Pour appuyer son avis, Energia se base sur deux nouvelles propositions : d’une part la loi européenne qui vise à interdire la vente de nouvelles voitures thermiques à partir de 2035. Dans ce texte, l’Europe laisse en effet encore la porte ouverte aux voitures thermiques roulant exclusivement aux « carburants neutres en CO2 », autrement dit les fameux bio-carburants et e-fuels. La Belgique, elle, ne laisse pour l’instant aucune chance à ces nouveaux carburants en développement.
D’autre part, il y a une conscientisation croissante parmi les décideurs politiques de la nécessité de mesurer les émissions de CO2 d’un véhicule du point de vue de l’analyse du cycle de vie complet, et non plus seulement de regarder uniquement ce qui sort du pot d’échappement. En effet, le CO2 ne s’arrête pas aux frontières. Ainsi, d’ici fin 2025, la Commission européenne élaborera une méthodologie pour calculer les émissions de CO2 des voitures sur la base de l’analyse du cycle de vie.
Ainsi, la fédération sectorielle Energia plaide depuis longtemps déjà auprès des décideurs politiques belges pour un mix énergétique diversifié, ‘différents choix au menu’, où toutes les technologies innovantes de décarbonation du transport devraient avoir une chance égale : l’électricité, l’hydrogène ainsi que les carburants bas carbone et renouvelables. Ces carburants sont destinés à compléter et non à diminuer les efforts d’électrification lors de la transition vers une mobilité durable. Ils constituent une passerelle efficace, abordable et socialement acceptable permettant la transition vers un transport climatiquement neutre.
Le parc automobile belge compte environ 6 millions de voitures. Toutes les personnes qui ont besoin d’une voiture n’ont pas la possibilité (financière, possibilité de recharge, etc.) de passer à un véhicule électrique. Les carburants bas carbone et renouvelables peuvent être utilisés immédiatement et contribuer ainsi à la réduction des émissions de CO2, a fortiori, du parc existant. « Les objectifs de réduction des émissions seront ainsi atteints plus rapidement qu’une réduction basée uniquement sur un renouvellement progressif de la flotte. Ces carburants peuvent (maintenant et ultérieurement) être utilisés dans des segments de transport plus difficiles à électrifier, tels que le transport maritime, l’aviation et le transport routier à longue distance. » indique la fédération dans un communiqué.