C’est en 2017 que le géant chinois Geely est devenu actionnaire majoritaire de Lotus. Depuis, la sportive Emira propulsée par un quatre cylindres ou un V6 a fait son apparition mais ce sera certainement le dernier modèle thermique badgé Lotus. Inévitablement tourné vers l’avenir, Lotus aussi s’est résolu à se lancer dans le tout électrique. À grands renforts de fonds en provenance de Chine, Lotus dessine maintenant une gamme parfaitement étudiée et aboutie.
Ce nouveau chapitre a débuté avec l’Evija, une hypercar 100% électrique d’une puissance colossale de 2.000 chevaux, un véritable véhicule d’image produit en série limitée. Plus récemment, c’est l’Eletre prenant la forme d’un grand SUV qui a été présenté et qui sera amené à faire davantage de volume. Désormais, cette petite famille est donc complétée par l’Emeya que nous avons pu découvrir à Paris, avant qu’un SUV plus compact ne rejoigne la gamme dans le futur. En quelques années, Lotus ambitionne ainsi de passer de 1.500 à 150.000 véhicules vendus par an.
Design aérodynamique
Comme le Lotus Eletre, l’Emeya se caractérise extérieurement par un design guidé par l’aérodynamique. De grandes ouïes sont ainsi visibles à l’avant tandis que le flux d’air est guidé vers de vastes aérations situées sur les ailes arrière. Tant à la proue qu’à la poupe, on retrouve une calandre, un aileron ou encore un diffuseur qui se montrent tous actifs afin d’optimiser la traînée ou l’appui aérodynamique, à la demande. En sus, le moteur électrique compact a permis d’avancer la cellule habitable afin de maximiser l’espace à bord et d’afficher un capot plongeant, prêt à dévorer la route.
À bord, comme dans l’Eletre, on découvre un véritable écrin digne de bien des constructeurs prestigieux. Finement choisis, les matériaux font la part belle à l’Alcantara, à un textile créé par Lotus et 100% recyclable mais aussi évidemment au cuir qui peut être animal ou végétal selon le choix du client. Ultra-moderne, l’habitacle présente un grand écran central de 15 pouces permettant de tout contrôler. Derrière le compteur, on retrouve une instrumentation numérique qui se présente sous la forme d’un long bandeau plus lisible que les grands écrans habituels. En symétrie, le passager profite du même écran pour le multimédia. Un quatrième écran se destine aux occupants arrière qui peuvent profiter soit d’une banquette à trois places, soit de sièges « executive » pouvant être chauffants, ventilés ou même massant.
Accélérations sauvages
Techniquement, Lotus ne révèle pas encore toutes les spécifications de cette nouvelle Emeya mais étant donné qu’elle a été développée en parallèle avec le SUV Eletre, il nous a été confié que l’on pourrait compter sur des valeurs similaires. Deux niveaux de puissance seront ainsi proposés : environ 600 et 900 chevaux. Dans ce dernier cas, le 0 à 100 km/h sera avalé en moins de 2,8 secondes, soit encore plus rapidement que le plus lourd et moins aérodynamique Eletre.
En ce qui concerne la batterie, les changements sont plus importants car elle a été affinée au maximum afin de pouvoir être installée dans cette berline. La capacité d’environ 100 kWh devrait permettre de rouler 500 à 600 km sans s’arrêter et c’est justement la vitesse de charge qui bat des records : avec 350 kW, il ne faut que 5 minutes pour gagner 120 km d’autonomie et 20 minutes pour passer de 10 à 80% de niveau de batterie. Le secret de ces valeurs ? La proximité de Lotus avec les fournisseurs chinois les plus à la pointe.
Toutes ces spécifications pourraient laisser craindre un prix stratosphérique pour ce fauve mais Lotus a raisonnablement positionné l’Emeya. Même si les tarifs ne sont pas encore parfaitement définis, ils devraient se situer dans la même tranche que ceux de l’Eletre, soit de 100.000 à 150.000€ TVAC. Voilà la concurrence sur le segment des berlines 100% électriques prévenue ! Alors que les premières livraisons de l’Eletre viennent de débuter, celles de l’Emeya sont attendues pour le premier semestre 2024.