Le 15 janvier 2022 à 09h58
par Eduard Coddé

Kick-off Virtual Motor Show: que réserve 2022 aux gestionnaires de flotte?

Après l’annulation du Salon de l’Auto de Bruxelles en 2021 suite à la pandémie, l’édition 2022 aura subit le même sort. Afin de remplacer ce rendez-vous incontournable pour le secteur fleet & mobilité, link2fleet a donc organisé pour la seconde année consécutive son Virtual Motor Show. 4 rendez-vous pour faire le point sur tout ce qui vous attend dans les mois à venir. La première session s’est concentrée sur la fiscalité, les nouveautés automobiles et les grands défis pour les gestionnaires de flotte.

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Pas de salon de l’auto sans fiscalité automobile. En tant qu’expert fiscal renommé dans le secteur, Michel Willems (Mobilitas) a confirmé que les formules fiscales d’usage restent bien en vigueur cette année. La seule évolution concerne l’ATN, qui a fait l’objet d’une indexation fin 2021, le faisant grimper entre 5 et 15% selon le type de motorisation. Au-délà, on note également une augmentation de la fiscalité liée à l’usage de la norme WLTP. Pour toutes les voitures nouvellement commandées, c’est dorénavant presque toujours – dans 95% des cas -, la norme WLTP qui sera la seule norme à encore figurer sur le certificat de conformité. Etant donné que sa valeur est souvent plus élevée que celle de la norme NEDC 2.0, elle implique une augmentation de coûts. Si tant les valeurs NEDC 2.0 que WLTP sont indiquées sur le certificat de conformité, on peut toujours utiliser la norme la plus faible dans le calcul de la fiscalité.

Ce n’est plus un secret : à partir du 1er janvier 2026, seules les voitures électriques pourront encore bénéficier d’une déductibilité fiscale. Les voitures à motorisations fossiles pourront toujours être commandées, mais elles ne profiteront plus de la moindre déductibilité fiscale. De plus, leur cotisation de CO2 sera multipliée par 4 en comparaison au tarif standard.

 

La complexité des PHEV

« L’hésitation entre faux et vrai PHEV fait désormais partie du passé », a assuré Michel Willems. « A l’heure actuelle, 95% des PHEV disponibles sont reconnus comme des vrais hybrides. Cela signifie que leur taux de déductibilité fiscale se situe entre 96 et 100% ».

A partir du 1er janvier 2023, il faudra prendre en compte une modification de la fiscalité concernant les PHEV. Leur déductibilité fiscale va être réduite progressivement d’année en année, passant de 50% à 0% en 2028. A partir du 1erjanvier 2026, la déductibilité fiscale des nouveaux véhicules PHEV commandés sera de 0%.

Si l’un de vos contrats en cours avant le 1er janvier 2023 concerne un PHEV, les coûts de carburant (essence ou diesel) resteront cependant déductibles entre 96 et 100%, comme c’est le cas actuellement.

En cas d’achat d’un véhicule PHEV d’occasion en 2023, la déductibilité fiscale actuelle sera maintenue, pour autant que le véhicule soit immatriculé par la même personne ou entreprise.

Toutefois, si le PHEV acheté d’occasion est immatriculé pour la première fois par une personne ou une société, il sera soumis à la fiscalité applicable à ce moment-là, c’est-à-dire qu’elle ne sera que de 50 %.

 

 

Gestion de flotte stratégique

  • Optimalisez votre parc automobile en commandant autant que possible vos véhicules avant le 1er juillet 2023 afin qu’ils puissent profiter encore du taux actuel de déductibilité fiscale.
  • Vous souhaitez poser un choix écologique? Alors optez pour le full EV.
  • Le Directeur de Renta, Frank Van Gool, conseille de commander à temps, car les délais de livraison sont pour l’instant de 6 à 9 mois. En cas de choix pour des modèles électriques, pensez aussi à l’infrastructure de recharge.

Michel Martens, Directeur du service d’études de FEBIAC, s’attend à ce que la pénurie de semi-conducteurs soit solutionnée d’ici mi-2022. Mais il pense qu’il faudra attendre 2023 pour retrouver une situation stable en ce qui concerne la livraison des voitures et d’infrastructures de recharge (à la maison ou publique).

 

 

L’électrification gagne du terrain

Au cours d’un débat, nous avons demandé aux représentants des trois grandes fédérations du secteur, FEBIAC, Renta et TRAXIO de nous donner leur point de vue sur les évolutions qui attendent les gestionnaires de flotte en 2022. Voici ce qui en ressort.

Michel Martens, Directeur du service d’études de FEBIAC, a indiqué qu’en 2021, 1 véhicule sur 4 nouvellement immatriculé par des entreprises était déjà électrifié. Les EV ont pris une part de marché de 9% ; les PHEV ont atteint 16%.

Pour 2022, FEBIAC s’attend à ce que 40% des nouveaux véhicules immatriculés par les entreprises soient des modèles électrifiés et que ce pourcentage atteigne 100% d’ici 2030.

Aux alentours de 2025, beaucoup de voitures électriques arriveront en fin de contrat de leasing et envahiront donc le marché de l’occasion. Cette arrivée massive va accélérer l’électrification du parc belge, pour arriver à plus ou moins 2 millions de véhicules électrifiés d’ici 2030.

Frank Van Gool, Directeur de Renta, s’attend à ce que les véhicules électriques en fin de contrat ne soient pas exportés à l’étranger comme c’est actuellement le cas des voitures essence et diesel. Ces voitures seront disponibles sur le marché belge de l’occasion. Cependant, comme l’investissement financier dans les voitures électriques reste élevé pour de nombreux particuliers, le leasing privé de voitures électriques a un bel avenir devant lui.

D’ici 2030, il devrait également y avoir 230.000 stations de recharge publiques. Aujourd’hui, on en compte que 15.000, bien que la Flandre soit parfaitement dans le timing prévu, selon Michel Martens (FEBIAC).

 

Les dealers deviennent des experts en mobilité

Filip Rylant, Marketing & Communication Manager de TRAXIO, voit les concessionnaires évoluer en tant qu’experts de mobilité. Il voit une évolution vers un one-stop-shopping en matière de mobilité avec des partenariats entre des garages et des vendeurs de vélos par exemple.

Il évoque également leur importance dans la digitalisation du processus de vente. Une étude de Traxio montre que si 28 % des personnes interrogées indiquent qu’internet est la source d’information la plus importante pour choisir une nouvelle voiture, pour 26 % des interrogés, cela reste une visite physique chez le concessionnaire de la marque.

Cette année, avec l’absence du Salon de Bruxelles, 33% des sondés annoncent prévoir une visite physique chez leur concessionnaire, tandis que 22% vont utiliser internet et se rendre en concession et 11% n’utiliseront que l’internet pour avoir des informations.

Vous souhaitez revoir cette session en replay? Cliquez ici.

Eduard Coddé

Eduard Coddé, rédacteur de cet article

Cet article parle de : Actus

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