Le 20 janvier 2021 à 07h55
par Eduard Coddé

Live Streaming VMS 2021 – Kick-off d’une série de 5 webinaires: les véritables défis du secteur sous la loupe de nos experts

Si le virus Corona n’avait pas bousculé nos vies depuis plusieurs mois, les palais du Heysel accueilleraient ces jours-ci des centaines de milliers de visiteurs pour la 99e édition du Salon de l’auto de Bruxelles, qui devait ouvrir ses portes le 15 janvier et les refermer le 24 janvier 2021.
Pour compenser, link2fleet vous offre une alternative virtuelle digne de ce nom avec cinq webinaires consécutifs, chacun se déroulant un jeudi et, bien sûr, avec une vision professionnelle pour les flottes. La première session a eu lieu le 14 janvier et a attiré près de 600 participants.

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Les organisations sectorielles Febiac, Renta et Traxio ont participé à cette session. Les immatriculations de voitures particulières neuves ont diminué de 21,5 % en 2020. La part des voitures à moteur à combustion a diminué, tandis que la part de marché des voitures entièrement électriques (VE) dans les entreprises est passée de 1,6 % à 3,4 %. Une véritable percée se dessine en ce qui concerne la propulsion hybride : la part de marché est passée de 4,7 % en 2019 à 10,9 %, dont 7,3 % pour les modèles rechargeables (PHEV), contre 1,6 % seulement il y a un an.

 

Janvier, le ‘mois de l’auto’

Joost Kaesemans (Febiac)

Bien que le traditionnel salon de l’auto ne puisse pas avoir lieu sous sa forme habituelle, le salon est partout, a exposé Joost Kaesemans, directeur Communication de la Febiac : « Aussi bien de façon virtuelle que dans les showrooms chez les concessionnaires, tout a été mis en place pour faire de janvier le mois du salon. En 2021, nous prévoyons une reprise du secteur automobile en ligne avec la reprise économique générale et la confiance du public ».

L’électrification va aussi gagner du terrain selon Febiac. Il y a 5 ans, le choix se limitait à une quinzaine de modèles ; aujourd’hui, il y en a plus de 60. « Cette percée nécessite une évolution parallèle de la mentalité de l’utilisateur, du développement de l’infrastructure de recharge et de l’évolution de la technologie automobile », souligne Joost Kaesemans. « L’e-mobilité doit être attrayante, ce qui est prouvé en Norvège avec aujourd’hui déjà plus de 50% de part de VE dans les nouvelles immatriculations ».

Bert Troubleyn & Filip Rylant (Traxio)

Son collège Filip Rylant, marketing & communication manager de Traxio, confirme qu’il ressort d’une enquête de son organisation que 75% des interrogés ne voient pas de différence dans leur comportement d’achat qu’il y ait ou non un salon. Un quart d’entre eux confirment d’ailleurs qu’ils voient janvier comme LE mois de l’auto. 86% préfèrent une visite physique en showroom avant l’achat. Les décisionnaires dans le monde du fleet sont moins attachés à une visite en showroom et s’informent principalement en consultant les médias spécialisés. Près d’une personne sur trois est également prête à acheter en ligne, ce qui n’est pas un problème, même pour les jeunes acheteurs privés.

Filip Rylant plaide pour une amélioration de l’expérience utilisateur digitale : « Les expériences virtuelle et physique doivent être reliées sans faille. Les sites internet doivent être rapide et réactif envers les clients ».

 

Le profil d’utilisateur guide le choix du véhicule

« Aujourd’hui, les moteurs thermique représentent encore 80% du marché fleet », indique Bert Troubleyn, journaliste – passionné par les technologies innovantes. « Les diesels restent les plus populaires auprès des clients fleet » (44%).

  • Les diesels sont idéals pour les longues distances (principalement sur autoroutes)
  • Les diesels nécessitent un préchauffage assez long
  • Les essences offrent une bien meilleure alternative pour la majorité des usagers
  • Les essences sont parfaitement adaptés pour les courtes distances et le trafic stop & go
  • Le CNG (gaz naturel) est encore trop méconnu en Belgique (seulement 8% du marché).
  • Le CNG offre une combustion propre
  • La propulsion CNG est basée sur un moteur essence transformé et offre une sécurité de par son ‘double carburant’
  • Les possibilités d’approvisionnement en GNC sont très variables, allant de bonnes en Flandre et dans certains pays voisins, à faibles en Wallonie

 

 

 L’électrification quadruple

Aujourd’hui, il existe 4 variantes de propulsions électrifiées.

Micro ou mild hybride

  • Un petit moteur électrique start/stop peut donner un boost au moteur thermique lors des accélérations
  • Solution économique et techniquement simple
  • Réduction limitée des consommations et des émissions de CO2 (≤ 10%).

