Fleet Dating « mobilité alternative »: la flexibilité et la multimodalité sont les mots clés

Pour la première fois depuis plusieurs mois, link2fleet a pu à nouveau organiser un ‘Fleet Dating’ qui pouvait avoir lieu en live, mais qui était également accessible online. Le sujet a attiré une centaine de professionnels du secteur.

Cas pratique

Business & Decision est une société internationale du groupe Orange, spécialisée dans le conseil et la mise en œuvre de la transformation numérique pour des clients issus de secteurs très variés. Tine Vangrunderbeek, spécialiste de la mobilité et des avantages sociaux : « Notre flotte compte quelque 300 voitures, dont la moitié est attribuée aux juniors. Nous avons récemment décidé de remplacer l’Opel Astra par la Toyota Yaris Hybrid en raison de ses faibles émissions de CO2 et de son coût total de possession plus favorable. Cela s’inscrit également dans le cadre de l’introduction du budget mobilité en tant que dispositif plus large ».

La satisfaction des employés à l’égard de l’enveloppe salariale est une priorité absolue pour Business & Decision. MMBB a été engagé comme expert/consultant externe pour guider l’introduction du budget mobilité. La première étape a consisté à mettre en place une enquête auprès des employés. Cette question a reçu une réponse de 83%. La demande de flexibilité était catégorique. En septembre, il a été décidé de remplacer le « cash for car » précédemment introduit par le budget mobilité. La politique en la matière a été publiée à la fin de 2020. Une nouvelle enquête et une analyse ultérieure ont permis d’affiner le contenu, après quoi le budget de mobilité a été annoncé aux employés en février.

Tine Vangrunderbeek : « Nous avons eu besoin de cinq mois pour travailler intensivement sur les calculs et la conversion de la politique automobile en une politique de mobilité. Nous avons réalisé une étude de marché pour l’interprétation du 2ème pilier et nous nous sommes associés à Olympus pour cela.

L’introduction du budget mobilité a été un grand succès. Tant les nouveaux arrivants que les employés ayant de nombreuses années de service le choisissent. Tine Vangrunderbeek : « Nous recevons maintenant de plus en plus de demandes de personnes qui veulent s’engager, même si leur voiture actuelle n’est pas encore en fin de contrat ».

Tine Vangrunderbeek conclut:

• Le budget de mobilité est un succès, mais implique un travail sur mesure et une expertise externe, surtout au vu des connaissances légales nécessaires.

• Il est nécessaire de consacrer du temps pour étudier tous les éléments de façon détaillée.

• Au vu du défi en matière d’électrification, il est souhaitable d’offrir un choix très large dans le pilier 1 du budget de mobilité pour susciter un maximum d’intérêt.

• La satisfaction des employés grâce aux options de choix individuel est la principale motivation pour commencer à utiliser le budget de mobilité.

Suivi logique

Thierry Devresse, Directeur Général MMBB :  » Le budget mobilité est la suite logique de la voiture de fonction, d’autant plus qu’à partir de 2026, toutes les voitures devront effectivement être des VE et donc répondre pleinement à la réglementation du 1er pilier.

Aujourd’hui, le budget mobilité (pour ceux qui bénéficient d’une voiture de fonction) et le plan cafétéria (pour tous) se côtoient sans être concurrents. Tous deux offrent aux employés un plus grand choix d’individualisation et entraînent donc une plus grande satisfaction et une plus grande fidélité du personnel.

Le budget de la mobilité stimule la mobilité écologiquement responsable, est piloté par le gouvernement et dispose de son propre cadre fiscal. Il continuera à évoluer en fonction des orientations budgétaires du gouvernement.

Thierry Devresse conseille:

• L’introduction du budget de mobilité est un changement important et doit être supporté par la direction. En fonction de la taille de l’entreprise, il est recommandé d’également intégrer le management et les représentants du personnel.

• Faites un plan sur plusieurs années.

• Créez une équipe chargée de fixer les priorités avec le mobility manager comme chef d’équipe.

• La direction veut des faits et doit être constamment informée, mais elle doit donner de l’autonomie au responsable de la mobilité.

Une enquête auprès du personnel permet de filtrer les solutions de mobilité autorisées par la direction. L’enquête indique non seulement les préférences, mais aussi la situation des employés (par exemple, s’il est possible ou non de se recharger à la maison). Les résultats de l’enquête permettent d’établir une liste de priorités et de dresser un planning rétrospectif. Cette étape doit être suivie de l’approbation finale de la direction et le calcul du TCO pour le déploiement du plan/ budget de mobilité peut suivre.

Thierry Devresse :  » Le TCO est la base du budget mobilité et un poste variable sur une base annuelle. Aujourd’hui, les choix standard sont encore trop souvent utilisés sur la base de la catégorie d’emploi, des kilomètres annuels parcourus… Il est utile d’enquêter sur ce point et de le préciser. Combien de kilomètres parcourus correspondent à des déplacements professionnels et combien de kilomètres sont parcourus à titre privé ? Cela peut révéler de grandes différences entre les employés. L’introduction d’un budget de mobilité est un moment de changement et permet d’adapter les règles du jeu et de les rendre conformes à la philosophie de l’entreprise ».

• Le budget de la mobilité est un coût stable à 100% d’un point de vue fiscal.
• Le premier pilier suit la fiscalité automobile.
• Le deuxième pilier est exonéré d’impôt pour l’employé et déductible à 100% pour l’employeur.
• Le troisième pilier – ce qui reste après les piliers 1 + 2 – est soumis à 38% d’ONSS, ce qui est encore plus favorable que les salaires.

Thierry Devresse : « Si les salariés consacrent leur budget mobilité principalement à la mobilité douce, cela se traduit par un bénéfice net mensuel de 300 à 700 euros ».

