Le 16 août 2023 à 05h35
par Damien Malvetti

Johan Portier : « ALD Automotive | LeasePlan ne sera pas une nouvelle société de leasing, mais anticipera les besoins en mobilité des générations futures »

Depuis le 22 mai dernier, le rachat de LeasePlan par ALD est finalisé. Les deux entreprises vont maintenant pouvoir travailler à la création de la nouvelle entité qui porte toujours le nom provisoire d’ ‘ALD Automotive | LeasePlan’. Quand celle-ci sera-t-elle opérationnelle, à quels changements les clients doivent-ils s’attendre, quelle sera la stratégie de la nouvelle entreprise ? Johan Portier, directeur de cette future nouvelle entité, nous apporte quelques réponses.

link2fleet : Johan Portier, vous avez été choisi comme directeur de cette nouvelle entité. Félicitations. Mais quand sera-t-elle vraiment opérationnelle ?

Johan Portier: « Merci ! C’est une bonne question. Pour faire l’historique, vous avez d’une part ALD et de l’autre LeasePlan. Le 6 janvier 2022, ALD a annoncé la reprise de LeasePlan, mais cela devait passer par quelques étapes légales. D’abord une validation du conseil de la concurrence au niveau international. Cette étape a été franchie, avec, pour conséquence, que 6 entités (3 LeasePlan et 3 ALD) ont dû être vendues dans différents pays où nous aurions détenu une trop grande part du marché. Ensuite, la Banque centrale européenne a donné son accord sur la reprise de LeasePlan par ALD, c’était en mai dernier. Depuis lors, la Société Générale, la maison mère d’ALD, détient donc deux sociétés de leasing. La gouvernance de ces deux entreprises est restée intacte et elles doivent donc être gérées séparément. En Belgique, nous avons par exemple deux équipes de management, une pour ALD et une pour LeasePlan. L’étape suivante, c’est que la BCE donne son feu vert pour l’intégration des deux entités en une seule. Ce processus est en cours et ce n’est qu’une fois qu’il sera terminé que nous pourrons effectivement débuter la mise en commun des deux entreprises. Cela signifie qu’on peut déjà aujourd’hui faire certaines choses ensemble puisque nous avons déjà la même société mère, mais on ne peut pas prendre des décisions structurelles qui auraient un impact sur l’avenir et ne pourraient pas être défaites. Par exemple, nous avons deux systèmes IT différents. On sait qu’ils vont fusionner en un seul, on peut préparer cette fusion, mais pas encore la rendre effective. Parmi les choses que nous pouvons déjà faire, il y a par exemple la formation des équipes commerciales de LeasePlan afin de vendre les produits de mobilité actuellement proposés par ALD. Bref, pour en revenir à la question de base, on espère qu’en 2025, la nouvelle entité sera pleinement opérationnelle. »

l2f : Et, pouvez-vous nous donner le nom de cette future entité ?

J.P. : « Honnêtement, je ne connais pas moi-même le nouveau nom. Il y a peut-être actuellement 5 personnes sur les 15.700 que compte l’entreprise qui sont dans le secret. On s’attend à pouvoir communiquer quelque chose dans le courant de la fin de l’année. Il s’agira à coup sûr d’un tout nouveau nom. Je suis moi-même très curieux de le découvrir. Il faudra aussi revoir toute la corporate identity puisque les deux sociétés actuelles ont des couleurs différentes par exemple… Mais tout cela se décide dans les bureaux de Paris. »

 

l2f : Pouvez-vous revenir avec nous sur la stratégie et les raisons derrière ce rachat ?

J.P. : « Si on regarde la situation au niveau mondial, pas seulement dans notre industrie, mais dans de nombreux autres secteurs, on voit qu’on essaie partout de faire des économies d’échelle et que des entreprises tentent de combiner leurs forces pour demeurer concurrentielles. La fusion d’ALD Automotive et LeasePlan s’inscrit clairement dans cette logique. Et je pense qu’on n’est encore qu’au début des fusions dans notre secteur.

Si on se penche sur le positionnement des activités de leasing, en Belgique, mais aussi en Europe et au niveau mondial, on voit qu’on a besoin de cette envergure pour pouvoir financer les défis qui s’annoncent. Le premier défi est certainement la digitalisation, car elle va nous permettre d’apporter de nouvelles solutions à nos clients et de faciliter leurs processus.

