Le 4 septembre 2024 à 15h20
par Maxime Pasture
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Usure des pneus et TCO : attention avec les voitures électriques !

À l’usage, à l’entretien et en taxes, c’est un fait : la voiture électrique demande moins de dépenses qu’une voiture thermique équivalente. Mais dans d’autres domaines liés aux dépenses, la tendance s’inverse. Si vous êtes un(e) gestionnaire de flotte veillant à l’optimisation du TCO, anticipez que l’usure des pneumatiques sera plus importante avec un véhicule électrique.

Lors d’une interview (à retrouver dans notre prochain magazine), Bruno Waelbroeck Rocha, Director of Sales & Marketing chez Volkswagen D’Ieteren Finance, nous mettait en garde : « Avec les véhicules électriques, on constate vraiment que le coût mensuel lié aux pneumatiques est beaucoup plus important qu’auparavant ». Il ajoute : « Le montant de la provision pour les pneumatiques est plus important que le montant de la provision pour l’entretien ! »

De 20 à 30% d’usure supplémentaire

Qu’elles soient anglaises, américaines ou suisses, diverses études le confirment : une voiture électrique use ses pneus, en moyenne, jusqu’à 30% plus vite qu’une voiture essence ou diesel. Chez Michelin, on parle plutôt de 20%. Si on veut traduire ces chiffres en kilométrage, voici ce dévoilait, il y a peu, Epyx, société britannique spécialisée dans la gestion de flotte : les pneus des VE tiennent en moyenne 10.056 km de moins que ceux des voitures thermiques. Ainsi, un premier remplacement serait nécessaire après 28.944 km, contre environ 39.000 km pour les thermiques. Bien sûr, cela varie énormément selon le style de conduite. À ce titre, l’écoconduite aide à réduire l’usure des pneumatiques.

« Le VE a poussé les manufacturiers de pneus dans leurs retranchements »

Les règles de la physique, en revanche, restent toujours les mêmes, comme le rappelle Serge Lafon, Executive VP chez Michelin : « L’usure supplémentaire de 20% des pneus montés sur des VE est liée à différents facteurs. Tout d’abord, il y a le poids élevé des VE. Un pneu plus chargé rencontre un phénomène d’abrasion plus élevé. Ensuite, il y a le couple instantané très élevé des moteurs électriques. Avec cette force importante déployée par le moteur, l’effet « râpe à fromage » sur les pneus est amplifié. »

Il ajoute : « Le VE a poussé les manufacturiers de pneus dans leurs retranchements. Nous avons dû développer des pneumatiques beaucoup plus technologiques. » En effet, les fabricants de pneus ont dû travailler pour offrir une durée de vie plus longue, une résistance au roulement moins importante (le pneu absorbe environ 20% de l’énergie du véhicule d’après Michelin), une capacité de charge plus élevée ainsi qu’un bruit de roulement de plus en plus effacé.

Serge Lafon, Executive VP chez Michelin.
Serge Lafon, Executive VP chez Michelin. © Michelin

Chez Michelin, on affirme que « Ce serait une erreur de réserver ces technologies aux seuls véhicules électriques ». Ça va de soi car toutes les technologies mises en place pour améliorer ces différentes variables sont autant utiles pour les véhicules électriques que ceux à moteur thermique. Voilà pourquoi, chez Michelin, à terme, le label « EV » réservé aux pneumatiques des véhicules électriques disparaîtra…

Maxime Pasture

Maxime Pasture, rédacteur de cet article

Journaliste de formation, Maxime est très curieux mais surtout passionné d'automobile. Sa curiosité l'amène à traiter de sujets divers et variés liés à la mobilité au sens large et bien plus encore !
Cet article parle de : Pneus, entretiens, réparation , Véhicules
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