Bien que l’électrification des flottes de véhicules soit un choix évident, il faut veiller à ne pas faire un choix unilatéral. Un choix plus nuancé du type de motorisation est nécessaire, en tenant compte de l’utilisateur et de l’utilisation du véhicule.
Y voir plus clair dans la terminologie
Moteurs à combustion interne ou ICE (Internal Combustion Engine)
- Moteur à essence : émissions de CO2 de 85g/km et plus
- Moteur diesel : émissions de CO2 de 79g/km et plus
- CNG : émissions de CO2 de 82g/km et plus
Moteurs à combustion électrifiés
- MHEV (mild hybrid) diesel : 79g/km CO2/an et plus ; 0 km électrique.
- MHEV (mild hybrid) essence : émissions de CO2 de 82g/km et plus ; 0 km de trajet électrique
- Hybride complet : émissions de CO2 de 80g/km et plus + une autonomie électrique pure de ≤ 10 km.
- Essence PHEV (plug-in hybrid) : émissions de CO2 de 20 – 50g/km + une autonomie électrique pure de ≤ 50 km.
- PHEV (plug-in hybrid) diesel : émissions de CO2 de 38 – 50g/km + une autonomie en électricité pure de ≤ 100 km.
Conseils pour bien choisir
Lors du choix de la motorisation, l’utilisateur et l’utilisation sont déterminants. Voici les critères à prendre en compte :
- Nombre de kilomètres parcourus par an
- Kilométrage quotidien
- Avantages liés au type de motorisation
- Limites budgétaires fixées par l’entreprise
- Rechercher les émissions de CO2 les plus faibles possibles dans le cadre du budget fixé
- L’essence et le diesel continueront pour l’instant de tenir leur place dans les flottes
Kilométrage annuel | Recommandé | Alternatives |
< 15.000 | EV ou PHEV si recharge possible à domicile | CNG,
full hybride |
15 – 20.000 | EV ou PHEV si recharge possible à domicile | Full hybride,
CNG, essence |
20 – 25.000 | EV ou PHEV si recharge possible à domicile | Full hybride,
CNG, essence |
25 – 30.000 | EV ou PHEV si recharge possible à domicile | PHEV avec moteur diesel (> 200 km/jour), essence |
30 – 35.000 | PHEV avec moteur diesel | Diesel |
Plus de 35.000 | PHEV avec moteur diesel | Diesel |
Wim Buzzi et Alain Duez de « Let it Fleet » – ont une nouvelle fois fait référence à l’importance du TCO dans le choix, mais il faut que l’utilisateur prenne également en compte l’avantage en nature (ATN) dans son processus de sélection.
Voiture en leasing du segment C (ex. Renault Mégane, VW Golf, Opel Astra,…) | ||
TCO 1 (loyer mensuel, 65% TVA non récupérable, coûts d’énergie, cotisation CO2)
Montant moyen |
||
Moteur essence | Moteur diesel | PHEV |
670 € | 700 € | 740 € |
TCO 2 (TCO 1 + dépenses non admises + déductibilité fiscale)
Montant moyen |
||
Moteur essence | Moteur diesel | PHEV |
550 € | 580 € | 570 € |
ATN
Montant moyen |
||
67 € | 77 € | 62 € |
Bien que les voitures équipées d’un moteur à essence soient plus favorables d’un point de vue budgétaire (TCO 1), le traitement fiscal (TCO 2) fait rapidement rattraper le retard à l’hybride rechargeable. L’ATN pour l’utilisateur penche aussi rapidement en faveur du PHEV.
Dans les autres segments (notamment les SUV’s compacts, les SUV’s intermédiaires et le segment D), la déductibilité fiscale joue également un rôle important et le PHEV est souvent le gagnant, tant pour l’entreprise que pour l’utilisateur.
Ce n’est que pour les plus petites voitures – le segment B (par exemple Renault Clio, Opel Corsa, …) que la technologie PHEV s’avère trop chère à l’achat, et le moteur à essence reste le meilleur choix.
Mise en œuvre de la sélection
Une fois que le choix de la motorisation a été faite, il faut prêter attention à ce qui suit :
- Une politique automobile adaptée est indispensable pour la mise en œuvre de l’électrification du parc automobile.
- Une étude de marché est nécessaire pour déterminer le soutien et les limites éventuelles du type de la motorisation choisie.
- Analyse TCO indispensable au niveau des coûts/bénéfices.
- Conclure des accords sur la limitation de la consommation de carburant (PHEV !), le remboursement des frais d’électricité, l’infrastructure de recharge à domicile, etc.
PHEV a le vent en poupe
Yves Spiessens et Herwin Frickx du groupe automobile Van Mossel, ont constaté une augmentation rapide de la demande pour l’hybride rechargeable depuis juin 2020. Actuellement, chez Mercedes-Benz, les ventes sont déjà passées à 1 PHEV pour 2 voitures commandées. Les entreprises et les utilisateurs qui commandent des voitures aujourd’hui regardent l’offre la plus avantageuse pour les deux parties et finissent donc souvent par se décider pour un PHEV.
Cela signifie aussi que la production peut difficilement suivre la demande et que les délais d’attente augmentent.
Cependant, la motivation pour choisir un PHEV est principalement d’ordre fiscal. C’est pourquoi il est important pour les utilisateurs de conduire au maximum ce type de véhicules sur le courant électrique. Il est indispensable de disposer d’une infrastructure de recharge à domicile. L’infrastructure publique de recharge actuellement limitée est un facteur de risque qui malheureusement induit les utilisateurs à conduire un PHEV comme une voiture classique càd uniquement avec le moteur thermique. Ceci est évidemment une grave erreur.