« Les belges sont moins enclins à acheter une nouvelle voiture, principalement en raison de l’inflation et de l’incertitude concernant leur capacité financière future », indique Aled Walker, Automotive Leader chez Deloitte Belgique. « Avec 44 % des consommateurs qui repoussent encore les achats importants et la plupart des véhicules électriques à partir de 50 000 €, l’écart entre ceux qui possèdent un véhicule électrique et ceux qui n’en ont pas va devenir de plus en plus clair. »
Les intentions d’achat de VE révèlent les tensions sociales
Le rapport de Deloitte souligne aussi les différences socio-économiques et l’intérêt des consommateurs pour les VE. Il ressort de l’enquête que les groupes avec des revenus plus faibles sont moins enclins à acquérir une voiture hybride ou électrique et 27% ne savent pas si leur prochaine voiture sera au diesel, à l’essence, hybride ou totalement électrique. Ici, l’accessibilité financière des VE est vue comme un facteur important d’achat. Seuls 3 consommateurs sur 4 de plus de 55 ans projettent d’acheter une voiture électrique, contre seulement 4 sur 10 chez les jeunes.
En Belgique, l’intérêt pour des consommateurs pour les voitures électriques est plus faible que chez nos voisins. Au premier semestre 2023, seuls 10% des répondants belges prévoyaient l’achat d’une voiture électrique, contre 16% aux Pays-Bas, 13% en France et 15% en Allemagne.
Il ressort de l’enquête de Deloitte qu’il y a en Belgique, une différence fiscale relativement faible entre les petits modèles électriques et les modèles ICE (à combustion interne), en comparaison avec les autres pays. Aux Pays-Bas par exemple, les petits modèles électrique sont exempts de taxe d’enregistrement, alors que pour les modèles ICE, cette taxe augmente progressivement jusqu’à 50.000 euros. En Allemagne, France et Pays-Bas, les consommateurs peuvent, sous certaines conditions, bénéficier de primes à l’achat de voitures électriques (d’occasion).
Le prix relativement élevé est la barrière principale qui empêche les consommateurs à faire le pas vers une voiture électrique, bien que les coûts d’entretien et de carburant sont plus faibles sur la durée de vie de la voiture.
Le marché fleet croît plus vite que le marché des particuliers
Bien que le nombre d’immatriculation de nouvelles voitures a augmenté de 35,4% sur le premier semestre 203 par rapport à la même période de 2022, cette augmentation est due aux retards de livraison qui sont en train de se résorber, ce qui fait qu’une grande partie du stock de 2022 a été livré et immatriculé en 2023. Les statistiques de Febiac montrent que cette augmentation des immatriculations est surtout dirigée par un marche fleet fort (2/3) et, dans une moindre mesure, par les particuliers (1/3). Le nombre d’immatriculations fin 2022 a diminué à son niveau le plus bas depuis 20 ans et se positionne actuellement 14% plus bas comparé au premier semestre de 2019.
On remarque a un fossé grandissant entre les conducteurs fleet et les conducteurs particuliers, étant donné que ces derniers ne représentent que 33% des nouvelles immatriculations, et seulement 10% des immatriculations de véhicules électriques neufs. En outre, 92% des nouveaux PHEV immatriculés l’ont été par des entreprises.