Plus un phénomène marginal
Les avantages du covoiturage sont considérables. Selon les calculs de Netwerk Autodelen, une voiture partagée remplace de 4 à 15 voitures privées. L’autopartage est également avantageux sur le plan financier ; sur une base annuelle, vous réalisez un bénéfice d’environ 3 000 €. En outre, les coûts sont moindres pour la société et le concept garantit une meilleure qualité de l’air. Partager une voiture est également bon pour le climat. Moins de matières premières sont nécessaires à la production et vous émettez environ 21 % de CO2 en moins.
L’essor de l’autopartage ne devrait donc étonner personne. Au total, 2,5% des belges partagent une voiture, à Bruxelles, on parle même de 8% des habitants. Une augmentation de… – tenez vous bien ! – 700% sur 5 ans. Rien que l’an dernier, 194 000 utilisateurs ont été ajoutés (+30%) et le nombre de voitures partagées a également augmenté de 20%, pour atteindre le chiffre de 4 600 voitures partagées. Et tout cela malgré la situation liée au covid19.
Cette augmentation est plus prononcée encore à Bruxelles. Ce n’est pas vraiment une surprise quand on sait que le covoiturage est particulièrement populaire dans un environnement urbain, et que l’attrait pour la vie urbaine continue de croitre. La Flandre enregistre toutefois la progression la plus rapide, puisque l’année dernière, le nombre d’utilisateurs a augmenté de 50 % pour atteindre 122 000. En comparaison, en Wallonie, le nombre d’utilisateurs a augmenté de 24 %, portant le total régional à (seulement) 8 200 utilisateurs.
66 voyages aller-retour vers la lune
Entre le 1er janvier et le 1er décembre 2021, les près de 200 000 utilisateurs du covoiturage ont enregistré plus de 1,1 million de trajets avec une voiture partagée. Sachant que ces déplacements comptaient pour une distance moyenne de 46 km, près de 51 millions de kilomètres ont été parcourus par des voitures partagées en 2021. C’est l’équivalent de près de 1 300 voyages autour de l’équateur ou de 66 voyages aller-retour sur la lune.
Si on se penche sur l’utilisation quotidienne, une voiture partagée est utilisée pendant en moyenne 385 minutes par jour. Cela représente une utilisation d’un peu moins de 27% du temps. C’est beaucoup plus qu’en 2020, où la moyenne était de 18% de la journée. En revanche, une voiture privée n’est utilisée que pendant 34,5 minutes par jour.
« Nous pouvons en conclure que le potentiel et l’élan pour convaincre les Belges de se lancer dans le covoiturage n’ont jamais été aussi grands« , déclare Jeffrey Matthijs, directeur d’Autodelen.net.
Autre tendance, la Belgique reste en tête pour la part des véhicules électriques dans le parc automobile partagé. Sur l’ensemble des voitures partagées, 810 sont entièrement électriques. Cela représente 17% du parc total de voitures partagées. Par rapport à 2020, le nombre de voitures électriques partagées en Belgique a augmenté de plus de 26 %.
Le ‘free floating’ compte le plus de membres, le ‘round trip’ le plus grand nombre d’utilisateurs actifs
Le plus grand groupe de covoitureurs est inscrit auprès d’un fournisseur de ce qu’on appelle le covoiturage en ‘free floating’, soit 112 000 personnes. Avec cette formule, vous pouvez prendre et laisser votre voiture sur n’importe quelle place de parking en ville. Tout se passe via l’application, et vous n’avez pas besoin de prendre un abonnement. Rapide et facile.
Avec une formule ‘round trip’, la voiture se trouve sur une place de parking dédiée. Cambio est le fournisseur le plus connu à ce niveau. Dans la plupart des cas, des frais d’abonnement sont facturés pour l’adhésion au service.
Il existe également la formule du partage des frais d’utilisation d’une voiture, qui est certes un peu moins populaire. Les habitants d’un quartier peuvent alors emprunter une voiture à un propriétaire, ou en acheter une ensemble en copropriété.
Ce n’est que le début
Comme vous pouvez le voir dans le graphique précédent : toutes les formes d’autopartage sont en progression. Selon Netwerk Autodelen, on se trouve encore aujourd’hui dans une phase d’early adopters. Il est donc clair que l’autopartage a encore une grande marge de croissance. Netwerk Autodelen s’attend à ce que sa popularité augmente de façon encore plus exponentielle dans les années à venir.
Les fournisseurs sautent également dans le train en marche. L’électrification accrue du parc automobile est synonyme d’une réduction du nombre d’entretiens, ce qui signifie moins de revenus. Les garages et les concessionnaires devront donc chercher de nouvelles formes de revenus, et le covoiturage peut certainement faire partie de la solution.
« Le concessionnaire ou garagiste du futur va devoir se réinventer et devra évoluer pour devenir un fournisseur de mobilité », termine Jeffrey Matthys, d’autodelen.net