De plus en plus d’employeurs offrent le budget de mobilité, mais il gagne également en popularité auprès des employés: l’année dernière, 50% d’employés en plus l’ont choisi. Le montant moyen alloué au budget mobilité est de 7294,96 euros et le remboursement des frais de logement en particulier reste une option populaire. C’est ce qu’il ressort d’une analyse réalisée par l’expert en RH Acerta Consult sur la base des données de plus de 350 000 travailleurs et de plus de 28 000 employeurs du secteur privé, complétées par les données de Mbrella, une plateforme numérique de RH pour une rémunération flexible grâce à la mobilité.
Le budget mobilité de plus en plus populaire : en 3 ans, le nombre d’entreprises qui le proposent, a plus que doublé
Le budget mobilité fêtera son sixième anniversaire le 1er mars. Aujourd’hui, 3,2 % des employeurs le proposent, ce qui reste très peu, mais représente toutefois deux fois plus que depuis l’adaptation du système il y a 3 ans. C’est ce qu’il ressort d’une analyse réalisée par Acerta Consult, complétées par les données de Mbrella. Mais malgré les évolutions positives de ces dernières années, l’expert en RH ne peut s’empêcher de conclure que le budget mobilité a encore beaucoup de potentiel dans notre pays.
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Trois fois plus populaire qu’il y a cinq ans
En 2024, 3,4 % des travailleurs ont échangé leur avantage voiture de société contre le budget mobilité. C’est trois fois plus qu’en 2020, où il s’agissait de 1,1 % des travailleurs. Il est intéressant de noter que le budget mobilité est particulièrement populaire auprès des travailleurs débutants. 4,3 % des travailleurs qui ont commencé un nouvel emploi l’année dernière ont opté pour un budget mobilité plutôt que pour une voiture. Par rapport à 2020, leur part a presque été multipliée par six.
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Surtout les quadragénaires et les quinquagénaires
Les starters sont plus intéressés par le budget mobilité que la moyenne des travailleurs. Il s’agit de ceux qui viennent d’entrer sur le marché du travail ou qui viennent de changer d’employeur, une période où le travail en tant que tel, mais aussi ce qui l’accompagne, sont réévalués. Mais il existe un autre groupe notable pour lequel le budget mobilité gagne en popularité: l’année dernière, la croissance du budget mobilité était surtout due aux travailleurs de 40 à 50 ans.
Catherine Langenaeken, experte juridique chez Acerta Consult, explique : « L’année dernière, la croissance du budget mobilité était surtout due aux travailleurs de 40 à 50 ans. Dans ce groupe, on observe une augmentation allant de 0,25 % en 2023 à 0,47 % en 2024. out cela met en évidence le potentiel réel du budget mobilité. Mais le fait que les taux restent faibles malgré la croissance indique que ce potentiel n’est pas encore pleinement exploité. »
Encore beaucoup de potentiel
La condition pour opter pour le budget mobilité est, bien entendu, que l’employeur le propose. Parmi les employeurs dont la politique de rémunération prévoit des voitures de société, 3,23 % proposaient le budget mobilité en 2024. Ce nombre a donc plus que doublé en trois ans (1,5 % en 2021), mais le pourcentage reste faible. Ainsi, même après six ans d’existence du budget mobilité et malgré un intérêt croissant, la proportion d’employeurs qui le proposent reste faible.
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Cependant, l’une des mesures du nouveau gouvernement concerne la réforme du budget mobilité. Concrètement, les employeurs devraient systématiquement le proposer aux travailleurs ayant droit à une voiture de société. Un traitement (para)fiscal avantageux sera en principe mis en place.
Encore de la marge pour des améliorations
Malgré la popularité croissante du budget mobilité, Acerta Consult constate qu’un certain nombre de problèmes freinent la réalisation du plein potentiel de ce système dans les années à venir. Non seulement en termes d’options pour le travailleur, mais aussi en termes de population active éligible au budget mobilité.