Le deuxième défi, c’est l’innovation. On voit dans le monde entier qu’il n’y a pas qu’une seule sorte de mobilité. En Belgique, le leasing de vélo prend énormément d’importance ces dernières années, alors que ce n’est pas forcément le cas dans d’autres pays. On se trouve aussi dans une situation qui évolue très rapidement en matière d’électrification des véhicules, ce qui n’est pas non plus forcément le cas dans les autres pays. L’innovation n’est pas quelque chose d’uniforme. Elle se base sur des évolutions et des besoins locaux. Cela signifie qu’on doit pouvoir baser notre force d’innovation sur la diversité. Les économies d’échelle sont donc très importantes pour pouvoir créer des laboratoires pour développer ces solutions de mobilité diverses et les tester.

Troisièmement, cette fusion va évidemment renforcer notre pouvoir d’achat. Elle va nous permettre d’acquérir plus facilement de nouvelles technologies et de nouvelles formes de mobilité, les intégrer à notre business model et ainsi les proposer à nos clients.

Voilà selon moi les trois piliers qui expliquent parfaitement pourquoi nous avions, à l’avenir, toutes les raisons de travailler main dans la main. »

l2f : Et quels sont les avantages au niveau local ?

J.P. : « En Belgique, on a la chance de pouvoir prendre le meilleur de deux entreprises qui fonctionnent bien et d’en créer une troisième pour mieux affronter les défis de demain. C’est vraiment ainsi que la situation est perçue en interne et pas comme le rachat d’une entreprise par une autre. C’est très motivant que les choses se passent bien entre les équipes. Depuis le 22 mai, nous avons eu la chance de pouvoir nous rencontrer et de voir quels talents composaient chacune des entités. Nous avons donc un planning pour mettre ensemble sur pied cette nouvelle entreprise. Cela va prendre un peu de temps et on se rend bien compte que pour tout le monde, cela va trop lentement, car on voit facilement les opportunités dans cette combinaison. Cela me donne beaucoup d’énergie dans mon poste actuel : je vois beaucoup de solutions et d’opportunités dans la combinaison d’ALD/LeasePlan. Au-delà des trois piliers que j’ai cités avant, c’est très motivant de voir les opportunités sur le plan local. C’est un très beau terrain de jeu. »

l2f : Combien de véhicules va représenter la nouvelle entité ?

J.P. : « En Belgique, elle représente 180.000 véhicules en gestion. Il y a évidemment des objectifs de croissance et des ambitions. Au niveau mondial, nous deviendrons la plus grande société de leasing, avec 3,3 millions de véhicules. »

l2f : Cette fusion aura-t-elle des conséquences au niveau du personnel ?

J.P. : « Il n’y aura pas de licenciements ou de réduction de personnel. Nous aurons besoin de toutes les forces vives actuelles, et sachez que les deux entreprises sont encore à la recherche de nouveaux talents. On compte actuellement entre 50 et 60 postes à pourvoir. J’en profite d’ailleurs pour lancer un appel à ceux qui souhaiteraient venir travailler dans une entreprise pleine d’avenir, il y a énormément de possibilités d’emploi chez nous ! En tout, la nouvelle entité comptera plus ou moins 600 collaborateurs en Belgique.

Il y a évidemment quelques fonctions qui existent en double dans les deux entités, mais cela ne concerne en fait que les fonctions de direction. À l’avenir, une fois l’accord obtenu de la BCE sur la fusion, il n’y aura qu’une seule équipe de management, contre deux actuellement. Les collègues qui ne feront pas partie de la nouvelle équipe de management en ont déjà été informés, mais nous leur proposons aussi des solutions afin que personne ne reste sur le carreau. »

l2f : Certains produits/services des portefeuilles actuels de LeasePlan et ALD Automotive vont-ils disparaître dans la nouvelle entité ?

