Eranovum : ce nouvel acteur met le paquet sur les bornes de recharge à destination avec « un prix contrôlé »

Le 14 mai dernier, Eranovum a installé ses 8 premières bornes de recharge rapide (150 kW) à l’hôtel Tangla de Woluwe-Saint-Lambert. Celles-ci sont directement reliées aux panneaux solaires placés sur le toit de l’hôtel, ce qui garantit une fourniture d’électricité verte. D’ailleurs, l’énergie renouvelable est le cheval de bataille de l’entreprise espagnole. En Belgique, elle a créé un partenariat avec Ether Energy. Et le développement des bornes ne fait que commencer, comme nous l’explique Tai Nguyen, country manager d’Eranovum Belgique.

link2fleet : Comment et où est produite l’électricité verte pour arriver jusqu’aux bornes de Woluwe-Saint-Lambert ?

Tai Nguyen : « En collaborant avec Ether Energy et ses centrales photovoltaïques, on ne propose que de l’électricité verte. Une centrale photovoltaïque avec laquelle on a signé un contrat d’approvisionnement direct, située à Namur, par exemple, pourrait donc alimenter des bornes où que ce soit en Belgique. Grâce à ces contrats, on peut contrôler beaucoup plus facilement le coût des kWh délivrés étant donné qu’il est défini à l’avance pour une certaine période. En plus d’être verte, on assure donc une électricité bon marché. On pense à long terme. Dans le cas des bornes situées à Woluwe-Saint-Lambert, on se raccorde directement à l’hôtel Tangla qui a installé des panneaux solaires sur son toit. Une bonne partie de la production vient donc de là, localement. »

l2f : Dans votre communiqué, vous évoquez des bornes de recharge rapide et ultra-rapide : quelle est la puissance des bornes de charge ultra-rapide et quelle est la répartition entre ces deux types de bornes ?

T.N. : « Pour notre lancement, on ne propose que des bornes de recharge rapide qui délivrent jusqu’à 150 kW de puissance. Chez Eranovum, on ne participe pas tellement à une course à la puissance de recharge. D’ailleurs, dans la pratique, très peu de voitures peuvent recharger à 300 ou 400 kW. On se concentre davantage vers des destinations qui ont vraiment besoin de points de recharge, là où il y a une demande. On adapte donc ces bornes en fonction de l’endroit où elles se trouvent : la puissance délivrée peut être différente si les stations se trouvent dans un hôtel, un restaurant, un cinéma, une salle de sport, ou autre. L’objectif principal n’est pas de fournir des bornes Eranovum le long des autoroutes mais plutôt à des endroits de vie, de destination. »

l2f : Où se situent vos bornes de recharge et comment comptez-vous vous déployer en Belgique ?

T.N. : « Nous nous sommes lancés avec les bornes de l’hôtel Tangla Brussels. Mais d’ici fin juillet, l’objectif est de proposer de nouvelles bornes dans le centre de Bruxelles, à Wavre mais aussi aux Lacs de l’Eau d’Heure, en Wallonie. Entre aujourd’hui et fin 2025, l’idée est de proposer une cinquantaine de points de charge. »

l2f : Avez-vous des offres pour les sociétés ?

T.N. : « Nous sommes en train de mettre en place une stratégie commerciale pour les sociétés qui gravitent autour de nos points de recharge. Ça fait partie de nos deux objectifs : viser les fleet managers et, plus globalement, le déploiement des bornes en Belgique. »

l2f : Quel est le challenge pour une société comme Eranovum aujourd’hui ?

T.N. : « Les raccordements au réseau électrique. Les délais sont assez longs car la demande est forte. En lançant des projets aujourd’hui, on risque donc d’attendre 2025 pour les concrétiser. Les gestionnaires de réseau (GRD) font bien leur boulot mais le maillage électrique varie fortement d’un endroit à l’autre. Il faut donc être patient. »

l2f : La fourniture d’électricité en Belgique est-elle problématique ? Ce facteur vous fait-il peur ?

T.N. : « Absolument pas, d’autant plus que nous avons des contrats d’approvisionnement avec des centrales photovoltaïques. »