Nouvel équilibre en matière de télétravail pour les années à venir
Télétravailler un ou deux jours par semaine et se rendre au bureau trois ou quatre jours par semaine : voilà le rythme acquis par la majorité des Belges qui ont la possibilité de télétravailler et qui le font, trois ans après le premier confinement. Seul un quart des Belges (27 %) télétravaille encore trois jours par semaine ou plus. Les mesures actuelles dans les entreprises belges semblent s’être ancrées peu à peu. 63 % des entreprises affirment que la proportion actuelle de télétravail et de travail au bureau ne changera pas à l’avenir. Un quart d’entre elles (24 %) souhaitent toujours que leurs travailleurs se rendent davantage au bureau et 13 % souhaitent que leurs collaborateurs télétravaillent plus qu’ils le font actuellement. C’est ce qui ressort de l’enquête biennale d’Acerta menée auprès de plus de 500 dirigeants d’entreprise.
La Région de Bruxelles-Capitale est championne du télétravail dans notre pays. Les travailleurs peuvent télétravailler dans 97 % des entreprises bruxelloises. Ces chiffres sont nettement inférieurs en Flandre (76 %) et en Wallonie (72 %).
Figure 1 : nombre de jours de télétravail par semaine
Figure 2 : environnement de travail flexible : niveau de décision
Amandine Boseret, experte juridique chez Acerta Consult, explique : « Il est clair que la plupart des entreprises belges voient d’un bon œil l’organisation hybride actuelle du travail. Dans l’ensemble, le télétravail a renforcé la confiance en faveur des travailleurs et l’autonomie des équipes. Notre enquête montre que l’équilibre entre les jours au bureau et les jours en télétravail est défini au niveau de l’équipe dans 44 % des cas, tandis que dans 27 % des cas, c’est le collaborateur qui établit son propre équilibre. La meilleure base de décision est le contenu du travail. Nous distinguons le travail synchrone, c’est-à-dire les tâches effectuées en équipe, telles que le brainstorming et les réunions, et le travail asynchrone, c’est-à-dire les tâches effectuées individuellement, telles que la recherche et la réponse aux e-mails. Il faut cependant veiller à ce que les collègues continuent à s’impliquer suffisamment lors du télétravail. D’une part, les travailleurs peuvent se retrouver isolés chez eux, déconnectés de leur employeur, de leur équipe et de leurs collègues. D’autre part, ils peuvent avoir l’impression de devoir toujours être disponibles et donc de ne pas pouvoir (suffisamment) se déconnecter du travail. Le télétravail a donc entraîné une modification du modèle de leadership. »
La crise énergétique entraîne un changement des habitudes de déplacement
La crise du coronavirus n’est pas la seule à avoir modifié nos habitudes de déplacement : c’est également le cas de la crise énergétique. Les premiers chiffres montrent que la moitié des entreprises remarquent que les travailleurs ont modifié leurs habitudes pour faire des économies. Dans un quart des entreprises (26 %), les travailleurs se rendent davantage au bureau pour économiser de l’énergie à la maison. 22 % des travailleurs choisissent un moyen de transport autre que leur (propre) voiture pour se rendre au travail afin d’économiser du carburant. Et dans près d’une entreprise sur dix (8 %), on constate que les travailleurs viennent même plus souvent prendre leur douche au travail.
La confiance en faveur des travailleurs en télétravail a augmenté de façon spectaculaire
Il est désormais évident que le travail hybride est voué à durer. D’autant plus que, depuis deux ans, les dirigeants ont de plus en plus confiance en leur personnel en télétravail. Aujourd’hui, 65 % des employeurs déclarent avoir une grande confiance en leurs collaborateurs qui télétravaillent et 23 % déclarent même avoir en eux une très grande confiance. Le fait que 88 % des employeurs se déclarent confiants représente une augmentation considérable par rapport à 2021, où seulement 68 % d’entre eux disaient avoir confiance en leur personnel en télétravail.
Figure 3 : environnement de travail flexible, télétravail, confiance