Le 17 mars 2025 à 09h49
par Damien Malvetti

Véhicules utilitaires légers: comment choisir le modèle adapté à vos besoins ?

Le choix d’un véhicule utilitaire léger (VUL) pour votre flotte est une décision stratégique qui impacte directement la rentabilité et l’efficacité de votre entreprise. Que vous gériez la flotte d’une grande entreprise ou d’une PME, vos véhicules utilitaires doivent répondre à vos besoins logistiques tout en optimisant vos coûts opérationnels. Voici les éléments clés à prendre en compte pour faire le bon choix.

1. Définir l’usage principal du véhicule

Avant toute chose, il est essentiel de déterminer l’usage principal du véhicule. Selon les spécificités de votre activité, vous n’aurez pas les mêmes exigences en termes de capacité de transport.

Transport de marchandises volumineuses : Un fourgon avec un grand volume de chargement est incontournable. Il vous permettra de transporter des biens encombrants sans nécessiter de multiples trajets. Sachez que nombre de modèles des segments moyen et grands sont souvent proposés avec différentes longueurs et différentes hauteurs par les constructeurs, de façon à pouvoir répondre aux besoins spécifiques d’un maximum de professionnels, sans devoir proposer de modèles supplémentaires dans leur gamme. Il n’est donc pas toujours nécessaire d’opter pour le modèle le plus grand.

Prenons l’exemple de la gamme Peugeot : le petit Partner est disponible en deux longueurs et une seule hauteur, le moyen Expert est proposé avec 2 longueurs différentes, tandis que le grand Boxer affiche à son catalogue 3 longueurs et 3 hauteurs pour un maximum de 6 variantes différentes.

Livraisons urbaines : Si vous opérez principalement en centre-ville, privilégiez un utilitaire plus compact, idéal pour se faufiler dans les rues étroites et stationner facilement.

Transport de matériel spécifique : Pour les secteurs nécessitant des équipements spécifiques (plomberie, construction, etc.), un véhicule équipé de rangements adaptés (bennes, rayonnages, etc.) sera un choix judicieux. Les solutions d’aménagement sont proposées directement d’usine par certains constructeurs, mais il existe également des acteurs spécialisés dans ce domaine qui sont capables de transformer votre véhicule selon vos besoins et en respectant scrupuleusement les normes émises par le constructeur. Vous éviterez ainsi de perdre votre garantie constructeur sur le véhicule ou d’avoir des soucis avec votre assurance en cas de sinistre. Pour exemple, Renault propose tout une série d’accessoires et d’aménagements qui peuvent être montés en usine sur ses modèles.

Véhicule publicitaire : l’usage principal de votre véhicule utilitaire sera de vous faire remarquer dans la circulation en faisant la pub de votre entreprise ? Le lettrage sera évidemment important, mais le choix du modèle peut aussi jouer un rôle. Le Volkswagen ID.Buzz Cargo ou le Maxus eDeliver5, avec leur look quelque peu décalé ou les Hyundai Staria et future KIA PV5 avec leur look très futuristes ne vous feront pas passer inaperçu.

2. Quelle motorisation ?

Bien qu’aucune règle fiscal ne contraigne aujourd’hui les entreprises à opter pour des véhicules utilitaires légers électriques, il en existe déjà énormément sur le marché. Et dans certains usages, le choix de cette motorisation peut s’avérer très utile. En fonction de votre activité, le choix de la motorisation a, en effet, un impact direct sur vos coûts d’exploitation, notamment en termes de consommation de carburant et d’autonomie.

Diesel : Bien qu’encore majoritaire, la motorisation diesel est en perte de vitesse dans les zones urbaines soumises à des restrictions environnementales. Cependant, elle reste un bon choix pour les trajets longue distance et les charges lourdes.