 

Full hybrid

  • Les batteries et le moteur électrique permettent de rouler en mode full électrique
  • La propulsion se passe uniquement via le moteur thermique
  • Réduction satisfaisante des émissions de CO2 (évaluée autour de 100 – 120 g/km WLTP)

 

Plug-in-hybride (PHEV)

  • Dispose d’une batterie bien plus grande qu’un full hybride
  • Peut parcourir une grande partie du trajet en mode full électrique
  • Très économique pour les courts trajets en mode électrique
  • Taux de CO2 < 40 g/km
  • Impose une discipline d’usage pour recharger les batteries le plus souvent possible au maximum
  • Les batteries ne doivent pas rester longtemps sans être chargées
  • Possibilité de longues distances grâce à la présence d’un moteur à combustion
  • Le surpoids technique (≥ 300kg) implique une augmentation de la consommation de carburant lorsqu’on ne fait pas usage de l’électricité

 

Voiture électrique (EV)

  • Pas de rejet de CO2
  • Impose une enquête préalable approfondie sur l’infrastructure de recharge (varie beaucoup selon la région et les pays, ainsi que selon le lieu de résidence de l’utilisateur)
  • La consommation d’électricité peut varier fortement selon les conditions météo
  • L’autonomie est réduite de 20 à 30% par faibles températures

 

 

Vision économique

Daniel Debrouwer, managing partner d’Eurofleet, a donné un aperçu dans une vision économique du choix des voitures par les gestionnaires de flotte.

« Le choix est encore trop souvent opéré sur base du prix catalogue », a indiqué Daniel Debrouwer. « Mais il est loin de représenter le coût réel et est donc un critère de choix peu approprié. Seul le TCO est vraiment un critère relevant ».

Le TCO tient compte de:

  • La ‘dépréciation’ = valeur catalogue – la remise accordée – la valeur résiduelle
  • Les intérêts
  • La TMC et la taxe annuelle de roulage
  • L’assurance
  • Les entretiens et réparations
  • Les pneus
  • Les autres coûts
  • La consommation (carburant ou énergie électrique). Attention qu’il existe une grande différence entre la consommation annoncée par les constructeurs et la consommation réelle (en fonction des trajets + du style de conduite de l’usager)
  • Les taxes de toutes sorties : contribution CO2, dépenses non-admises, ATN, TVA non récupérable, etc.

Conclusion: la situation de chaque usager est différente. Le choix d’une voiture exige une analyse approfondie de l’usager. Une voiture plus chère peut afficher un meilleur TCO. Ainsi, le loyer ne prend pas en compte les émissions de CO2, alors que celui-ci peut induire de grosses différences dans le TCO. Choisissez sur base du coût réel. Une PHEV aura un loyer mensuel plus élevé, mais peut avoir des avantages sur le plan fiscal (déductibilité élevée, TMC et taxe de roulage faibles en Flandre) et grâce à sa faible consommation. Cette dernière n’est valable qu’à partir du moment où l’utilisateur roule au maximum en mode électrique et recharge ses batteries en conséquence.

 

Le marché de la location se prépare à l’avenir

Frank Van Gool (Renta) & Marc Demoulin

La location court-terme s’est effondrée avec -90% (aéroports fermés, secteur évènementiel à l’arrêt…), mais a été compensée en partie grâce à la croissance en besoin logistique (services de livraison). La location long-terme reste quant à elle stable en 2020 par rapport à 2019. « Les durées de contrats de leasing ont été prolongées en raison de la diminution du nombre de kilomètres parcourus durant la pandémie de Covid-19 », expose Frank Van Gool, managing director de Renta. « La livraison de nouveaux véhicules a été perturbée par la fermeture forcée des concessionnaires ».

L’avenir du marché de la location est difficile à prévoir en raison de son lien étroit avec le climat économique général et la reprise économique que tout le monde attend avec impatience. De nombreux acteurs ont profité de 2020 pour préparer l’avenir, notamment en termes de numérisation.

Frank Van Gool : « les tendances vont s’accélérer sur le marché » :

  • Pensez au leasing multimodal,
  • Leasing de seconde main
  • Private lease,
  • Électrification (16% des nouvelles voitures de société en 2020 étaient déjà électrifiées),
  • Les écosystèmes autour de la conduite électrique.

Il y a de nombreuses incertitudes dans le marché de la location, notamment en raison de la fin de la déductibilité fiscale pour les voitures à moteur à combustion, annoncée pour 2026. Pour les entreprises, cela signifierait l’exclusion de tous les moteurs diesel et essence… mais la conduite électrique ne convient pas à tous les utilisateurs. « Si le VE ou le PHEV est abordable pour l’entreprise, alors c’est déjà le meilleur choix à faire aujourd’hui », déclaire Frank Van Gool. « N’oubliez pas non plus que le choix de la voiture reste une motivation importante pour l’employé ».

Aujourd’hui, les sociétés de leasing propose toujours des offres qui indiquent les émissions de CO2 selon le NEDC 2.0 et/ou selon le WLTP. Dans le courant de cette année, seule la mesure WLTP sera encore indiquée sur les certificat d’immatriculation du véhicule. Celui qui souhaite rendre sa flotte plus verte devra donc tenir compte de la valeur WLTP, qui pèse aussi lourd dans le TCO.

 

Revivez cette première session en video ici.

 

 

 

Eduard Coddé

Eduard Coddé, rédacteur de cet article

Cet article parle de : Actus

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