Le 15 juillet 2024 à 08h04
par Yannick MATHIEU
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Premier essai Lotus Emeya: Vraie berline, vraie GT

Quand Geely investit dans Lotus en 2017, ce n’est pas pour faire les choses à moitié.  L’Emeya emmène le constructeur sino-anglais dans le segment des berlines GT avec les moyens de ses ambitions.  Impressionnant.

Geely a repris Lotus en 2017, lorsque le petit constructeur vendait à peine 1300 coupés sportifs.  L’objectif pour 2028 est de 100.000 véhicules dans le monde.  Dont une partie significative en Belgique, marché porteur pour les VE haut de gamme.

A l’assaut des meilleures

L’Emeya s’attaque clairement à ce qui se fait de mieux dans son segment : Porsche Taycan, Audi E-tron GT, voire la vieillissante Tesla S.  Il s’agit de concilier deux mondes a priori bien distinct.  D’une part la berline confortable, spacieuse, tranquille dans le flot quotidien du trafic.  D’autre part, la sportive ultime, aux performances décoiffantes.  Et ça marche…

Côté pile, c’est une qualité de finition irréprochable, un équipement « very high level » (4 lidars embarqués, 8 caméras, une sono d’enfer…), une belle habitabilité y compris à l’arrière, un vrai coffre (509 litres), une insonorisation étonnante jusqu’à 250 km/h, un système d’infotainment bluffant.  Demandez-lui de baisser votre fenêtre, et elle le fera en vous localisant dans le véhicule ! Dessinez sur l’écran la forme que vous voulez donner à la ventilation, elle exécutera.  Une fausse note quand même : le positionnement des écrans de rétroviseurs (en option) mal orienté.

Côté face, De 603 à 905 chevaux selon les versions, le 0 à 100 km/h en 2.8 secondes, le 80 à 120 km/h en 1.7 seconde (on parle de la version R), une agilité parfaite malgré un poids de 2.7 tonnes, du plaisir à chaque virage…. Et cette nouvelle approche de la vitesse : jusque 400 kW pour la recharge, soit 14 minutes pour recharger de 10 à 80 %.

Délicieusement irraisonnable

Proposée à partir de 109.490 €, culminant à 154.890 €  pour la version R sans concession, et 130.390 pour la S qui sera le maître achat, cette Emeya est à première vue une aberration. Lotus s’est toujours positionné comme le champion de la sportive légère, on en est loin.  Les VE devraient être raisonnables, on est à l’opposé. Et pourtant, on rend les clefs en avouant, à son corps défendant, que le pari est réussi.  Pour le patron de PME qui peut se faire plaisir, il y a matière à réflexion. Pour les meilleurs constructeurs européens aussi…

Yannick MATHIEU

Yannick MATHIEU, rédacteur de cet article

Cet article parle de : Essais fleet
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