Le 20 septembre 2024 à 09h06
par Damien Malvetti

Energia invite le gouvernement belge à revoir sa copie en matière de transition énergétique

Alors que plusieurs constructeurs européens sont occupés à revoir leurs ambitions en matière de transition énergétique, – Volvo a par exemple annoncé qu’elle continuera à proposer des moteurs à combustion au-delà de 2030 -, et que la Fédération allemande de l’automobile (VDA) a appelé le gouvernement à renforcer son soutien aux biocarburants et aux carburants de synthèse (e-fuels), Energia, la fédération belge des sociétés actives dans le domaine de l’énergie, invite le (futur) gouvernement fédéral à revoir sa copie en matière de transition énergétique et à rouvrir la porte à d’autres solutions que le 100% électrique à l’avenir.

Pour appuyer son avis, Energia se base sur deux nouvelles propositions : d’une part la loi européenne qui vise à interdire la vente de nouvelles voitures thermiques à partir de 2035. Dans ce texte, l’Europe laisse en effet encore la porte ouverte aux voitures thermiques roulant exclusivement aux « carburants neutres en CO2 », autrement dit les fameux bio-carburants et e-fuels. La Belgique, elle, ne laisse pour l’instant aucune chance à ces nouveaux carburants en développement.

D’autre part, il y a une conscientisation croissante parmi les décideurs politiques de la nécessité de mesurer les émissions de CO2 d’un véhicule du point de vue de l’analyse du cycle de vie complet, et non plus seulement de regarder uniquement ce qui sort du pot d’échappement. En effet, le CO2 ne s’arrête pas aux frontières. Ainsi, d’ici fin 2025, la Commission européenne élaborera une méthodologie pour calculer les émissions de CO2 des voitures sur la base de l’analyse du cycle de vie.

Ainsi, la fédération sectorielle Energia plaide depuis longtemps déjà auprès des décideurs politiques belges pour un mix énergétique diversifié, ‘différents choix au menu’, où toutes les technologies innovantes de décarbonation du transport devraient avoir une chance égale : l’électricité, l’hydrogène ainsi que les carburants bas carbone et renouvelables. Ces carburants sont destinés à compléter et non à diminuer les efforts d’électrification lors de la transition vers une mobilité durable. Ils constituent une passerelle efficace, abordable et socialement acceptable permettant la transition vers un transport climatiquement neutre.

Le parc automobile belge compte environ 6 millions de voitures. Toutes les personnes qui ont besoin d’une voiture n’ont pas la possibilité (financière, possibilité de recharge, etc.) de passer à un véhicule électrique. Les carburants bas carbone et renouvelables peuvent être utilisés immédiatement et contribuer ainsi à la réduction des émissions de CO2, a fortiori, du parc existant. « Les objectifs de réduction des émissions seront ainsi atteints plus rapidement qu’une réduction basée uniquement sur un renouvellement progressif de la flotte. Ces carburants peuvent (maintenant et ultérieurement) être utilisés dans des segments de transport plus difficiles à électrifier, tels que le transport maritime, l’aviation et le transport routier à longue distance. » indique la fédération dans un communiqué.

Quelle méthodologie?

Comment accélérer ceci ? Par une réforme fiscale avec une différenciation du niveau d’accises réduit au minimum pour la partie renouvelable des carburants. Aujourd’hui, le biocarburant avancé HVO1 (déjà disponible dans certaines stations-service) est soumis au même niveau d’accise que le diesel conventionnel, ce qui n’encourage pas les consommateurs à opter pour ce carburant renouvelable.

« Les décideurs politiques européens et belges risquent de s’enliser et de ralentir le verdissement du transport en n’optant que pour une seule technologie. Si je vais au restaurant et que je demande le menu, il y a de fortes chances que je sois insatisfait si le menu ne propose qu’un seul plat », termine la fédération.

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
Cet article parle de : Actus

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