Le 22 juillet 2020 à 07h51
par Damien Malvetti

Analyse crise Covid-19 – Charlotte Thijs (Acerta): «  Les kilomètres ‘domicile-travail’ vont visiblement diminuer. »

Aujourd’hui, la ‘mobilité’ devient de plus en plus une composante déterminante, peu importe le secteur, la fonction ou l’âge. C’est pourquoi les secrétariats sociaux deviennent des partenaires importants dans la gestion de la mobilité. Quels enseignements tirent-ils de la crise du covid-19 ? Charlotte Thijs du secrétariat Acerta nous donne quelques réponses.

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link2fleet: Quelles conséquences concrètes a eu la crise du Covid-19 sur la mobilité professionnelle ? 

Charlotte Thijs: La crise du Covid-19 va réduire le temps et les kilomètres consacrés aux déplacements entre le domicile et le lieu de travail. L’introduction structurelle du télétravail sera le moteur de cette évolution. Dans une étude que nous avons menée, on voit qu’un employé moyen habite à plus ou moins 20,5 km de son lieu de travail. Ce qui provoque beaucoup de trafic en temps normal avec les embouteillages qui en résultent nécessairement. Avec la crise du coronavirus, le trajet a été ramené à 0 km. Chez Acerta, nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive en ce sens que les kilomètres parcourus entre le travail et le domicile diminueront sensiblement, car la priorité ira au télétravail, étant donné que tant les employeurs que les employés en ressentiront les effets bénéfiques. On ne va pas évoluer vers une situation de 100% de télétravail, mais il est clair que le travail à domicile sera structurellement autorisé pendant 1 ou 2 jours dans les entreprises qui ne l’utilisaient pas auparavant. 

Il va sans dire que ce sont les grandes entreprises qui pourront réduire le nombre de kilomètres des trajets domicile-travail. Comme ils ont de nombreux employés qui parcourent de longues distances pour se rendre au travail, l’impact de l’expansion du travail à domicile sur les kilomètres parcourus sera plus important. Et comme ces grandes entreprises disposent généralement d’une solide infrastructure informatique, l’introduction du télétravail s’y fera également en douceur. Bien sûr, cela ouvre des perspectives puisque la corrélation entre la distance et la popularité d’un employeur sera en partie éliminée par le télétravail : lorsque vous pouvez également faire votre travail à domicile, l’emplacement du bureau de l’employeur joue un rôle moins crucial. 

En outre, nous nous attendons à ce que les déplacements purement professionnels diminuent également, car la crise du coronavirus a clairement montré que les rendez-vous des clients peuvent également avoir lieu de manière numérique. 

La fin des bureaux paysagers 

link2leet: Quels changements/opportunités à moyen ou long terme cette crise va-t-elle entraîner sur la mobilité des entreprises ? 

Charlotte Thijs: Les employés chercheront encore davantage à organiser eux-mêmes leur mobilité de manière sûre et en se protégeant du virus. Les mesures qui sont actuellement en vigueur pour assurer les distances nécessaires continueront de l’être dans le futur. Les transports publics, en particulier, auront un rôle difficile à jouer à cet égard, mais également les services de mobilité visant au partage, car les craintes des gens et leurs conséquences sont élevées. D’autre part, ces solutions de mobilité sont également difficiles à imaginer et il faudra évaluer combien de temps cette crainte continuera à se manifester.  

En outre, des recherches ont montré que les travailleurs considèrent qu’il est important de disposer d’un choix suffisant pour organiser leur mobilité. En tant qu’employeur, offrir un éventail de solutions de mobilité est d’autant plus susceptible de renforcer la position concurrentielle des entreprises sur le marché. Ces solutions consistent en des voitures de société. Mais le déplacement de l’attention vers le budget de mobilité, les voitures électriques, les voitures de pool, les vélos électriques, le remboursement des transports publics, les plans cafétéria … est crucial à cet égard. En conséquence, nous évoluons vers de véritables plans de mobilité où l’on constate, aujourd’hui, un net glissement vers le choix des vélos dans les plans cafétérias. Ce choix et cette demande ne feront probablement qu’augmenter. 

Enfin, quelques conséquences générales de la crise du coronavirus sur les entreprises : 

  • La fin des bureaux paysagers est peut-être en vue. Outre l’impact économique de la crise, il y a aussi l’aspect du bien-être, tant physique que mental. Toutefois, la crise actuelle en fait prendre conscience aux entreprises, ce qui a permis à une étude d’Acerta de montrer que près de 6 entreprises sur 10 se concentreront davantage,  dès la reprise, sur le bien-être et la résilience mentale. De plus, la fin de ces bureaux paysagers ne sera pas seulement le résultat de la crise Covid-19, mais aussi du manque de concentration. 
  • En ce qui concerne les plans cafétéria, outre l’évolution vers des plans de mobilité plus nombreux, il pourra également y avoir un changement dans la fourniture d’équipements informatiques supplémentaires, étant donné que davantage de personnes travaillent à domicile, que les enfants sont présents à la maison, que l’Ipad, l’ordinateur portable, etc. sont davantage utilisés, et qu’il y a donc un besoin plus important de ces dispositifs. 
Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.

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