Dans son Guide de la mobilité, ALD Automotive dresse le bilan de la maturité de la conduite électrique dans 42 pays. Six paramètres interviennent dans le calcul de la maturité par pays : l’adoption des véhicules électriques (25%), l’infrastructure de recharge (20%), la fiscalité et la réglementation (20%), l’offre de mobilité verte (15%), le TCO (coût total de possession) des voitures électriques (15%) et l’impact sur la durabilité (5%).
Un score considérable pour la Belgique
ALD Automotive voit une tendance positive dans la croissance des voitures électriques en Belgique : par rapport à 2020, la croissance des voitures hybrides rechargeables et des voitures électriques à batterie ont chacune augmenté de 51 % en 2021, tandis que les voitures à carburant fossile ont diminué de 21 %. Avec un score de maturité de 62, la Belgique occupe la cinquième place dans la liste des pays les plus matures en matière de conduite électrique. Notre pays obtient ce score grâce à une offre importante, puisque pas moins de 98 modèles différents sont disponibles dans notre pays . Une réglementation fiscale favorable fait également progresser la maturité de la Belgique. Nous perdons des points principalement sur l’infrastructure de recharge et le TCO.
Des améliorations sont encore donc possibles, comme le démontrent des pays comme la Norvège et les Pays-Bas. Avec respectivement un score de maturité de 82 et 77, ils terminent en tête du classement. Quelles sont les différences entre la Belgique et ces pays ?
Source : ALD Automotive, 2022
L’infrastructure de recharge, le principal obstacle
Le coût total de possession est un facteur de différenciation important pour déterminer si un véhicule électrique est le bon choix. En Belgique, il y a peu de différence entre le TCO (ou coût total de possession) des véhicules à carburant fossile et celui des véhicules 100% électriques. Sur une période de 48 mois et une distance de 120 000 km, le TCO des véhicules à carburant fossile est de 0,36 euros, celui des véhicules 100% électriques est inférieur d’un centime (0,35 euros). Aux Pays-Bas, cette différence est légèrement plus importante, en faveur des voitures électriques (de 0,35 euros pour les voitures à carburant fossile, et de 0,32 euros pour les voitures 100% électriques), mais c’est en Norvège que cette différence est la plus importante (de 0,35 euros contre 0,28 euros). Mais le coût d’une voiture électrique n’est pas le principal obstacle de la conduite électrique pour les Belges.
Source : ALD Automotive, 2022
Le problème principal réside dans l’infrastructure de recharge. Benjamin Daels, directeur des ventes et du marketing chez ALD Automotive, explique : « Avec 9 points de recharge pour 100 km et 73 stations de recharge publiques pour 100 000 habitants, la Belgique fait beaucoup moins bien que les pays plus matures du top 5. Aux Pays-Bas, on ne compte pas moins de 65 points de recharge pour 100 km et 317 stations de recharge publiques pour 100 000 habitants. La Norvège fait encore mieux, avec 655 points de charge aux 100 km, mais possède moins de bornes de recharge publiques (137 pour 100 000 habitants). Il est clair que les espaces publics, tant aux Pays-Bas qu’en Norvège, sont déjà mieux équipés en points de recharge, un facteur crucial en matière de conduite électrique. »
La voie vers une mobilité plus durable
Le fait que la Belgique occupe la cinquième place ne surprend pas Benjamin Daels: « Il est important de voir ce qui motive le passage à la voiture électrique et ce qui freine les conducteurs. L’infrastructure de recharge et le coût global sont deux paramètres importants. Mais le fait que l’électrification soit encouragée par la réglementation et la fiscalité, ainsi que le fait que nous puissions compter sur une offre abondante, jouent un rôle essentiel. Nous avons encore du chemin à parcourir, mais nous remarquons l’ambition et la motivation des entreprises et de leurs employeurs. Nous faisons tout notre possible pour les conseiller correctement en la matière. »