Le 24 mai 2022 à 14h48
par Damien Malvetti

smart va renaître avec la #1, une citadine électrique taillée pour le fleet

Près de 25 ans après le lancement de la première smart, la marque s’offre une renaissance. Désormais détenue à 50% par Mercedes-Benz et à 50% par le groupe chinois Geely, elle revient avec un premier modèle qui sera 100% électrique et un concept revisité. Rencontre avec son CEO belge, Henry Wattel, qui dévoile à link2fleet la stratégie future de la marque.

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||||||||||||| © ||||||||||||Henry Wattel

Née d’un projet commun entre Mercedes-Benz et Swatch dans les années 90, smart voulait révolutionner le monde automobile en proposant un concept tout à fait novateur (voir encadré ci-dessous). Mais le succès n’a pas franchement été au rendez-vous. En 2019, Mercedes-Benz décide de recentrer la gamme smart sur des motorisations électriques et revend 50% des parts de smart au groupe chinois Geely, détenteur notamment de Volvo et Polestar.

Aujourd’hui, bien que le nom et le logo aient été conservés, c’est une sorte de renaissance pour la marque, dont les modèles sont désormais fabriqués en Chine. Premier produit de ce smart 2.0, la smart #1, un SUV urbain 100% électrique que link2fleet a déjà pu découvrir.

Aussi spacieuse qu’une limousine !

Oubliez le concept de la petite voiture qui se faufile partout en ville, désormais la smart #1 est un SUV urbain aux proportions généreuses. « Le design provient de Mercedes, tandis que la technologie (moteur et infotainement) vient de de Geely », indique Henry Wattel, CEO de smart Belgium. Côté design, les lignes sont plutôt arrondies, tandis que la face avant s’inspire du nez d’un requin. A l’arrière, le dessin des feux semble être un clin d’œil à celui des modèles EQ de Mercedes.

Avec un peu plus de 4 mètres de long, la nouvelle smart #1 affiche un empattement de 2,75 m et une habitabilité quasi aussi généreuse qu’une Mercedes Classe E. Et c’est effectivement bluffant pour une voiture de ce format! Même à l’arrière, les passagers disposent d’un très bel espace aux jambes et à la tête. Le design intérieur se veut résolument moderne avec une console qui flotte littéralement entre les sièges, surmontée d’un énorme écran tactile dont le système s’inspire du monde du gaming.

La sécurité a toujours fait partie intégrante de l’ADN smart et cela ne change pas avec cette renaissance puisque la voiture propose toutes les solutions technologies d’aide à la conduite. Côté motorisation, on trouve une batterie de 66 kWh qui développe 272 ch et permet de parcourir jusqu’à 420 km (WLTP). La marque annonce une vitesse de charge de 3h sur borne 22 kW AC.

Achat en concession ou en ligne

« C’est le moment idéal pour arriver sur le marché avec notre nouveau concept », se réjouit Henry Wattel, CEO de smart Belgium. « Entre janvier et avril 2021, il s’était immatriculé 5.343 voitures entièrement électriques en Belgique. Sur la même période 2022, on est à 11.879 unités, soit le double. Ajoutez à cela la fiscalité fleet qui va pousser les entreprises à opter pour des modèles full électriques d’ici 2026. »

Pour commercialiser ce nouveau modèle, smart va s’appuyer en partie sur le réseau d’agents de Mercedes, « car l’expérience physique reste primordiale dans le processus d’achat d’une voiture et notamment la possibilité d‘effectuer un test routier ». Mais il sera également possible de suivre un parcours online pour l’acquérir. Il faut dire que la smart #1 est simple à configurer : « Les véhicules sont très bien équipés d’origine et disponibles avec des coloris très spécifiques. Il suffit de choisir sa finition, quelques options comme par exemple l’attache-remorque, puis son modèle d’acquisition (achat ou leasing) et le véhicule sera ensuite livré chez vous. »

Car la voiture sera non seulement disponible en achat, en leasing privé, mais aussi en leasing pour les clients B2B, ce qui devrait représenter la majorité des ventes, selon Henry Wattel. « Nous avons d’ailleurs déjà un premier deal avec ALD Automotive mais sommes en train de développer des contacts avec d’autres loueurs pour proposer des offres leasing adaptées. »

 

Une voiture à partager

Henry Wattel, CEO smart Belux

La smart #1 n’intègrera pas Apple CarPlay et Androïd Auto, mais sera reliée à une app qui permettra de gérer sa recharge, mais aussi de partager facilement le véhicule entre utilisateurs. « Une solution parfaite pour les entreprises puisque la voiture pourra par exemple servir de véhicule de pool, ou être utilisée comme véhicule partagé par les utilisateurs d’un espace de co-working par exemple car le public citadin est la cible principale de notre smart #1 », termine le CEO. La voiture sera disponible à la commande dès le mois de décembre et sera visible en concession mi-2023.

Comme un air de déjà vu !

La smart de 1998

La smart #1 pourrait donc être définie comme une citadine électrique colorée que des utilisateurs peuvent se partager. Voilà une voiture bien dans l’air du temps. Et pourtant, les afficionados de la première heure se souviendront que ce concept était en fait déjà celui de la smart d’origine, imaginée par Nicolas Hayek – fondateur de la marque d’horloges Swatch – dans les années 80.

L’homme voulait révolutionner le monde de l’automobile et notre façon de consommer la voiture, mais son projet avait d’abord été rejeté par Volkswagen avant d’être validé par Mercedes. Nicolas Hayek a travaillé main dans la main avec le constructeur allemand, mais ce dernier a rapidement revu à la baisse les ambitions, ne développant pas de moteur électrique ni de possibilité d’autopartage. A son lancement en 1998, la smart était simplement une mini-Mercedes vendue très chère dans des concessions en forme de tour de verre qui ont coûté très cher aux concessionnaires. Bref, un vrai produit marketing qui n’a malheureusement pas fait se bousculer les foules, à tel point que son concepteur a finalement jeté l’éponge, laissant Mercedes seul propriétaire de smart. La marque a continué à investir dans le produit, et a même développé d’autres modèles (cabrio, 4 places, etc.) mais le succès n’a jamais été au rendez-vous.

Le concept de Nicolas Hayek était certainement trop en avance sur son temps, mais il y a de fortes chances qu’aujourd’hui avec cette renaissance, smart rencontre enfin le succès !

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
Cet article parle de : Véhicules , Importateurs et constructeurs

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