Le 19 janvier 2023 à 09h28
par Damien Malvetti

Heinz-Jürgen Löw, Senior Vice President Renault LCV: “Il faut essayer toutes les technologies pour savoir laquelle sera la meilleure solution »

Numéro 1 sur le marché du véhicule utilitaire en Belgique en 2022, Renault dispose d’une gamme de véhicules adaptés aux besoins de tous les professionnels, dans tous les segments. L’an dernier, cette gamme s’est totalement électrifiée avec une proposition de motorisation 100% électrique sur chacun des modèles. L’hydrogène fait aussi partie des plans de Renault. link2fleet s’est entretenu avec Heinz-Jürgen Löw, Senior Vice President Renault LCV, pour connaître la stratégie de la marque en matière de motorisations.

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 C’est lors du Salon de Hanovre en septembre dernier que Renault complétait sa gamme de véhicules utilitaires 100% électriques avec le nouveau Trafic Van E-Tech. Celui-ci venait rejoindre les Kangoo E-Tech et Master E-Tech lancés précédemment par la marque. « C’était la dernière pièce manquante à notre gamme LCV EV », indique Heinz-Jürgen Löw, rappelant que Renault est parti des versions thermiques pour développer les versions électriques de ses utilitaires.

Car la marque croît à l’avenir des motorisations alternatives sur les véhicules utilitaires. Et pas qu’électrique. Elle fait aussi partie des précurseurs qui veulent se lancer dans l’hydrogène. « Mais nous ne voulons pas aller trop vite. Renault dispose des véhicules et du réseau pour les vendre. Et nous avons mis en place une collaboration avec Hyvia qui dispose de la technologie H2. »

Ensemble, les deux entreprises ont développé une version hydrogène du Master tant dans sa déclinaison transport de personnes (Master City Bus H2-TECH) que dans sa déclinaison camionnette (Master Châssis Cabine H2-TECH). Les deux modèles sont équipés d’une pile à combustible de 30 kW et proposent une autonomie de respectivement 300 km pour la version transport de personnes et 250 km pour la camionnette. Ils sont déjà disponibles sur le marché français depuis fin 2022, mais ne sont actuellement pas importés chez nous. La raison ? Avec le poids de la pile à combustible, le Master dépasse la limite de 3,5 tonnes et n’est donc plus considéré comme un utilitaire léger selon la législation belge, mais bien comme un poids lourd, ce qui le rend moins intéressant sur le plan fiscal.

« Il faut essayer toutes les technologies pour savoir laquelle sera la meilleure solution d’avenir pour chaque utilisateur », reprend Heinz-Jürgen Löw. « Nous avons une forte demande d’utilisateurs intéressés par l’hydrogène, parfois simplement en raison de la fiscalité avantageuse. L’hydrogène a l’avantage d’être une solution vraiment durable. Et j’espère qu’elle deviendra aussi plus abordable avec le temps. Reste qu’il faut être certain de pouvoir recharger le véhicule, ce qui reste encore un défi à l’heure actuelle car le réseau de stations est encore sous développé. »

Du retrofit pour l’électrique

Renault a également développé un partenariat stratégique avec la société française Phoenix Mobility dans le but de transformer des véhicules utilitaires légers thermiques en électrique. Cette solution innovante basée sur un kit à adapter sur le véhicule est proposée pour les utilitaires légers Renault de plus de 5 ans et est effectuée dans la ‘refactory’ de Flins. « C’est un très bel exemple d’économie circulaire. C’est aussi par-là que passera la transition énergétique car tout le monde ne peut pas s’offrir un véhicule électrique neuf », souligne notre interlocuteur.

Quelle évolution pour le marché LCV ?

Si le marché de la voiture particulière est en pleine révolution, Heinz-Jürgen Löw pense que celui de l’utilitaire légers va suivre les mêmes tendances. « On le voit avec l’électrification, mais on le verra certainement aussi demain avec le passage d’un marché basé sur la propriété à un marché basé sur l’usage. On voit de plus en plus arriver des nouvelles solutions comme le last-mile delivery. Avec Mobilize, nous analysons toutes les solutions possibles pour l’avenir. Car nous ne voulons pas seulement offrir des véhicules à nos clients, nous voulons leur donner des solutions complètes. Par exemple, pour booster le marché des EV, on peut donner accès aux conducteurs de ces véhicules à du parking gratuit, des bandes de circulation dédiées. Des incentives comme celles-là, couplées à un développement de l’infrastructure sont les clés de réussite de la transition énergétique actuelle. »

Les chiffres d’immatriculations des utilitaires légers neufs en 2022 le prouvent, ce marché a aussi subi les conséquences de la crise des semi-conducteurs. La situation commence seulement à se résorber. « La demande de semi-conducteurs explose parce que les véhicules d’aujourd’hui sont toujours plus sophistiqués. Et 2/3 de ces puces proviennent de Taiwan. La technologie de fabrication est si compliquée et demande un tel savoir-faire qu’il serait compliqué pour un constructeur européen comme nous de se lancer dans la fabrication de ces semi-conducteurs. Mais nous sommes en discussion active pour trouver des solutions pour éviter que ce genre de situation se reproduise à nouveau à l’avenir. »

Virtual Motor Show Spécial LCV

 

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Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
Cet article parle de : Véhicules , Importateurs et constructeurs

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