link2fleet : Plutôt insolite et sans doute compliqué votre début de parcours à la tête d’Athlon Belux ?
Michiel Alferink : Insolite certainement puisqu’avec les règles de confinement en vigueur à ce moment j’ai été coincé en Espagne jusqu’au mois d’août, moment où j’ai enfin pu rejoindre la Belgique pour m’y installer. Pour le reste, le travail avait déjà été soigneusement préparé par mon prédécesseur Erwin Ollivier qui avait déjà placé la société sur de bons rails. N’empêche qu’il a fallu prendre des décisions rapides afin d’aider nos clients les plus impactés à traverser cette première phase de ‘lockdown’. Il a également fallu vérifier que l’entreprise était en parfait ordre de marche pour fonctionner en 100% télétravail, ce qui était totalement le cas. Bref, un démarrage bien sportif…
Il existe clairement un momentum
l2f : Avez-vous déjà pu vous habituer à la fiscalité qui régit les voitures de société en Belgique ?
M.A. : Je suis en train d’apprendre et je pense que je ne suis pas encore au bout de mes peines (rires…). Le marché belge est évidemment très complexe avec ces différents niveaux de décision qui rendent les règles très compliquées. On se met évidemment à la place des pauvres clients qui doivent intégrer tous ces paramètres dans leur gestion.
l2f : Comment accueillez-vous la décision du nouveau gouvernement de basculer vers le zéro émission de CO2 à partir de 2026 ?
M.A. : C’est plutôt encourageant que les autorités de ce pays donnent une direction claire. Le chemin à parcourir d’ici 2026 recèle cependant bon nombre de défis. Ce que je constate c’est que tous les indicateurs sont en train de s’aligner. On voit que l’offre électrifiée des constructeurs continue à s’étoffer rapidement tandis que parallèlement le réseau de recharge se met en place. L’installation en Flandre de 30.000 points de recharge supplémentaires en est une concrète démonstration. De notre côté, en tant que fournisseur de mobilité, nous sommes aujourd’hui prêts à fournir une offre ‘électrique’ tout compris totalement compréhensible pour le client. Athlon s’est montré pionnier en investissant considérablement dans la mobilité électrique depuis 2011. C’est super de constater que le gouvernement fédérale a choisi d’emprunter cette voie.
Michiel Alferink : « Athlon se profile comme le facilitateur qui aide les sociétés à faire le premier pas vers la nouvelle mobilité.«
l2f : Si, selon vous, tous les ingrédients sont en place, il ne reste plus qu’à convaincre les entreprises ?
M.A. : Il existe clairement un momentum qui a été accéléré et accentué par la crise du Coronavirus. Tout comme les fournisseurs, les entreprises commencent à se forger une nouvelle image de la mobilité. Une mobilité plus durable, plus flexible, plus sécurisante mais aussi plus individuelle. Une mobilité qui se détache de plus en plus fréquemment de l’usage unique de la voiture pour intégrer d’autres solutions de déplacement. C’est pourquoi Athlon entend se profiler comme l’accompagnateur privilégié qui aide les sociétés à faire le premier pas.
l2f : C’est donc dans ce sens qu’il faut interpréter votre démarche de ‘livre blanc’ ?
M.A. : Absolument. Notre livre blanc ‘Vivre, travailler et se déplacer en 2030’ passe en revue les besoins de mobilité des 10 prochaines années en s’attardant sur le rôle du budget de mobilité. Ce budget de mobilité constitue une opportunité unique pour les entreprises belges mais il reste complexe à mettre en place. Un accompagnement professionnel est absolument nécessaire.
La mobilité au-delà de la voiture
l2f : Pourquoi Athlon prône-t-il la mobilité multimodale alors que l’on sait pertinemment bien qu’un contrat leasing voiture pur est plus rémunérateur ?
M.A. : Dans un monde qui évolue, chaque entreprise a le devoir de faire évoluer sa responsabilité sociétale. Nous souhaitons servir d’exemple. Promouvoir le ‘modal shift’ c’est en quelque sorte accompagner les entreprises dans la transition durable et les aider à changer leur ‘mindset’. Maintenant, soyons clairs, nous restons une société à vocation commerciale et nos initiatives demeurent cohérentes sur le plan de la rentabilité. C’est aussi le cas pour les autres formes de mobilité que nous proposons. Notre ambition est d’aider le client en fonction d’une complexité accrue et c’est là que nous prouverons notre valeur ajoutée.
Michiel Alferink : « Le budget de mobilité constitue une opportunité unique pour les sociétés belges ».
l2f : Alors que pas mal de vos confrères ont profité de la crise pour promouvoir un service de leasing de véhicules d’occasion, Athlon reste relativement discret sur ce sujet. Pouvez-vous en dire plus ?
M.A. : Nous ne proposons tout simplement pas ce service en Belgique. Il y a beaucoup de bruit sur ce sujet mais j’ose douter qu’il s’agisse d’un grand marché ici en Belgique. Nous avons de bonnes solutions de location qui sont au moins aussi rapides, mais avec des voitures plus récentes.