Rendre la mobilité flexible accessible

Mbrella est une start-up intégrée sous la coupole de D’Ieteren qui propose une plateforme RH pour l’implémentation d’une mobilité flexible et la gestion du budget de mobilité par employé.

Amaury Gérard, CEO: “Le budget de mobilité est calculé sur base du TCO de la voiture dont l’employé dispose et est neutre fiscalement pour l’employeur ”.

Le deuxième pilier peut contenir de nombreuses options de choix pour l’employé : achat ou location de vélos, toutes les formes de transport public, mobilité partagée, mais aussi compensation pour le logement (ou frais d’intérêt pour le remboursement du logement). Cette dernière s’applique à ceux qui habitent dans un rayon de 5 km (ce rayon sera porté à 10 km), mais devient également possible en cas de travail fréquent à domicile (50%). Toutefois, il est également possible de faire inscrire le domicile comme lieu de travail permanent dans la politique de mobilité de l’entreprise.

Un peu moins connue: la possibilité d’acheter un billet de train pour un WE à Paris, de payer une voiture de location pour les vacances (max. 30 jours/an). Le deuxième pilier du budget mobilité permet d’acheter plusieurs vélos, ou de fournir à chaque membre de la famille un vélo de qualité, sans obligation de se rendre au travail à vélo (différent dans le cas du plan cafétéria).

Amaury Gérard ajoute: “Via l’optimisation du budget de mobilité, l’employé peut avoir beaucoup d’avantages. Un exemple: remplacer une Audi A3 à 750 euros/mois contre une VW e-Golf à 500 euros/mois, ce qui laisse 200 euros de budget net par mois ».

La mobilité flexible se définit idéalement par la détermination du ou des déplacements optimaux par jour de travail. Une telle analyse permet d’élaborer un plan de mobilité optimal et de répartir le budget de mobilité le plus avantageusement possible entre les 3 piliers.

Amaury Gérard conseille:

• Convaincre les employés des nouvelles formes de mobilité.
• Commencez petit et démontrez les avantages par des calculs clairs.
• Les jeunes employés, en particulier, ont un niveau élevé de conscience environnementale et trouvent les avantages des piliers 2 et 3 du budget de mobilité attrayants.

 

Le Fleet sharing comme écosystème pour la corporate mobility

MyMove, une autre start-up sous l’égide de D’Ieteren, est spécialisée dans le partage d’une flotte (existante) entre employés, indépendamment de la marque ou du modèle. Partager des voitures ou des deux-roues entre collègues est beaucoup plus accessible que de faire appel à l’offre de mobilité partagée dans la rue.

Dans une organisation bien gérée, le partage de flotte peut réduire le nombre de voitures de la flotte jusqu’à -30%, ce qui est financièrement intéressant en soi, mais permet également de résoudre le problème critique et coûteux du stationnement dans la plupart des endroits. Une voiture de société est toujours disponible pour les déplacements professionnels, tandis que les employés peuvent louer une voiture de la flotte pour leur usage privé, ce qui leur donne un plus grand choix de modèles pour un trajet spécifique.

Guy-Louis De Le Vingne: “Le Fleet sharing est une proposition écologique aux employés qui répond à la demande de mobilité flexible, s’inscrit dans le budget de mobilité et répond à la guerre des talents. En outre, le fleet sharing est également une solution de mobilité pour ceux qui ne disposent pas d’une voiture de fonction. »

MyMove est une plateforme numérique centralisée pour les voitures, les vélos et les scooters. Il n’y a pas besoin de clés, ni de remettre le moyen de transport choisi. Tout se fait via une application.

Guy-Louis De Le Vingne: « La plateforme prévoit l’identification de l’utilisateur par carte d’identité et la vérification du permis de conduire, de sorte que l’accès à un véhicule particulier peut être refusé si nécessaire. Une solution complète pour enregistrer tout dommage aux véhicules est également incluse. Enfin, l’entretien et le lavage sont intégrés par le biais d’une coopération avec d’autres entreprises de D’Ieteren, qui assurent notamment un service de collecte et de livraison ».

• Le partage de la flotte n’est pas une évidence dans notre culture de la voiture de fonction et il est donc préférable de l’introduire progressivement.
• En tant qu’entreprise, on peut d’abord numériser (partager) les voitures du pool existant, puis ajouter les deux-roues.
• Les voitures des employés peuvent alors être utilisées comme voitures de pool pendant la journée.

Guy-Louis De Le Vingne: « Les employés peuvent opter pour une voiture plus petite tout en disposant d’un modèle plus grand au sein de la flotte partagée grâce à la formule partielle. Même ceux qui ne prennent pas de voiture dans le cadre du budget mobilité peuvent, si le besoin s’en fait sentir, réserver une voiture de la flotte partagée. S’il y a des pics ou des problèmes de capacité, l’expansion de la flotte est possible ».

Il conclut: “L’optimisation de la flotte en fonction de l’activité est toujours la première étape. Aujourd’hui, le TCO des voitures de société est au premier plan, mais il convient d’étendre l’attention au « coût total de la mobilité » et, mieux encore, au « coût total de la mobilité d’occasion », qui fera apparaître des résultats surprenants s’il est calculé avec précision.”.

Sondage auprès des participants au Fleet Dating

56% disent résolument ‘oui’ au budget de mobilité.

20%  estiment que le budget de mobilité n’est pas indispensable.

D’autre part, 70% reconnaissent l’importance d’établir un budget de mobilité.

94%  se laisseront volontiers aider par un partenaire externe.

6% ne souhaite pas se faire aider par un expert externe.

4% ne pensent pas à mettre en place un plan de mobilité.

80% vont certainement travailler sur ce point.