 à 80% des véhicules de société en fin de contrat partent à l’exportation. Ce ne sera pas différent avec les modèles électriques. Il faut donc regarder plus loin que le marché belge. Notre outil permet d’analyse les marchés européens et de déterminer sur quel marché nos véhicules pourraient être plus attractifs à la revente ».

Autre élément à prendre en compte dans la valeur résiduelle des VE, c’est l’état de santé des batteries. « Une récente étude néerlandaise a montré qu’après 6 à 8 ans, les véhicules électriques affichaient encore une capacité de batterie moyenne de 80%, ce qui reste tout à fait honorable. Mais il faudrait que ce SOH (state of health) soit indiqué clairement, par exemple sur le CarPass pour rassurer les acheteurs de véhicules électriques d’occasion. En Allemagne, il apparait déjà sur les sites de vente d’occasion. »

Filip Dobbeleir a aussi soulevé l’idée de prolonger la garantie des batterie des VE après leur premier cycle de vie, une autre façon d’assurer la tranquillité d’esprit aux acheteurs potentiels.

Pour la seconde partie de ce Residual Value Forecasting Breakfast, la parole était donnée à Andreas Geilenbruegge, Regional Head fo Forecast & Market Analysis d’Indicata. Il a d’abord recontextualisé le marché de l’occasion et des stocks de BEV. « Il ne faut pas oublier que ce marché est encore jeune et en pleine évolution et que l’indice des prix des BEV est l’un des plus résilients sur les petits marchés européens ».

Un marché sur lequel Tesla a une forte influence en raison de son modèle différent et notamment l’adaptation régulière de ses tarifs à la baisse qui impact l’ensemble du marché.

Les récentes annonces de l’Europe concernant la taxation des véhicules produits en Chine et importés sur nos marchés est aussi facteur de questionnements concernant la valeur résiduelle des véhicules électriques. Andreas Geilenbruegge a tenu à rappeler qu’il n’y a pas que les constructeurs chinois qui sont concernés par ces mesures. « En 2023, 11.499 véhicules électriques ont été exportés de l’Europe vers la Chine, pour une valeur de 852 millions d’euros. Sur la même année, 438.934 véhicules électriques ont été importés de Chine vers l’Europe pour une valeur de 9,7 milliards d’Euros. »

Il a aussi insisté sur le pourcentage de voitures finalement peu élevé de voitures chinoises  qui sont réellement importées en Europe, par rapport aux voitures équipées d’une batterie fabriquée en Chine. Malgré tout, le nombre de constructeurs chinois est en constante augmentation et nombre d’entre-eux vont tenter leur chance prochainement sur les marchés européens.

Enfin, Andreas Geilenbruegge a rappelé que les utilitaires légers étaient, eux aussi, soumis à des règles strictes de l’Europe en matière d’émissions de CO2 d’ici à 2035. Voilà pourquoi les marques développent autant de modèles utilitaires électrifiés alors que le marché n’en est pas encore vraiment demandeur. Problème : les plateformes doivent être spécialement développées et cela prend du temps. De l’autre côté, le marché des LCV d’occasion n’est absolument pas stimulé et ne s’intéresse donc pas du tout aux modèles électriques.