C’est d’abord Valérie t’Serstevens, Manager National and International Employment chez SDworx, qui a donné un update du budget de mobilité dont la loi est entrée en vigueur le 1er mars 2019. Le budget est divisé en trois piliers, dont le premier est consacré aux voitures respectueuses de l’environnement. Cette année, le taux de CO2 de 100 g/km est toujours d’actualité (NEDC Correlée), alors qu’en 2021, la limite sera diminuée à 95 g/km (WLTP). Le budget de mobilité est calculé de façon annuelle sur base du TCO pour l’employeur du véhicule dont le salarié bénéficie. Le second pilier est consacré à la mobilité durable (vélo, transports en commun, etc.) tandis que le troisième correspond au solde restant éventuel, disponible en fin d’année. Des éléments importants sont la liberté dont jouit l’employeur pour proposer un budget de mobilité à – tous – ses collaborateurs et les options qu’il peut prévoir dans les piliers 1 et 2. De leur côté, les employés sont tout aussi libres d’y adhérer ou non. Chaque pilier tombe sous un régime fiscale et social spécifique.
Jan Borré (Via Mobile) a ensuite invité les participants à se poser la question de savoir si leur entreprise était prête à faire le pas vers une mobilité durable. « Le fleet, c’est un département de l’entreprise. La mobilité, ça concerne toute l’entreprise. C’est beaucoup plus vaste ».Et d’enchainer sur le développement important des solutions de mobilité ces dernières années et encore plus ces dernières semaines avec la crise du Covid-19. « On voit qu’il y a une volonté de se tourner vers des solutions durables, et notamment le vélo électrique. Bien sûr, cela coûte de l’argent, mais n’oubliez pas non plus qu’intégrer la mobilité durable dans votre entreprise a aussi des effets positifs pour la société. Pensez par exemple aux économies en matières de taxations sur les carburants par exemple. Il faut aussi tenir compte de l’emplacement de votre entreprise et des besoins de vos travailleurs. Faites un audit avant de vous lancer tête baissée dans toutes les solutions possibles. Et surtout, n’oubliez pas que c’est vous qui avez le pouvoir de changer les mentalités de vos collaborateurs. Et que si vous y parvenez pour leurs déplacements professionnels, il y a de fortes chances qu’ils modifient aussi leurs habitudes en matière de déplacements privés. »
Alain Allyn a pour sa part présenté la carte Modalizy pour une mobilité intelligente. La carte est développée comme un outil pour la gestion du budget de mobilité, tant pour l’employeur que pour l’employé. Via un portail, les deux parties peuvent contrôler et vérifier l’état de leur budget de mobilité. Modalizy joue à fond la carte du pilier 2 du budget de mobilité en proposant plus de 250 solutions de mobilité à travers toute l’Europe.
Cécile Bourgeois, de la société Greenfish a ensuite présenté son intégration réussie d’un budget de mobilité. Dès 2017, soit bien avant l’introduction du cadre légal, Greenfish a entrepris d’intégrer des voitures vertes dans sa flotte. Résultat, sur les 90 voitures que compte l’entreprise, plus d’un tiers sont des modèles électrifiés. Et 15 vélos électriques ont aussi été acquis. Lorsqu’a été annoncé le cadre légal pour le budget de mobilité, Greenfish a adapté son offre de budget de mobilité et proposé une carte de mobilité à ses collaborateurs. De quoi faciliter la vie des employés, mais aussi de l’administration. La crise du coronavirus a évidemment bousculé le développement des alternatives ces derniers mois. Le télétravail s’est imposé et va devenir une habitude à l’avenir pour une partie du temps de travail. Les alternatives commencent doucement à s’imposer au sein de la flotte de Greenfish, mais Cécile Bourgeois le reconnait : « le nombre de voiture tend à diminuer, mais les employés ont encore du mal à abandonner le confort que leur procure leur voiture personnelle ».
En dehors du fait que la législation fédérale encadre le budget de mobilité avec 3 piliers, chaque organisation peut en faire sa propre interprétation sur base des besoins de ses collaborateurs et de la philosophie de l’entreprise en le développant sous des formules comme le plan cafétaria, qui permet davantage d’options individuelles.
L’expression sur les visages, les commentaires pendant la pause et la participation enthousiaste à la séance de questions-réponses en disaient long : tous étaient ravis de se retrouver enfin pour un événement en face-to-face avec leurs collègues professionnels.