Le 27 août 2024 à 16h46
par Maxime Pasture
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Taxes sur les VE chinois : « L’Europe va rendre la voiture électrique encore moins accessible »

Le groupe automobile chinois SAIC, maison-mère de MG, notamment, est le plus impacté par l’augmentation des droits de douane sur les voitures électriques fabriquées en Chine. Quelles seront les conséquences de cette surtaxe sur les clients finaux ? Nous avons interrogé Jan Vanhaver, Country Manager de MG Belgium, pour en savoir davantage.

Les négociations entre les marques automobiles qui fabriquent des modèles en Chine et l’Europe continuent. Depuis le 4 juillet dernier, les surtaxes ont été quelque peu revues à la baisse. Aux 10% de droits de douane déjà existants, il faut ajouter 9% pour une Tesla, 17% pour une BYD, 19,3% pour un VE du groupe Geely, 21,3% pour tout autre constructeur qui a coopéré à l’enquête européenne et jusqu’à 36,3% pour le groupe SAIC auquel MG appartient, ainsi qu’aux autres marques qui n’ont pas coopéré à l’enquête.

Chez Hedin Automotive, qui distribue Hongqi et vend Xpeng, entre autres, comme nous l’expliquait Philip Eeckels, Implementation Manager New Brands, ceci peut avoir deux types de répercussion : « Soit la marque augmente ses prix ; le client final sera alors impacté. Soit la marque assume cette taxe en rognant ses propres marges ou celles de ses concessionnaires. »

Et chez MG, quelle est la stratégie ? Réponse avec Jan Vanhaver, Country Manager pour la Belgique.

link2fleet : Chez MG, actuellement, quel est l’impact concret de l’augmentation des droits de douane pour les véhicules électriques fabriqués en Chine ?

Jan Vanhaver : « Pour 2024, il n’y a pas d’impact car nous avons assez de véhicules de stock. MG avait anticipé la situation. Mais on reste dans l’incertitude. On attend la décision concernant la taxation finale qui devrait être dévoilée après la période de négociations, en novembre prochain. Voilà pourquoi notre vice-président négocie tous les jours à Bruxelles afin d’obtenir une taxation inférieure et plus équilibrée par rapport aux autres marques. »

l2f : Comment voyez-vous l’avenir suite à cette taxation ?

J.V. : « En Belgique, heureusement, 65% de nos ventes ne sont pas concernés par cette taxe qui touche les véhicules 100% électriques. »

« Pour 2024, il n’y a pas d’impact car nous avons assez de véhicules de stock. MG avait anticipé la situation. »

l2f : La situation est-elle problématique pour la commercialisation de certains modèles totalement électriques comme la Cyberster, par exemple ?

J.V. : « Non car, bien qu’on ne puisse pas dévoiler officiellement le prix du roadster électrique Cyberster, la commercialisation est déjà lancée et, de ce que nous observons comme importateur, il n’y a pas de modification tarifaire malgré la surtaxe. MG et sa maison-mère, SAIC, prennent en charge la hausse de la taxe pour l’instant car ils veulent voir des MG sur la route. D’autant plus avec un modèle comme la Cyberster, très important pour notre image de marque. »

Pourtant électrique, la Cyberster rappelle l'ADN de MG qui concevait autrefois des roadsters.
Pourtant électrique, la Cyberster rappelle l'ADN de MG qui concevait autrefois des roadsters. © MG

l2f : On sait également que MG cherche actuellement des usines en Europe pour contourner cette taxe…

J.V. : « Oui, c’est exact. Les négociations sont en cours et il y a 2 ou 3 possibilités. Ça devrait bouger rapidement avec un début de fabrication en Europe fin 2025 ou début 2026. »

l2f : De plus, la Chine a porté plainte contre l’Europe auprès de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce)… Quelles sont vos attentes ?

J.V. : « Notre maison-mère, SAIC, n’est absolument pas d’accord avec de si grandes différences de taxation entre les différents groupes automobiles. D’autant plus que SAIC a collaboré à 100% avec l’Europe lors de son enquête, tout en s’assurant, il est vrai, que certains secrets industriels ne seraient pas dévoilés. »

l2f : Souhaitez-vous ajouter quelque-chose à ce sujet ?

J.V. : « L’Europe et les USA contre la Chine, ça ne correspond pas au marché actuel global, dans lequel on peut tout commander en ligne en provenance de partout dans le monde. Il y aura des représailles de la part de la Chine et ça ne va pas aider le commerce mondial. Malheureusement, ce sera le client final qui va payer les pots cassés… Le prix de certaines voitures électriques chinoises était plus accessible que celui des voitures européennes. Mais avec cette surtaxe, ça risque de changer. L’effet pervers est que l’Europe va rendre la voiture électrique encore moins accessible… »

Maxime Pasture

Maxime Pasture, rédacteur de cet article

Journaliste de formation, Maxime est très curieux mais surtout passionné d'automobile. Sa curiosité l'amène à traiter de sujets divers et variés liés à la mobilité au sens large et bien plus encore !
Cet article parle de : Actus
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