Catherine Langenaeken continue : « La force du budget mobilité pourrait aussi devenir sa faiblesse. Nos chiffres montrent que le troisième pilier, l’argent, est encore assez souvent choisi, même si c’est un peu moins chaque année. Non seulement c’est le choix le moins intéressant financièrement puisqu’il entraîne le paiement de cotisations sociales, mais en plus les options du deuxième pilier sont tellement étendues que chacun devrait pouvoir y trouver son compte. Les conditions constituent un autre frein à ce système. Par exemple, dans le cadre du système actuel, seuls les travailleurs disposant d’une voiture de société ont accès au budget mobilité. Du côté des employeurs, seuls ceux qui ont (eu) des voitures de société dans leur politique salariale peuvent proposer le budget mobilité. Conséquence : les pionniers qui n’ont jamais mis en place de voitures de société pour des raisons de durabilité n’ont pas cette possibilité. Nous sommes impatients de savoir dans quelle mesure l’élaboration du tout nouvel accord de gouvernement répond à cette problématique. »
Le même budget, dépensé de manière plus efficace
Depuis le 1er janvier 2024, un AR énumère les coûts qui doivent s’additionner pour obtenir un budget mobilité correct, et inclut une limite inférieure et supérieure. L’objectif est que l’exercice reste neutre sur le plan budgétaire, mais que ce budget soit dépensé de manière plus efficace et plus durable, selon une formule à trois piliers : une voiture de société verte ou d’autres solutions : d’autres modes de transport (vélo, transports en commun…) et/ou les frais de logement (loyer, prêt) et/ou des espèces. En 2024, 61 % des dépenses (en euros) étaient consacrées aux frais de logement (loyer/prêt + intérêts), 16 % au leasing automobile dans le cadre du pilier 1 et 15 % aux espèces.
Ainsi, aujourd’hui comme l’année dernière, la plupart des travailleurs choisissent clairement de se faire rembourser leurs frais de logement par le biais du budget mobilité. En outre, la voiture de société verte (c’est-à-dire électrique) est en plein essor. En conséquence, les allocations en espèces du pilier 3 sont moins souvent choisies.
Deux exemples d’application du budget mobilité
Un travailleur se voit octroyer une voiture de société avec carte de carburant, pour un coût annuel total de 9000 euros (y compris le prix du leasing, les frais de carburant, les aspects fiscaux et les éventuels autres frais liés à la voiture de société). Il a donc la possibilité de choisir plutôt un budget mobilité flexible d’une valeur identique de 9000 euros par an.
Option 1 : Le travailleur opte pour le budget mobilité, pilier 2 + montant résiduel dans le pilier 3 (cash) ainsi distribué :
- Flex Abonnement SNCB Louvain – Anvers : 1514 €
- Location d’un vélo partagé 50 fois par an : +/- 200 €
- Frais de location du logement (si le logement se situe dans un rayon de 10 km autour du lieu de travail) : 6000 €
- Location d’une grande voiture familiale pour 2 semaines de vacances d’été : 1000 €
Un coût total de 8714 € par an, soit un solde de 286 €. Ce solde est versé en janvier de l’année calendrier suivante et représente un montant net de 177,12 € (= brut -38,07 % de cotisation sociale spéciale) en plus du salaire.
Option 2 : Le travailleur opte pour le budget mobilité, mais a également besoin d’une voiture de société. Le travailleur opte pour une combinaison des piliers 1, 2 et 3.
Pilier 1 :
Le travailleur choisit une voiture de société électrique plus petite et moins chère, pour un coût total de 7200 euros par an.
Il reste donc un montant de 1800 € pour les piliers 2 et 3.
Pilier 2 :
- Billets Eurostar pour Paris : 240 €
- Vélo pour enfants : 1200 €
Un coût total de 8640 € par an, soit un solde de 360 €. Ce solde est versé en janvier de l’année calendrier suivante et représente un montant net de 222,95 € (= brut -38,07 % de cotisation sociale spéciale) en plus du salaire.
A propos de l'enquête
Les données anonymes collectées sont basées sur un sous-ensemble de données provenant de plus de 350 000 travailleurs – parmi lesquels plus de 57 000 commencent un nouvel emploi – en service auprès de 28 000 employeurs, à la fois des PME et des grandes entreprises du secteur privé. Pour l’application spécifique du budget à chaque pilier, Mbrella a pu s’appuyer sur un échantillon de 6987 budgets mobilité parmi ses utilisateurs finaux. Au vu de la diversité des secteurs, des régions, des sexes, des âges et autres caractéristiques, nous pouvons considérer que l’ensemble des données étudiées est représentatif du marché belge du travail.
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