Électrique : L’électrique est un choix de plus en plus populaire, surtout pour les livraisons urbaines – le fameux Last Mile Delivery -, en raison de l’absence d’émissions polluantes. De plus, le coût d’entretien des modèles électriques est inférieur à celui des moteurs thermiques. Aujourd’hui, tous les constructeurs ou presque disposent d’un modèle électrique dans les trois segments du marché utilitaire.

Hybride (plug-in) : Un bon compromis pour les gestionnaires de flotte souhaitant allier performance et respect des normes environnementales, tout en ayant la possibilité de rouler plus longtemps sans se soucier de l’autonomie. L’hybride n’est pas très répandu dans le marché du LCV. Seul Ford le propose sur son Transit Connect et son Transit Custom et Volkswagen sur les cousin Caddy et Transporter T7.

Essence : Bien que moins populaire dans le secteur des utilitaires, l’essence peut être pertinente pour des trajets plus courts ou pour des modèles de petite taille. On le trouve surtout sur les petits modèles types Citroën Berlingo Van ou Mercedes Citan.

3. La capacité de chargement : volume et charge utile

Les critères de volume et de charge utile sont cruciaux. Le volume utile, mesuré en mètres cubes, peut aller de 3 à plus de 20 m³ selon les modèles. Cela dépend du type de marchandises à transporter. Un véhicule adapté permet de maximiser chaque trajet. A noter que sur les véhicules électriques, le volume de charge se retrouve parfois réduit en raison de la présence des batteries.

La charge utile (poids maximum autorisé de la marchandise) doit également être prise en compte pour éviter toute surcharge, une situation qui pourrait entraîner des amendes ou une usure prématurée du véhicule. Ici aussi, les véhicules électriques affichent souvent un charge utile plus faible que les modèles thermiques en raison de leur poids déjà plus élevé dû à la présence des batteries.

4. Dimensions et praticité du véhicule

Les dimensions du véhicule doivent être adaptées à l’espace dans lequel vous évoluez. Par exemple, un fourgon avec une hauteur excessive risque de ne pas être compatible avec les parkings souterrains. Un Nissan Interstar, par exemple, dont la hauteur culmine à 2,498m, ne pourra pas rentrer dans tous les parkings. La prise en main et l’accessibilité du chargement sont également des éléments essentiels.

Portes coulissantes ou accès arrière : Ces éléments facilitent les livraisons, en particulier dans des environnements urbains ou en milieu serré. Les portes latérales coulissantes sont souvent très pratiques. A l’arrière, vous avez parfois le choix entre un hayon ou une double porte ouvrante. C’est par exemple le cas sur les petits modèles de la famille Stellantis, dont le Citroën Berlingo ou chez le cousin avec le Toyota ProAce City.

Aménagement intérieur : Il peut être intéressant de personnaliser l’intérieur du véhicule avec des étagères, des porte-outils ou des bacs pour maximiser l’espace et la sécurité du transport.

Tollé ou vitré : Ici aussi, c’est selon votre usage. Certains modèles sont disponibles avec des vitres sur les portes latérales et arrière. Si vous transportez du matériel ou des outils coûteux, mieux vaut les mettre à l’abri des regards… La surface vitrée n’influe aujourd’hui plus sur le lettrage éventuel puisqu’il existe des solutions de lettrage qui peuvent être placées sur les vitres et qui permettent de voir l’environnement extérieur lorsqu’on est dans le véhicule, mais pas l’inverse. N’oubliez pas que l’absence de vitre arrière vous privera aussi d’une visibilité. Ajouter une caméra de recul (ou un rétroviseur caméra) pourrait s’avérer utile pour réduire les risques de sinistres. Cette option arrive doucement dans les équipements proposés par les constructeurs. C’est par exemple le cas chez Stellantis sur les Opel Movano ou Fiat Ducato notamment.

Double ou simple cabine : Si votre activité nécessite de déplacer tous les jours des équipes de plusieurs ouvriers sur chantier, des véhicules à double cabine – pouvant accueillir jusqu’à 6 occupants – pourraient s’avérer utiles pour vous éviter de multiplier le nombre de véhicules.