J.P. : « Eh bien, comme vous le savez, nous faisons la même chose : du leasing opérationnel. À côté de cela, il y a toute une série de produits et services complémentaires qui sont proposés soit par l’une, soit par l’autre. Mais tous continueront d’exister. Par contre, l’ensemble de nos clients pourra dorénavant accéder à l’ensemble des produits/services qui étaient auparavant proposés par les deux entités. ALD dispose par exemple d’une offre très forte en matière de mobilité alternative, alors que c’est moins le cas chez LeasePlan qui est toujours très concentré sur la voiture. Dorénavant, les clients ex-LeasePlan pourront aussi bénéficier de ces solutions.

D’un autre côté, on a affaire à deux entreprises qui sont très avancées en matière d’électrification. LeasePlan est peut-être un pas plu@@s avancé. Ce n’est pas une compétition entre deux entreprises, mais bien de la complémentarité, des vases communicants en quelque sorte. »

l2f : Quid des contacts avec lesquels vous travaillez ?

J.P. : « Pour l’instant, rien ne change. Pour la nouvelle entité, nous allons évidemment travailler à des contrats uniformisés pour les clients. Mais je les rassure : il ne faut pas s’attendre à de très grands changements. Il n’y aura pas d’impact commercial. Jusqu’au 22 mai, nous étions concurrents. Depuis cette date, nous sommes ensemble et on peut travailler à livre ouvert pour voir avec quels partenaires chaque entité travaille, quels sont les termes et conditions des contrats de chaque côté. Tout cela, ce sont des discussions à avoir avec nos partenaires existants. Et je ne répéterai jamais assez à quel point la relation avec nos partenaires est importante. Une société de leasing opère dans un écosystème. Il y a une grande partie des services que nous ne proposons pas nous-mêmes, mais bien via des partenaires. Nous ne fabriquons pas des voitures par exemple, nous ne montons pas de pneus, nous ne nous chargeons pas de dépanner nous-mêmes les conducteurs en panne, etc.

Il est donc important de s’appuyer sur le savoir-faire des bons partenaires et surtout de grandir ensemble. Seuls, nous ne pouvons pas faire grand-chose.

C’est d’ailleurs un point important : les personnes qui sont occupées sur le projet de la nouvelle entité ne travaillent pas sur le day-to-day. Car le day-to-day pour nos clients ne peut pas être impacté par ces processus de fusion. »

l2f : Vous avez parlé d’économies d’échelle. Est-ce que le client final pourra lui aussi profiter de ces économies d’échelle, via, par exemple, des tarifs leasing plus attrayants que ceux proposés actuellement ?

J.P. : « Les tarifs des deux entités ne sont actuellement pas alignés, mais nous allons évidemment y travailler pour faire profiter à nos clients du meilleur des deux mondes. »

l2f : ALD et LeasePlan ont des origines très différentes et des mentalités opposées. L’une française, l’autre néerlandaise. N’est-il pas compliqué de faire cohabiter ces deux entités ?

J.P. : « Je ne peux évidemment répondre qu’au niveau local, je ne sais pas si on mange davantage de bitterballen dans les bureaux d’ALD à Paris que ce qu’on ne boit de champagne depuis quelques jours (rires). Mais je pense qu’au niveau local, les différences ne sont finalement pas si grandes. En juin, nous avons tenu notre première fête du personnel commune. Et je peux dire que les collègues d’ALD étaient les premiers sur la piste de danse, mais aussi les derniers en fin de soirée. Les équipes d’ALD sont donc un peu plus festives que celles de LeasePlan. C’est une anecdote, mais pour le reste, je vois que les gens des deux entités se mettent à travailler ensemble de façon très fluide et le font avec plaisir et spontanément. Honnêtement, on ne s’attendait pas à ce que cela se passe aussi facilement, mais on se rend compte que nos cultures ne sont finalement pas si différentes. Nos bureaux actuels sont aussi distants d’à peine plus de 1 km, donc nous sommes aussi très proches géographiquement, ce qui facilite grandement les échanges. Il y a également pas mal de personnes qui se connaissent entre elles. Le monde du leasing est petit et plusieurs collaborateurs actuels d’ALD sont des ex-LeasePlan et inversement. »

l2f : Vous avez précisé que les bureaux des deux entités étaient actuellement toujours séparés en Belgique. Est-il question de les regrouper à l’avenir ?

