Le 18 février 2021 à 15h58
par Marc Demoulin

Interview Koen Claesen, CEO Van Mossel Automotive Groep Belgique & Luxembourg – Parcours sans faute d’un entrepreneur ambitieux

Van Mossel Automotive Groep, c’est l’histoire passionnante d’un entrepreneur de type ‘self-made man’ – Eric Berkhof – qui dès l’âge de 18 ans possède une vision très claire de son avenir dans le monde de l’automobile. En 1988 il rachète la concession Van Mossel dans laquelle il a démarré comme stagiaire. Un peu plus de 30 ans plus tard, la constellation Van Mossel constitue le plus important groupe de prestataires de services automobiles au Benelux avec respectivement 3,4 milliards de chiffre d’affaire attendu en 2021 aux Pays-Bas et 1,4 milliard en Belgique et au Luxembourg.

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||||| © ||Nous proposons un ‘one stop shopping’ où tous les services en lien avec la mobilité deviennent accessibles pour le client sous le même toit et via le même interlocuteur.|Eric Berkhof (à gauche) en compagnie de Koen Claesen (à droite)|Autopolis est récemment passé dans le giron du groupe Van Mossel Automotive. |Peugeot Van Kelst fait partie des acquisitions récentes du groupe Van Mossel Automotive.

Témoin puis artisan de cette ‘success story’ depuis janvier 2019, Koen Claesen, CEO de Van Mossel Automotive Groep Belgique & Luxembourg a accordé un interview exclusif à link2fleet. Il parcourt avec nous les étapes de cette ascension fulgurante qui n’est pas prête de s’arrêter.

link2fleet : Vous vous retrouvez aujourd’hui sur le siège de pilote pour le Benelux de l’un des plus importants ‘dealership’ en Europe, plus puissant que certains importateurs nationaux. Quel a été votre parcours ?

Koen Claesen : Après mes études en sciences économiques appliquées avec une spécialisation en revisorat d’entreprises, j’ai travaillé pour EY. C’est dans ce contexte que j’ai été impliqué aux premières loges dans le rachat de GMAN et de Bruyninx – premières acquisitions de dealers en Belgique – par le groupe Van Mossel. En 2019, je passais de l’autre côté de la table pour créer et développer une structure belge indépendante.

 

Une véritable apologie de l’entreprenariat

Eric Berkhof (à gauche) en compagnie de Koen Claesen (à droite)

l2f : Tout le monde ici ne connaissait pas forcément Van Mossel principalement actif en Hollande mais désormais, on a l’impression que c’est une véritable tornade qui s’abat sur la Belgique et qui achète tout sur son passage.

K.C. : Permettez-moi avant tout de faire un bond de 70 années en arrière pour bien comprendre cette fantastique histoire familiale qui rythme la vie du groupe Van Mossel Automotive. 1941, c’est l’année ou Wilhelm BJ van Mossel décroche son diplôme l’autorisant à ouvrir un garage automobile. Cette première concession automobile sera ouverte à Den Bosch en 1949.

1988 constitue LE grand tournant dans l’histoire du groupe. Entré en tant que stagiaire dans la concession Van Mossel Volkswagen de Waalwijk 6 ans plus tôt, Eric Berkhof en devient le propriétaire. Eric a un sens aiguisé des affaires, de la clairvoyance et des ambitions. C’est le début de la folle période de croissance qui voit le groupe acquérir des concessions automobiles, des centres de voitures d’occasion, des carrosseries mais aussi des sociétés de leasing sur l’ensemble du territoire batave.

l2f : C’est ensuite la Belgique qui a fait l’objet de l’appétit féroce du groupe, est-ce correct ?

K.C. : Dans notre portefeuille leasing En Belgique figuraient déjà depuis 2021 les sociétés J&T Autolease et DirectLease. Nous avons eu l’opportunité en 2018 de reprendre Westlease, une transaction qui nous permettait de disposer d’une nouvelle société de leasing en Belgique mais aussi une entité au Luxembourg et une autre en France.

Cannibalisme ou pas au niveau du leasing

l2f : Avec J&T Autolease, DirectLease, Westlease et Van Mossel Autolease, le groupe ne possède-t-il pas trop de sociétés avec le même profil – un fort ancrage local – et risquant de se faire de l’ombre ?

K.C. : Nous ne le pensons pas. DirectLease gardera son positionnement unique en vertu du fait qu’elle propose un parcours 100% digital au client mais aussi via sa spécialisation pour le leasing au particulier. Van Mossel Autolease est la proposition que nous mettrons en avant, entre autres, pour tous les clients intéressés par un contrat de leasing à court terme. Il y a aura d’ailleurs toujours une ‘lease team’ dans chaque point de vente. Enfin, il n’est pas impossible qu’un jour Westlease et J&T unissent leurs forces afin de constituer un joueur plus important capable d’avoir son mot à dire sur des appels d’offres de clients plus importants.

l2f : C’est ensuite la Belgique qui a fait l’objet de l’appétit féroce du groupe, est-ce correct ?

