Fleet test BMW CE 02 eParkourer : une alternative sur deux-roues

Sur le marché, les motos électriques ne se portent pas encore aussi bien que les voitures électriques. Avant tout parce que l’offre est encore relativement limitée. Quelques petites marques sont entrées sur le marché, comme le Chinois Niu ou l’Américain Zero Motorcycles, mais les fabricants de motos établis ont encore peu à offrir dans ce créneau, sans compter l’exclusive et très chère Harley-Davidson Livewire de 2020.

Il existe d’ailleurs une version du CE 02 avec une puissance réduite (4 kW) et une vitesse maximale de 45 km/h. Ceci signifie qu’il est considéré comme un cyclomoteur et qu’il peut être conduit à partir de 16 ans avec un permis AM. Le CE 02 « full » a une puissance de 11 kW et est donc considéré comme l’équivalent d’une moto de 125 cc. Vous n’avez donc pas besoin d’un permis moto spécial pour le conduire, à condition que votre permis de conduire date d’avant le 1er mai 2011. Et même si ce permis B a été obtenu plus récemment, il suffit de suivre 4 heures de cours de conduite moto sans examen théorique ou pratique.

Quant à l’alimentation électrique, elle provient de deux batteries situées directement sous la selle, chacune ayant une capacité utile de 1,96 kWh. La version AM se contente d’une seule batterie de série, mais peut en recevoir une seconde en option. Les batteries, d’une tension de 48 volts, se rechargent sur une prise domestique ordinaire.

Lorsque nous sommes allés chercher notre exemplaire d’essai, l’affichage numérique au guidon indiquait effectivement une autonomie de 94 km. Plus qu’il n’en faut pour aller du showroom de Bruxelles à la maison, à Anvers, pensions-nous. Mais bien sûr, comme pour les voitures électriques, l’autonomie fond comme neige au soleil au fur et à mesure que la vitesse augmente. Ainsi, après le ring de Bruxelles et un court trajet sur l’autoroute E19, l’autonomie estimée avait déjà chuté au point que nous n’atteindrions pas notre destination, ce qui nous a obligés à prendre l’une des premières sorties et à continuer sur des routes secondaires.

Soyons francs, le CE 02 n’a pas vraiment été conçu pour rouler sur autoroute. Bien que notre exemplaire d’essai s’est avéré un peu plus rapide que prévu (101 km/h au compteur au lieu de 95), cela vous donne quand même l’impression d’être « en délicatesse » lorsque vous dépassez un camion sur la voie du milieu. De plus, le moteur électrique peut devenir assez bruyant à ces vitesses : un bourdonnement monotone qui finit par devenir assez ennuyeux quand on commence à y prêter attention.

Heureusement, la petite BMW se révèle bien plus à l’aise sur les petites routes (qui ont le droit d’être un peu sinueuses, c’est plus amusant), et encore plus en ville. Elle est faite pour ça, et une fois en confiance, elle offre un certain agrément de conduite et on peut se faufiler dans le trafic avec un minimum d’agilité. Elle est d’ailleurs assez vive puisqu’elle accélère de 0 à… 50 km/h en 3 secondes. Il existe plusieurs modes de conduite :  » Flow  » et  » Surf « , complétés par un troisième mode  » Flash  » avec le pack Highline en option, qui comprend en outre le chauffage du guidon, des détails esthétiques spécifiques et le chargeur rapide déjà mentionné.

Pour être honnête, la différence entre ces trois modes de conduite ne nous a pas semblé flagrante dans la pratique, si ce n’est au niveau de la récupération d’énergie à basse vitesse, qui nécessite d’utiliser plus ou moins les freins classiques pour s’arrêter complètement. D’ailleurs, l’ABS n’est présent que sur le frein avant, ce qui permet aux frimeurs (ou rebelles…) de s’amuser comme s’ils se déplaçaient avec un BMX.

En outre, la réponse à l’accélérateur est naturellement un peu plus directe en mode Flash, ce qui incite à une certaine prudence lors de l’ouverture de l’accélérateur, surtout lors de la première prise en main, en raison du couple instantané disponible du moteur électrique (55 Nm, ou 45 sur la version AM).

Pour ceux qui disposent d’une marge de manœuvre supplémentaire dans leur budget mobilité, la BMW CE 02 peut être une alternative efficace et agréable à la voiture de société. Du moins, si les conditions météorologiques sont bonnes, ET… si la distance à parcourir n’est pas trop longue, car si les véhicules à quatre roues les plus récents suscitent de moins en moins d’inquiétude quant à l’autonomie, celle-ci reste un élément à prendre en compte. Bien sûr, c’est aussi le cas avec un speed pedelec, sauf qu’ici, vous avez l’avantage de ne pas avoir à pédaler. Et ce, pour un prix à peine plus élevé : ce hipster électrique, comme les motos à essence, 100% déductible, coûte 7 099,17 € HTVA (6 272,73 € HTVA pour la version AM)… Sans options, bien sûr, car il s’agit toujours d’une BMW.