Le 10 septembre 2024 à 06h00
par Jeroen Evens

Innovation et croissance chez Specter, la marque belge de speed pedelec – entretien avec le CEO Maarten Baert

Le monde des speed pedelecs est en pleine évolution, et l’un des acteurs les plus remarquables du marché est la société belge Specter. Grâce à son approche innovante et à l’attention particulière qu’elle porte au design et à la performance, cette entreprise ne cesse d’impressionner. Récemment, Specter a levé 2 millions d’euros pour soutenir ses ambitieux plans de croissance. Nous nous sommes entretenus avec Maarten Baert, fondateur et PDG, au sujet de l’avenir de l’entreprise, des nouveaux modèles et de l’expansion internationale de cette entreprise belge de premier plan.

link2fleet: Merci de nous avoir rejoints à cette table, Maarten. Specter a eu le vent en poupe ces dernières années, et cela n’est pas passé inaperçu. Qu’il s’agisse de technologies révolutionnaires ou de grandes ambitions internationales, vous semblez à chaque fois faire un bond en avant. Nous sommes très curieux de savoir ce qui vous attend, quels sont les moteurs de votre croissance et, bien sûr, quel est le rôle des nouveaux investisseurs. Plongeons dans l’histoire de Specter et de vos projets d’avenir !

Specter a récemment levé 2 millions d’euros de nouveaux capitaux, ce qui constitue une étape importante pour l’entreprise. Quelles ont été les principales raisons ou motivations de cette levée de fonds ? De quelle manière ce capital supplémentaire contribuera-t-il à accélérer la croissance de Specter, à la fois en termes de développement de produits et d’expansion internationale ?

Maarten Baert (CEO Specter): « Nous allons utiliser l’argent pour deux choses. D’abord pour l’expansion internationale de notre réseau de distributeurs. Pour cela, nous pensons surtout à l’Europe, mais aussi à l’Amérique du Nord. D’autre part, nous allons également développer de nouveaux produits pour élargir la gamme. »

L2F: Parlons d’abord de l’expansion du marché. Specter souhaite pénétrer de nouveaux marchés, tels que les États-Unis. Quelles sont les stratégies envisagées à cet effet ? Y a-t-il des défis particuliers que vous vous attendez à rencontrer, notamment au vu du marché de niche que représente le speed pedelec ?

M.B.: « Nous restons fidèles à notre stratégie de collaboration avec les distributeurs et les détaillants. Pour un produit comme le nôtre, cela semble être la seule solution viable. Si un client veut tester, un service est également nécessaire, … Sans partenaires solides, ceci est impossible. »

L2F: En ce qui concerne les nouveaux investisseurs, comment le partenariat avec Fundracer Capital s’est-il concrétisé ? Que va amener leur expertise pour la poursuite de la croissance de Specter ? Dans quelle mesure des experts expérimentés de l’industrie de la micromobilité et du vélo, tels que René Wiertz et Andy Ording, contribueront-ils à cette croissance ?

M.B.: « Outre le capital, Fundracer apporte évidemment un monde d’expérience. Ensemble, ils ont 50 ans d’expérience en tant qu’entrepreneurs dans l’industrie du vélo. Tous ces contacts, de la production aux distributeurs, figurent désormais dans notre carnet d’adresses, ce qui accélérera considérablement la croissance. En outre, René (3T), Gérard (Cervélo) et Andy (Zipp Wheels) ont prouvé qu’ils avaient la bonne vision du marché et de l’avenir de l’industrie du vélo. »

© De Specter 1.

L2F: Les nouveaux modèles Specter arrivent. Pouvez-vous nous donner une idée des améliorations à venir et des aspects qui font l’objet d’une attention particulière en ce moment ? Il y a aussi le nouveau Specter 1S, qui a été spécialement conçu pour un plus grand confort de conduite. Comment ce modèle rend-il la conduite plus agréable pour les utilisateurs de petite taille ?

M.B.: « Le prochain modèle sera le Specter 2, qui se situera davantage en milieu de gamme des speed pedelecs. Bien sûr, nous travaillons sur de nombreuses autres innovations et nouveautés, que nous ne pouvons pas encore partager. Le 1S a une géométrie plus petite et un nouveau guidon qui permet au cycliste de se tenir plus droit, ce qui contribue au confort. »

L2F: Parlons également de la mobilité au sens large. Comment voyez-vous le rôle des speed pedelecs dans la mobilité urbaine, et comment Specter s’y rattache-t-il ? Et, plus spécifiquement pour les entreprises, comment peuvent-elles rendre la gestion de leur flotte plus efficace en se tournant vers les speed pedelecs ?

M.B.: « Le grand avantage d’un speed pedelec est que le rayon d’action, c’est-à-dire la distance que l’on peut raisonnablement parcourir, devient beaucoup plus important. Une distance de 25 à 35 km pour un seul trajet n’est pas du tout exceptionnelle. C’est idéal pour des personnes qui n’auraient probablement jamais utilisé un vélo pour se rendre au travail dans le passé. Un speed pedelec est également un moyen de transport très économe en énergie (et donc en coût). Le coût par kilomètre est jusqu’à 50 fois inférieur à celui d’une voiture (électrique) ».

 

 

L2F: Lorsqu’on parle d’innovation et de technologie, on peut dire que la fibre de carbone est un élément important de vos vélos. Qu’est-ce qui rend ce matériau si essentiel à la performance des modèles Specter ? Y a-t-il d’autres innovations auxquelles on peut s’attendre ?

M.B.: « Nous utilisons le carbone pour deux raisons. Tout d’abord pour maintenir le poids aussi bas que possible. En raison des grosses batteries et moteurs utilisés, le poids varie souvent de manière importante. C’est pourquoi nous faisons tout notre possible pour le réduire. D’autre part, le carbone nous offre une liberté de forme, ce qui nous donne beaucoup plus de liberté en termes de design, tant sur le plan de l’aérodynamisme que sur celui de l’esthétique. »

L2F: Enfin, jetons un coup d’œil sur l’avenir. Est-il prévu d’élargir encore le rayon d’action des futurs modèles ? Des mesures concrètes sont-elles prévues pour rendre la production ou les matériaux utilisés encore plus respectueux de l’environnement ?

M.B.: « L’augmentation du rayon d’action est bien sûr à l’ordre du jour, mais pas à l’infini non plus. Contrairement à une voiture, une personne passera rarement plus de 4 heures sur un vélo en une journée. Il s’agit toujours d’un compromis entre l’autonomie et le poids. Bien sûr, les batteries s’améliorent également et il existe des éléments tels que les batteries solides qui peuvent avoir un impact fondamental sur le poids et l’autonomie.»

L2F: Merci pour votre temps , et bonne chance avec l’expansion de Specter, Maarten !

M.B.: « Avec plaisir ! »

Jeroen Evens

Jeroen Evens, rédacteur de cet article

Jeroen Evens a suivi une formation en communication (KULeuven) et suit avec enthousiasme tout ce qui touche à la mobilité et aux véhicules de société. En tant que journaliste indépendant spécialisé dans le secteur fleet, il suit depuis trois ans les dernières évolutions de notre secteur.
Cet article parle de : Mobilité

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