K.C. : Dans notre portefeuille leasing En Belgique figuraient déjà depuis 2021 les sociétés J&T Autolease et DirectLease. Nous avons eu l’opportunité en 2018 de reprendre Westlease, une transaction qui nous permettait de disposer d’une nouvelle société de leasing en Belgique mais aussi une entité au Luxembourg et une autre en France.

l2f : C’était ensuite le début de l’offensive sur le front des dealers, c’est bien ça ?

K.C. : Oui, ce souhait de se développer en Belgique s’est matérialisé début 2019 par le rachat du groupe GMAN dans la région anversoise et le groupe Bruyninx dans le Limbourg. Les opportunités de rachat s’étant multipliées, nous sommes fiers d’annoncer aujourd’hui que nous disposons au total en Belgique et au Luxembourg d’un total de 98 points de service dont 80 concessions, 10 carrosseries, 7 sociétés de leasing et 1 bureau de ‘shared services’. La dernière transaction ronflante en date se situe début 2021 où nous avons annoncé le rachat de Fidenco en Belgique (10 marques) et d’Autopolis à Luxembourg (13 marques), ce qui nous garantit un volume supplémentaire de 23.000 véhicules par an.

Peugeot Van Kelst fait partie des acquisitions récentes du groupe Van Mossel Automotive.

Un ‘one stop shopping’ dans toutes les grandes villes

l2f : J’imagine que le groupe a en tête une stratégie de croissance bien définie et que l’objectif n’est pas de sauter sur tout ce qui bouge.

K.C. : Notre politique d’investissement est bien sûr calée sur des principes très précis. Nous souhaitons en premier lieu étendre notre maillage de manière géographique. Aujourd’hui nous couvrons de manière assez complète l’axe Limbourg-Anvers-Brabant Flamand mais il reste des zones inoccupées comme la Flandre Occidentale ou la Flandre Orientale où nous souhaitons être présents à court terme. En 2022, nous avons l’ambition de nous déployer en Wallonie.

l2f : Quels types de services souhaitez-vous promouvoir dans votre réseau ?

K.C. : Notre scénario idéal est une présence dans chaque grande ville du pays au travers d’au moins un concessionnaire, une carrosserie dans les pourtours de la ville et une société de leasing avec un ancrage local. Un établissement Van Mossel doit être en mesure, outre la vente de voitures neuves et d’occasion, de pouvoir proposer du leasing (professionnel ou privé), de l’assurance et des services financiers. En résumé, un ‘one stop shopping’ où tous les services en lien avec la mobilité deviennent accessibles pour le client sous le même toit et via le même interlocuteur. Simplifier le trajet du client et lui offrir toutes les solutions, c’est notre devise.

 

Des incitants pour le particulier

Nous proposons un ‘one stop shopping’ où tous les services en lien avec la mobilité deviennent accessibles pour le client sous le même toit et via le même interlocuteur.

l2f : On constate que les automobiles coûtent de plus en plus cher alors que la crise a eu tendance à appauvrir la population. Ne craignez-vous pas une chute des ventes du neuf ?

K.C. : C’est sans doute le signal pour se préparer à consommer différemment la mobilité. Pourquoi ne pas s’inspirer du ‘private lease’ qui permet aux clients de se déplacer dans des véhicules neufs sans pour autant devoir puiser dans leur épargne vu que le budget est connu à l’avance. Je crois énormément dans cette formule qui s’inscrit dans cette philosophie chère à la jeune génération de vivre de manière mensuelle. Il y a le loyer du kot, l’abonnement gsm, l’abonnement Spotify auquel il suffira d’ajouter l’abonnement mobilité.

Pour ce qui est de la reprise du marché automobile je me veux plutôt optimiste. Une fois que nous aurons atteint le cap des 70% dans la population vaccinée, l’économie devrait reprendre un cours normal.

l2f : Croyez-vous au véhicule électrique pour tout le monde ?

K.C. : Il n’y a pas de secret, la transition énergétique vers le 100% électrique va être impulsée par les sociétés ou plutôt par la fiscalité à laquelle obéissent les sociétés. Aujourd’hui dans nos marques premiums, 80% des ventes ces derniers mois ont concerné des véhicules électrifiés. C’est dire si le shift est en cours. Par contre, je ne crois pas à l’électrique pour le particulier s’il n’y a pas d’incitants à la clé.

De grandes ambitions pour le Luxembourg

l2f : Avec le rachat d’Autopolis, c’est une entrée remarquée que le groupe Van Mossel a réussi au Grand-Duché de Luxembourg. Quels sont les projets ?

K.C. : Nous continuons à étudier les opportunités qui se présentent pour continuer à grandir sur ce marché compétitif. Sur le plan de l’offre en leasing, DirectLease constituera notre canal online avec un accent très prononcé sur le ‘private lease’ tandis que nous comptons insuffler une nouvelle énergie dans Van Mossel Luxembourg pour proposer une offre attractive pour les clients B2B.

Autopolis est récemment passé dans le giron du groupe Van Mossel Automotive.

 

Marc Demoulin

Marc Demoulin, rédacteur de cet article

Cet article parle de : Véhicules , Dealers

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