Paul de Gheldere, PDG de Netika, a entamé la transition de sa flotte, qui comptait à l’époque 40 voitures diesel, en 2016. Avec le passage au VE et surtout au PHEV, de nombreuses questions se posent quant à l’infrastructure de recharge nécessaire. L’un des nombreux aspects qui a retenu l’attention est que, contrairement au prix du litre de diesel qui est relativement stable dans les différentes stations-service, le prix du kW varie fortement en fonction de l’infrastructure de recharge utilisée. Pour sa flotte, la différence de coût entre une recharge au travail ou dans un lieu public représenterait une différence de 60 000 euros/an.
Un aspect important de l’infrastructure de recharge sur le lieu de travail est l’équilibre de la consommation d’énergie : le fonctionnement de l’entreprise ne doit jamais être compromis par la recharge des voitures. Paul de Gheldere insiste sur la nécessité de connaître les besoins en énergie par utilisateur et en fonction de leur utilisation de la voiture. Une personne qui roule 25 000 km par an parcourt 80 km par jour et a en principe besoin de +/-15 kWh par jour. En d’autres termes, il est important de savoir qui peut s’en sortir avec une charge lente et qui a besoin d’une charge rapide, voire d’une charge rapide en déplacement.
Confort pour l’utilisateur et l’employeur
Rouler à l’électricité implique de se recharger chaque fois que c’est possible, ce qui est radicalement différent d’un plein hebdomadaire avec une voiture diesel. Le confort que l’utilisateur ressent lors de la recharge est une incitation importante à la conduite électrique, souligne Paul de Gheldere. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit d’encourager les conducteurs de PHEV à rouler en mode électrique.
Il a cherché sa propre solution et a installé des stations de recharge en aluminium qui gardent la prise propre et prête à être utilisée par tous les temps. Le processus de recharge y est lancé de manière « personnalisée ». Le pourcentage de charge souhaité et le temps disponible ne sont que quelques paramètres réglables pour contrôler un processus de charge intelligent.
L’application vous permet également de réserver une session de charge rapide pour ceux qui viennent au bureau à l’heure du déjeuner, par exemple.
L’infrastructure de recharge au domicile des employés est reliée au système de gestion. Un rapport de facturation est généré automatiquement sous la forme d’une note de frais pour un traitement numérique automatique et un remboursement aux employés.
Pour chaque utilisateur, il existe un rapport automatique de la charge par type d’infrastructure de charge (domicile, travail, route) et de la consommation éventuelle de carburant (PHEV), ce qui donne lieu à un TCE (coût total de l’énergie) sur une base annuelle ou kilométrique. Le système de gestion permet des simulations, à partir desquelles un ajustement du choix du véhicule est possible.
Paul de Gheldere souligne l’importance d’utiliser la production d’énergie propre par des panneaux solaires pour réduire le prix du kW pour la recharge. Il est préférable de choisir des chargeurs intelligents plutôt que des chargeurs puissants.
Des infrastructures adaptées à la consommation d’énergie
Pour Vincent Bellin, responsable technique chez Elexent (nouvelle joint-venture entre Enersol et Renault), le défi majeur de la transition réside dans l’alignement de l’infrastructure de recharge sur la consommation d’énergie. L’évolutivité est ici essentielle : quand la recharge lente suffira-t-elle, quand la recharge rapide sera-t-elle nécessaire, et l’infrastructure pourra-t-elle évoluer en fonction de la flotte ?
Toute infrastructure souhaitant recharger 10 véhicules électrique doit disposer d’au moins 100kWh. Par conséquent, une analyse approfondie de l’installation disponible et des possibilités d’extension est une première étape indispensable. Il convient ensuite de déterminer le nombre de bornes de recharge, ainsi que leur organisation dans le parking.
La transition vers la conduite électrique nécessite la coopération du facility management (adaptations du bâtiment), de la gestion du parc automobile (suivi de la consommation et de l’utilisation), des finances (législation fiscale, suivi du TCO), des RH (motivation des employés pour la transition, politique automobile) et du marketing (communication des choix écologiques dans l’intérêt de l’image de l’entreprise).
Enersol a décidé en 2016 d’entamer la transition et roule déjà à 90% en alternatif (VE, PHEV et 10% CNG) d’ici 2020. Cette année, il sera alimenté à 100 % par des énergies alternatives et, en 2022, l’objectif de zéro émission a été fixé pour la flotte et le bâtiment.
Gérer des coûts de facturation très variables
Bas Bullens, spécialiste des véhicules électriques chez DKV, a attiré l’attention sur les grandes différences de prix de l’énergie électrique selon que la recharge a lieu dans l’entreprise, à domicile ou sur la route. En outre, le style de conduite peut entraîner une augmentation de la consommation de 20 à 30 %.
Une carte de recharge peut facturer le coût de l’énergie au prix coûtant, mais il y a souvent aussi des frais de démarrage pour chaque activation. Une autre formule consiste à appliquer un taux fixe de kWh pour la charge lente et rapide, mais l’utilisateur n’a alors aucun moyen d’effectuer des ajustements (charge intelligente). Enfin, il existe un tarif fixe pour tous les points de charge appartenant à un seul opérateur de réseau.
La « recharge intelligente » doit être imposée via la car policy. Les options comprennent une restriction de carburant à Xl/100km pour les conducteurs de PHEV et l’interdiction des chargeurs rapides en cours de route. Si vous avez besoin de vous recharger pendant votre voyage, il est préférable d’obtenir des informations sur les prix à l’avance. Lors du choix d’un partenaire pour les cartes de recharge, il convient de prêter attention à une couverture maximale, adaptée à l’utilisation.
Bas Bullens conclut en conseillant d’envisager de choisir un partenaire pour l’infrastructure de recharge électrique indépendant de la société de leasing, de produire en propre autant d’énergie que possible pour faire baisser le prix du kW et de demander conseil à des experts.
SONDAGE
Allez-vous conduire une voiture électrique dans un avenir proche ?
21% indiquent qu’ils n’ont pas d’options pour cela sur le site de l’entreprise.
10% ne sont pas intéressés
Quelle sera la part des véhicules électriques dans votre flotte d’ici à la fin 2022 ?
52% auront moins de 10% de véhicules électriques
32% auront 10-25% de véhicules électriques
8 % auront plus de la moitié de leur flotte électrifiée.