Le 21 septembre 2022 à 14h36
par Damien Malvetti

Mobia ‘Reality check’: Les Belges sont moins disposés à acheter une voiture électrique que l’année dernière

Une étude Mobia, la coupole qui réunit les fédérations de mobilité Febiac, Renta et Traxio, réalisée par Profacts montre que les consommateurs belges qui ne possèdent pas encore de voiture électrique sont moins susceptibles d’acheter une voiture électrique neuve ou d’occasion qu’en 2021. Le nombre d’intentions d’achat positives a chuté de 51% à 40% tandis que, dans le même temps, le nombre de personnes n’envisageant pas d’acheter une voiture électrique est passé de 49% à 60% en 1 an.

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||||||| © Electric car and green car concept|||||||

Si les Bruxellois apparaissent comme les plus favorables envers l’acquisition d’une voiture électrique dans un délai de 2 ans (61% se disent tout à fait ou plutôt favorables), c’est moins le cas des répondants flamands (42% sont tout à fait ou plutôt favorables) et plus encore des Wallons, dont seulement 36% apparaissent comme tout à fait ou plutôt favorables à l’achat d’une voiture électrique endéans les 24 mois.

Ce constat remet en cause les objectifs politiques visant à atteindre une conduite neutre en carbone. Objectifs qui, de facto, augmentent les risques de vieillissement du parc automobile belge et menacent d’exclure certaines couches de la population de la mobilité individuelle. Mobia suggère donc des interventions en termes de mesures de soutien, de calendrier, d’infrastructure et d’attention pour le parc automobile équipé d’une motorisation thermique.

Intention d’achat

Base:        Belges conduisant actuellement une voiture non électrique et prévoyant d’acheter une voiture dans le futur (n=563)

Question:  Envisageriez-vous d’acheter une voiture 100% électrique comme prochain véhicule?

 

Le prix et l’infrastructure comme principaux obstacles

Les personnes qui souhaitent opter pour une voiture électrique le font moins pour un motif écologique que l’année dernière (39% contre 55% en 2021). Il est par ailleurs notable qu’un bon nombre de répondants considèrent l’achat d’une voiture électrique comme une contrainte imposée par les autorités (28% contre 38% en 2021), ou comme une alternative pour effectuer des économies sur les coûts de carburant (22% contre 5% en 2021) ou pour payer mois de taxes (9% contre 2% en 2021).

Ceux qui ne sont pas favorables à l’achat d’une voiture électrique renoncent encore plus que l’année dernière en raison du prix d’achat (47% contre 42% en 2021) mais le manque d’accessibilité à des infrastructures publiques de recharge (27% contre 25% en 2021), l’autonomie qui leur semble limitée (26% contre 20% en 2021) ou l’électricité chère ou incertaine (14% contre 10% en 2021) jouent également un rôle.

 

Pour quelles raisons les automobilistes sondés sont-ils prêts à acheter une voiture électrique ?

 

 

Suggestions de Mobia

Mobia veut avant tout éviter que l’on se limite à regarder en direction d’une seule technologie.

Pour que la transition équitable vers une conduite neutre en carbone devienne une réalité, Mobia suggère au gouvernement de prendre les mesures de soutien nécessaires pour que personne ne soit exclu de la mobilité individuelle, tout en revoyant les échéances en fonction de ce qui est également réaliste pour les consommateurs.

Dans ce contexte, il est également nécessaire de regarder au-delà de la simple électrification. Mobia estime qu’il faut viser la neutralité technologique : l’option des biocarburants synthétiques et des technologies alternatives, entre autres, doit notamment être sérieusement envisagée, et pas uniquement pour le secteur de la mobilité.

Les tendances actuelles indiquent que le parc automobile continuera de vieillir dans les années à venir et que la part des moteurs à combustion restera encore longtemps élevée. Les émissions et les rejets de CO2 du parc automobile à motorisation thermique peuvent être réduits rapidement, à relativement peu de frais et à grande échelle par des campagnes de nettoyage systématique des systèmes de combustion de toutes les voitures en circulation.

De gauche à droite: Stefan Delaet, président Renta & Mobia, François Bellot, parlementaire wallon, Elke Van den Brandt, ministre bruxelloise de la mobilité, Didier Perwez, président Traxio, Philippe Dehennin, président Febiac et Jef Van den Bergh, parlementaire fédéral.

 

Au cours du débat de clôture du Mobia Stakeholder Day aucun participant du secteur public ou du secteur privé, n’a contesté le besoin d’inclusion technologique, d’ouverture à toutes les technologies, existantes ou futures, favorisant l’atteinte des objectifs de décarbonation.

Enfin, n’oublions pas les vélos et les motos, qui contribuent positivement à notre mobilité, mais restent encore mal lotis en termes d’infrastructures (routes en bon état et parking sécurisé).

Méthodologie

Cette étude Mobia a été réalisée par Profacts, qui a interrogé un panel représentatif de 1.000 personnes.

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.

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