Hauteur de chargement et facilité d’embarcation : Des éléments comme la hauteur du seuil de l’espace de chargement ou la facilité d’entrer et sortir du véhicule doivent être pris en compte pour certains usages. Pensez par exemple aux facteurs qui entrent et sortent de leur véhicule un nombre incalculable de fois sur une journée ou aux livreurs qui doivent grimper dans l’espace de chargement à chaque arrêt pour aller y chercher des colis. Ces éléments sont cruciaux pour le confort et le bien-être de votre personnel et pour assurer sa santé à long-terme. Ne les négligez pas dans votre choix.

5. Coûts de fonctionnement et d’entretien

Le coût total de possession (TCO) d’un LCV ne se résume pas uniquement au prix d’achat. Il faut également prendre en compte les frais de carburant, d’entretien, d’assurance, et éventuellement le coût des transformations effectuées et des systèmes de track & trace implémentés.

Consommation de carburant : Si vous optez pour un modèle thermique, vérifiez la consommation en ville et sur autoroute. Pour les véhicules électriques, l’autonomie réelle et le coût de recharge doivent être évalués.

Entretien : Certains modèles nécessitent plus d’entretien que d’autres, en particulier les moteurs diesel. Les véhicules électriques, bien que plus chers à l’achat, ont des coûts d’entretien largement inférieurs.

Assurance : Les coûts d’assurance peuvent varier en fonction de la marque, du modèle et de l’utilisation du véhicule. Comparez les offres pour choisir la plus avantageuse.

Track & Trace : Selon vos besoins, il peut s’avérer utile de suivre en direct vos véhicules pour pouvoir mieux gérer des livraisons ou des plannings d’interventions urgentes. Certains constructeurs proposent des solutions de géolocalisation et suivi dans leur package. C’est le cas de Ford et sa solution Ford Pro ou de Kia sur sa future gamme PBV grâce à un partenariat avec Samsung Electronics.

6. Équipements de sécurité

La sécurité de vos collaborateurs n’a pas de prix. Investir dans des équipements de sécurité et des aides à la conduite sur vos véhicules utilitaires ne doit donc pas être une option. Aujourd’hui, les LCV présentent souvent une liste d’équipements aussi bien achalandée que celle des voitures particulières. Souvent, ces équipements sont même proposés de série.

Comparez donc les solutions proposées par chaque constructeur pour trouver le modèle qui offre un niveau de sécurité le plus élevé et le plus adapté à vos besoins. Et si ces équipements représentent un investissement supplémentaire à l’acquisition, n’oubliez pas qu’ils peuvent vous faire économiser non seulement sur le montant de vos assurances, mais aussi sur vos coûts indirects. Un accident et l’immobilisation d’un véhicule et d’un collaborateur pourrait vous coûter bien plus cher que l’investissement dans ces équipements.

7. Respect des réglementations

Les réglementations environnementales, telles que les zones à faibles émissions (ZFE), sont de plus en plus strictes, particulièrement dans les grandes villes. Pour anticiper les restrictions à venir, il peut être intéressant de se tourner vers des modèles électriques ou hybrides.

Conclusion : Anticiper les besoins futurs

Le choix d’un véhicule utilitaire léger ne se limite pas à une décision immédiate, mais doit aussi prendre en compte les évolutions à venir de votre entreprise et de votre secteur. Pensez à l’avenir en évaluant les besoins de votre flotte à long terme. Un véhicule qui peut évoluer avec votre activité vous permettra de maintenir une gestion optimale de vos ressources.

En résumé, choisir un LCV nécessite de bien définir vos priorités en termes de capacité de chargement, de motorisation, de coûts d’exploitation et de praticité. Prenez le temps de comparer les différents modèles disponibles et d’évaluer le retour sur investissement pour chaque option.

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
Cet article parle de : Véhicules , Importateurs et constructeurs

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