Le 11 février 2025 à 16h09
par Kevin Kersemans

Le port d’Anvers met en service pour la première fois des voitures partagées télécommandées

Première importante pour le port d’Anvers-Bruges : la société de remorquage Boluda Towage, qui opère dans les ports d’Anvers et de Zeebrugge, a mis en service deux voitures partagées télécommandées. Il s’agit d’un projet commun entre Ush et Poppy Mobility.

© Ush Teledriving

L’été dernier, nous avions déjà annoncé que les filiales Ush et Poppy de D’Ieteren travaillaient sur un projet de voitures télécommandées. Aujourd’hui, nous avons pu découvrir les premiers résultats de ce projet, sous la forme de deux voitures partagées télécommandées naviguant dans le port d’Anvers grâce à la technologie de l’entreprise allemande Vay. Le lancement du projet s’est fait en présence des échevins anversois Koen Kennis et Johan Klaps (le premier chargé de la mobilité, le second de l’économie et du port), ainsi que de Jacques Vandermeiren, CEO du Port d’Anvers-Bruges, ce qui en dit long sur l’importance accordée à ce projet par les différentes parties.

Concrètement, à partir d’aujourd’hui, deux véhicules Poppy télécommandés seront utilisés pour la société de services de remorquage Boluda, dont les employés sont parfois déposés par les remorqueurs à un autre endroit que celui où ils ont embarqué. Pour rentrer ensuite chez eux (ce pour quoi, jusqu’à présent, ils faisaient souvent appel à des taxis classiques), ils peuvent désormais demander une voiture partagée via l’application Poppy, qui sera alors conduite jusqu’à eux sans chauffeur. Ils peuvent ensuite continuer à conduire eux-mêmes jusqu’à leur destination, après quoi l’opérateur à distance reprend le contrôle.

« Cette première commerciale est bien plus qu’un test à grande échelle : c’est le signal que l’avenir a déjà commencé. » – Denis Gorteman, CEO D’Ieteren.

Pour être clair, il ne s’agit pas de véhicules à conduite autonome. Comme mentionné, les voitures sont conduites à distance et en temps réel par un employé d’Ush, qui a reçu une formation spéciale à cet effet et qui se trouve physiquement dans un hub nouvellement construit pour l’occasion à Kortenberg, le siège logistique de la société mère D’Ieteren. Les deux voitures utilisées (des Kia Niros de la génération précédente) sont bien entendu spécialement adaptées et équipées de caméras et de capteurs en tout genre.

Etape par étape

link2fleet a assisté au lancement du projet et a pu faire un petit tour. A aucun moment, nous ne nous sommes sentis en danger. D’ailleurs, tant dans le véhicule que dans le hub où se trouve l’opérateur, il y a un bouton d’urgence qui peut être utilisé pour arrêter la voiture en toute sécurité. En fait, la voiture se gare également dans le cas – à priori improbable – où la connexion 4G avec l’opérateur serait perdue. Ce dernier peut également communiquer avec tous les occupants à tout moment, bien que pour l’instant la voiture ne soit destinée qu’à être contrôlée à distance lorsque personne n’est à bord – c’est-à-dire pour la faire passer d’un utilisateur à un autre.

Après la phase de test avec Boluda, d’autres entreprises du port d’Anvers seront invitées à offrir le service à leurs employés dans les mois à venir. Plusieurs entreprises ont déjà manifesté leur intérêt, mais Max Levandowski, PDG d’Ush, n’a pas voulu préciser lesquelles. Par ailleurs, le port d’Anvers a déjà une certaine expérience en matière de plateformes télécommandées, puisqu’il utilise déjà des barges qui naviguent sans capitaine à bord, ainsi que des drones.

« J’espère que ce projet s’étendra à la ville et que nous pouvons voir ici une partie de l’avenir qui s’ouvre à nous » – Koen Kennis, échevin anversois de la mobilité.

Dans un futur plus lointain, d’autres voitures Poppy seront équipées de la technologie, de sorte que les utilisateurs ordinaires pourront également se faire amener une voiture partagée sans chauffeur à leur porte de cette manière, nous a confié Max Levandowski, PDG d’Ush. A terme, il devrait même être envisageable que les voitures partagées puissent être télécommandées avec des occupants à bord, leur permettant ainsi de remplir la fonction d’un taxi classique et, par exemple, de transporter des personnes sans permis de conduire (ou des personnes alcoolisées…).

« Toutefois, nous procédons étape par étape, en étroite concertation avec les autorités de régulation. Nous commençons délibérément à une échelle limitée avec deux véhicules, mais à partir de 2026, nous voulons parvenir à un déploiement commercial complet à Anvers. » Pour ce faire, il compte sur un cadre législatif fiable. L’échevin anversois de la mobilité Koen Kennis a déjà fait savoir qu’il était prêt à coopérer, dans les limites des compétences de la ville.

© V.l.n.r.: Denis Gorteman, Jacques Vandermeiren, Max Levandowski & Koen Kennis
Kevin Kersemans

Kevin Kersemans, rédacteur de cet article

Kevin Kersemans est journaliste automobile avec plusieurs décennies d’expérience au compteur. Sa passion pour les voitures et tout ce qui fonctionne sur roues remonte à son enfance. Pour link2fleet, Kevin suit principalement l’actualité automobile et teste les dernières nouveautés.

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