J.P. : « On se visite beaucoup ces dernières semaines, donc il n’y a pas mal d’allées et venues entre les deux bâtiments. Mais le but est de regrouper toutes les équipes de la nouvelle entité dans les bureaux actuels d’ALD, Avenue du Bourget, d’ici à 2025. D’ici là, il faudra mettre en place des solutions au niveau du parking, mais les bureaux sont suffisamment grands pour accueillir tout le monde, surtout avec le télétravail. »

l2f : Vous qui êtes à la tête du futur plus grand acteur de la mobilité en Belgique, comment imaginez-vous l’avenir de la mobilité ?

J.P. : « C’est peut-être brutal comme réponse, mais selon moi, une meilleure mobilité commence par moins de mobilité. La mobilité est un des challenges les plus importants que nous avons à résoudre dans notre pays. Et elle n’est pas seulement l’affaire des sociétés de leasing. C’est une problématique globale qui comprend le réseau routier, l’évolution de la population, ce qu’on fait avec le transport routier lourd, les ports, etc. Bref, un sujet très complexe qui implique que de nombreuses personnes soient autour de la table pour trouver des solutions qui tiennent la route.

J’entends beaucoup de personnes parler de mobilité en donnant parfois des avis très différents. Je préfère donc être très prudent sur ce sujet parce que la mobilité est souvent sous-estimée. Je vais plutôt répondre à la question sous l’angle de comment je vois la mobilité que nous facilitons. Selon moi, la voiture restera toujours centrale dans notre offre, complétée par d’autres formes de mobilité en fonction des besoins et profils des clients. On doit se demander comment le client va évoluer, quelles nouvelles générations arrivent avec quels besoins. En marketing, il y a différents ‘persona’ qui sont des typologies de clients. Il y a ceux qui vivent en ville et qui vont davantage pouvoir se tourner vers des solutions de mobilité partagées, du leasing de vélo et qui voient plutôt la voiture individuelle comme une solution dépassée. Il y a ceux qui vivent en campagne et qui ont besoin de leur voiture parce qu’ils ne souhaitent pas mettre trois heures pour aller travailler en transports en commun.

En Belgique, ce changement vers la mobilité alternative sera une étape importante, car cela ne correspond pas à notre culture (automobile). Le Belge est né avec une brique dans le ventre et un volant entre les mains.

Mais si on regarde au niveau international, on voit que cela évolue beaucoup plus rapidement. Les USA sont par exemple beaucoup plus avancés que nous en la matière.

Mais notre mobilité dépend aussi de notre situation, de notre âge et de nos besoins. Quand on est jeune et qu’on n’a pas d’enfants, c’est facile de se déplacer en utilisant des solutions partagées, mais une fois qu’on a une famille et des enfants, la voiture devient rapidement nécessaire au quotidien. »

l2f : Et quelles réponses ALD Automotive | LeasePlan va apporter à cette problématique ?

J.P. : « En tant qu’organisation de mobilité, nous devons adapter notre offre pour que chacun y trouve son compte en fonction de son profil, ses besoins, sa situation. Il n’y a pas une réponse type pour tout le monde, c’est du sur-mesure. C’est pourquoi il est important d‘avoir de la diversité dans notre offre. La question est aussi de savoir comment le marché va évoluer de B2B vers B2C. À ce niveau, les autorités sont en train de donner l’élan avec, notamment, le budget de mobilité qui peut dorénavant aussi concerner les autres membres du ménage. Mais il y a tout de même des entreprises qui se posent, à juste titre, la question : est-ce bien à nous de faciliter la mobilité de tous les membres du ménage de nos collaborateurs ? Voilà une question sur laquelle nous allons devoir apporter plus de clarté dans les 10 prochaines années.

Et puis, il y a aussi une tendance sociétale à l’individualisation. Il y a tellement de formes de ménages différents : la famille classique, recomposée, monoparentale, etc. Cela va devenir de plus en plus difficile d’apporter une solution pour chaque situation spécifique.

