EV Belgium: « le tarif capacitaire n’est qu’une première étape »

Que fait le tarif capacitaire?

Cela semble évident, mais chaque foyer a une consommation différente tout au long de la journée en fonction du comportement au sein de ce foyer. Le tarif capacitaire encouragera les utilisateurs à répartir leur consommation pour éviter les moments de pointe. L’objectif de cet échelonnement est de répartir et de réduire les pics de la « Duck curve », une représentation de la charge typique du réseau avec un petit pic le matin et un pic très prononcé le soir. En enregistrant les moments de pointe de chaque ménage sur une base mensuelle, les ménages qui évitent les pics n’auront pas de frais de réseau supplémentaires.

Impact sur la charge du réseau

Bien que le tarif capacitaire encourage les ménages à répartir leur consommation, le tarif capacitaire n’est pas suffisant. Il encourage les gens à charger leur voiture relativement lentement sur une longue période, et donc à commencer à charger immédiatement lorsqu’ils rentrent chez eux. Malheureusement, cela signifie aussi amplifier le pic du soir, le moment où les pompes à chaleur commencent aussi à fonctionner à plein régime et où les familles consomment déjà plus aujourd’hui.

EV Belgium souligne donc que le tarif capacitaire n’est pas une solution à la forte croissance des véhicules à émission zéro en Belgique. On estime que plus de 70 000 VE circulent déjà aujourd’hui et qu’entre 60 000 et 100 000 véhicules électriques s’ajouteront d’ici 2023. D’ici 2023, selon EV Belgium, le pic du soir ne fera qu’augmenter en raison de la croissance rapide des véhicules. Si le gouvernement flamand s’en tient à son ambition de n’immatriculer que des véhicules à émission zéro d’ici 2029 et que les ventes de voitures particulières repartent à la hausse, il y aura plus de 1,8 million de voitures entièrement électriques circulant en Flandre d’ici 2030. L’ajustement n’est pas aussi rapide mais il est donc urgent.

Temps d’utilisation et flexibilité

Pour vraiment lisser le pic, EV Belgium dit qu’il faudra mettre en place des tarifs dynamiques dits « d’heure d’utilisation ». Les tarifs du réseau varieront en fonction de la charge du réseau tout au long de la journée. Grâce à une commande intelligente, le processus de charge peut être lancé au moment le plus opportun, en fonction des tarifs mais aussi des préférences personnelles de l’utilisateur.

« Cela crée également un pic, mais qui tombe à un moment approprié pour le gestionnaire de réseau, à savoir lorsque la demande est la plus faible pour l’ensemble du réseau » précise encore Jochen De Smet.

Il faut aussi travailler sur ce qu’on appelle la flexibilité commerciale. Ici, le gestionnaire de réseau mettra sur le marché des produits qui aident à gérer la demande, par exemple en cas de surcharge imminente. Moyennant une petite redevance, les consommateurs peuvent modifier leur comportement de charge en fonction de la charge du réseau. Cela permet aux opérateurs de réseau d’équilibrer l’offre et la demande sur le réseau et de lutter contre la congestion locale du réseau.

« Avec le déploiement massif des voitures électriques, il sera absolument nécessaire de concrétiser ces solutions. Le tarif capacitaire  est un premier pas, mais les ambitions de durabilité visant à accélérer l’élimination progressive des voitures fossiles nécessitent des mesures supplémentaires », conclut Jochen De Smet.

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