Essai Polestar 2: le coup de maître?

Polestar est un nouvel arrivant sur le marché automobile. Pourtant, la marque profite d’une expérience vieille de 90 ans : celle de Volvo. Car avant d’être une marque à part entière, Polestar était le département sportif de Volvo, un peu comme M l’est pour BMW, RS pour Audi et AMG pour Mercedes.

Mais comment compte se différencier Polestar ? En étant une marque 100% digitale (voir interview ici) qui mise sur le développement durable, tout en gardant l’expérience acquise en sport automobile dans les gènes. Avec la « 2 », Polestar vise directement la Tesla Model 3.

Discrète? Pas tellement…

La marque aux origines suédoises (mais qui appartient aux Chinois de Geely) décrit son premier vrai modèle de série (la « 1 » est une production limitée à 500 exemplaires par an pendant 3 ans, même si quelques exemplaires sont encore disponibles sur le marché Belux) comme une berline. Pourtant, les 1.479 mm de haut (1.473mm avec le pack Performance) posés sur des roues de 20 pouces donnent presque l’impression d’un crossover, tout comme la position de conduite un peu relevée. Bien que les liens de parenté avec Volvo sautent aux yeux, cette silhouette est atypique sur le marché. Il faut aimer être observé en rue et par les autres conducteurs interrogatifs.

Des « premières »

À bord, on reste dans l’originalité. De série, la Polestar 2 est équipée d’une sellerie et de matériaux « vegan ». Une première ! Si vous voulez du cuir, ce sera en option (à 4.500 €, ça refroidit). Mais ce qui importe, c’est que la finition soit exemplaire. Tout est repris de chez Volvo, sauf le système multimédia. La Polestar 2 est en effet la première voiture à reprendre un système multimédia Android. Et il est génial car intuitif. Dommage que le grand écran tactile central ait poussé les ingénieurs à placer les ouïes de ventilation centrales sur la casquette du meuble de bord car de là, elles nous ont semblé inefficaces. Plus important : la lecture du tableau de bord digital. Elle est parfaite : on peut naviguer entre 3 affichages différents (dont la carte de navigation) mais dans les 3 cas, toutes les informations nécessaires se trouvent aux bons endroits sans qu’on ne doive passer de longues heures à les personnaliser.

Ultra dynamique

Après ces quelques bonnes surprises vient l’excellente surprise : la conduite de cette Polestar 2 donne un plaisir incroyable. Ça nous a rappelé les sensations ressenties en Porsche Taycan, alors que le prix n’a rien à voir ! Les deux moteurs (l’un sur le train avant et l’autre sur l’essieu arrière) développent 150 kW chacun (un total de 300 kW équivalent à 408ch, donc), ce qui offre des poussées exceptionnelles (0 à 100 km/h en 4,7 secondes) avec un niveau de sécurité exemplaire. Jamais le châssis n’est pris en défaut. Là-aussi, on retrouve l’ADN très « sûr » de Volvo mais avec le fun et les performances de Polestar en plus.

Le secret d’une autonomie proche des 500 km

Enfin, il y a la récupération d’énergie au freinage, tout simplement énorme : calibrée sur « standard », on oublie quasiment la pédale de frein ! On comprend donc mieux comment Polestar arrive à afficher une autonomie de 470 km même si, pour les atteindre, il faudra être très sage dans la pratique. Dans les faits, nous n’avons donc jamais vraiment exploité les énormes freins Brembo du pack Performance (6.000 € TVAC). Les amortisseurs réglables Ohlins de ce même pack ne seront a priori pas réservés à une clientèle « fleet » mais sachez quand même que derrière la rigidité du châssis et de la suspension, ainsi qu’une grande efficacité, le confort n’a pas été négligé, notamment grâce aux excellents sièges.

Dernier mot concernant la recharge des 78 kWh de batteries : entre 40 minutes (80% via borne rapide) et 22h dans le pire des cas (prise domestique en monophasé). Via Wallbox (prise de Type 2 en triphasé), il faudra compter 8h. Le coffre sous le capot avant dégage bien assez de place (35l) pour y loger les câbles de recharge alors qu’on peut pleinement profiter du coffre arrière avec hayon bien pratique de 405 litres.

BILAN FLEET

Au vu des performances, du plaisir de conduite, de l’originalité, des aspects « verts » (intérieur vegan) et pratiques, de la finition et du service après-vente annoncé d’un très haut standing (voir interview ici), la Polestar 2 est selon nous, un maître-achat. Car Polestar a ce que Tesla n’a pas : une excellente finition, un service après-vente qui devrait être au top (à vérifier avec le temps) et surtout, plus de 90 ans d’expérience automobile avec Volvo. 59.800 € 100% déductibles pour pareilles performances, on signe tout de suite ! Vous vous interrogez sur l’image de Polestar et la valeur résiduelle ? Les 8 ans ou 160.000 km de garantie devraient vous enlever le moindre doute…

Notez encore que des versions moins puissantes et encore plus abordables – aux alentours de 40.000 € – de la Polestar 2 arriveront d’ici un an.

Fiche technique

Polestar 2