On le voit aussi en matière d’infrastructure de recharge. Aujourd’hui, nous proposons à nos clients d’installer une infrastructure de recharge au domicile de leurs collaborateurs. Mais la législation pourrait changer et obliger l’installation d’une borne pour chaque nouvelle construction dans le futur. Cela va au-delà de la sphère professionnelle puisqu’on entre dans la sphère privée pour installer ces bornes. Je pense que d’ici quelques années, quand le marché privé va s’électrifier, la gestion de l’infrastructure de recharge va passer du B2B au B2C. Les entreprises diront aux gens de gérer cela eux-mêmes et ce sera beaucoup plus simple. Il y a une frontière qui doit être respectée entre la sphère privée et la sphère professionnelle. Par exemple, si vous disposez d’une borne à la maison et que vous vous séparez et quittez le domicile, vous devez le signaler à votre employeur qui doit venir désinstaller la borne. Il y a une trop forte intrusion de l’aspect professionnel dans la vie privée. Il faut clairement trouver un meilleur équilibre à ce niveau.

En tant que société de leasing, on a aussi un rôle de conseiller envers les gestionnaires de flotte pour les informer sur le budget de mobilité, les solutions qui existent en matière de mobilité alternative. Et pour gérer la mobilité, il faut de l’argent, et pouvoir prendre des risques. C’est à nous de le faire. »

l2f : Comment imaginez-vous l’avenir du marché, et notamment le private lease, la voiture autonome, etc.?

J.P. : « En tant qu’entreprise, il est important de proposer les deux : le leasing professionnel ET le leasing privé. Il est clair que la voiture, en tant qu’asset, est chère. Surtout si on fait le rapport de son coût par rapport au temps où on l’utilise sur une journée. Avec l’électrification et la fin annoncée des moteurs thermiques, elle devient un objet de luxe, surtout pour des particuliers. Les chiffres parlent déjà d’eux-mêmes : les particuliers n’achètent déjà presque plus de voitures neuves en Belgique. Ils se tournent plutôt vers le marché de l’occasion. Dans notre pays, le marché de l’occasion est deux fois plus important que le marché du neuf.

Et cette baisse d’intérêt pour les voitures neuves va se renforcer encore avec les nouvelles générations qui sont de moins en moins intéressées par la possession d’une voiture personnelle. Il y a aujourd’hui déjà des jeunes qui refusent des emplois parce que leur employeur potentiel leur propose une voiture, sans alternative, alors que cela ne les intéresse pas. Je ne le connaîtrais peut-être pas dans ma carrière professionnelle, mais je suis persuadé que cette notion de propriété finira par disparaître à l’avenir au profit d’une notion d’usage et donc, notamment, du private lease.

Si on regarde sur une ligne du temps, la première étape de cette évolution était l’électrification. Nous y sommes aujourd’hui avec le B2B qui va pouvoir alimenter demain le marché d’occasion pour rendre l’électrique abordable aux clients particuliers.

La seconde étape, c’est l’économie partagée qui est tout doucement en train de se mettre en place. La génération qui sera cliente de ces solutions doit encore arriver sur le marché. Les solutions sont là, mais les futurs clients sont encore des adolescents actuellement.

La troisième évolution sera la conduite autonome. En Europe, on est encore très réticents sur le sujet, mais en Chine ou aux États-Unis, il y a des projets concrets en la matière. Il existe par exemple des taxis autonomes aux USA. Mais si on a cette combinaison de véhicules électriques autonomes et partagés, et qu’on peut commander à tout moment sa mobilité sur mesure depuis son smartphone, c’est clairement là qu’est l’avenir.

Et qui est en mesure de proposer cela ? Pour y arriver, il faut du financement, un écosystème, une force d’innovation, être compétitifs, car ces voitures resteront aussi parfois immobiles, il faut pouvoir répartir les risques, il faut de la connaissance logistique, etc. Tout cela, nous, sociétés de leasing, nous l’avons ! Et c’est le premier qui se lancera qui prendra le marché. Avec la nouvelle entité, nous ne mettons pas en place une stratégie pour faire ce que nous faisons déjà aujourd’hui. Notre business-model actuel est une base, mais nous sommes surtout en train d’anticiper les besoins du marché dans 20 ans. Car en 2050, on ne fera plus du tout ce que l’on fait aujourd’hui. L’avenir n’est pas aujourd’hui, mais il se construit dès maintenant. »

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
Cet article parle de : Gestion de flotte , Location long-terme

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