Le 11 octobre 2022 à 08h20
par Damien Malvetti

Powerdale : « Transformer les ‘early adopters’ en convaincus de la conduite électrique »

En tant que fournisseur et installateur d’infrastructures de recharge, Powerdale s’est intéressé au profil des conducteurs de voitures électriques. Avec l’aide de la VUB, l’entreprise a mené une grande enquête auprès de 500 conducteurs d’EV’s pour connaître leur profil mais aussi leurs habitudes en matière de recharge. Et les résultats ont révélé quelques surprises et faits marquants.

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Selon cette enquête, nommée ‘Meet the Belgian e-driver’ et déjà menée en 2019, il ressort que le conducteur moyen d’un EV en Belgique est un homme de 47 ans, qui vit dans une maison 4 façades, dispose d’un haut niveau d’éducation et a un intérêt très marqué pour les nouvelles technologies.

Découvrez tous les résultats de l’enquête dans l’infographie ci-dessous.

Mais cette étude permet aussi à Powerdale de tordre le cou à certains arguments utilisés par ceux qui sont encore réticents à passer à la conduite électrique. Notamment le fait que l’impossibilité de recharger à domicile empêcherait d’opter pour un EV. « Or, 22% des répondants de notre étude ne rechargent jamais leur véhicule à domicile », indique Stephan Atsou, Sales & Marketing Manager chez Powerdale. « Aux Pays-Bas, pays qui nous sert de marché de référence en raison du développement beaucoup plus avancé de l’électrification, ils sont mêmes 33% de conducteurs EV’s à ne jamais recharger à la maison. Ces résultats montrent clairement que la mobilité électrique n’est pas conditionnée au fait de pouvoir recharger à la maison. Il est tout à fait possible de conduire une voiture électrique en ne rechargeant qu’au bureau et sur des infrastructures publiques. »

Méconnaissance du tarif de recharge

Autre fait marquant dans les résultats de cette enquête, le fait que les conducteurs d’EV’s ne connaissent pas toujours le tarif de la recharge. 1 sur 5 admet ainsi ne pas connaître le tarif d’un kWh pour une recharge rapide ou lente. Et selon Stephan Atsou, cela n’a rien avoir avec le fait que la majorité sont des conducteurs de véhicules de société. « Si on demande à un conducteur de voiture de société combien coûte son plein d’essence ou de diesel, il sait répondre. Mais en matière d’électrique, il y a une certaine méconnaissance du prix au kWh. »

Grâce aux résultats de cette enquête, Powerdale est aussi en mesure de tirer des conclusions pour comprendre comment convaincre davantage de conducteurs belges d’opter pour la conduite électrique. « L’objectif dans les années à venir sera donc de faire passer les ‘early adopters’ en utilisateurs convaincus ». Selon Stephan Atsou, 3 éléments vont entrer en ligne de compte pour réussir cet objectif.

D’abord il faudra une simplification de l’industrie et de l’expérience conducteur. « Aujourd’hui, il est encore très compliqué de s’y retrouver dans cet univers si on n’a pas un minimum d’intérêt pour la technologie. Ce n’est pas pour rien si 80% des répondants se définissent comme des amoureux de technologie. Pensez par exemple aux apps qui permettent de localiser les bornes. Certaines manquent de données fiables ou de transparence. »

Ensuite, un travail de standardisation grâce entre autres à la norme ISO 15118, sera nécessaire. Cette norme définit le protocole de communication entre la batterie du véhicule et la borne AC et permet donc aux deux entités d’échanger des informations. « Une standardisation permettra de faciliter le paiement sans devoir passer par l’usage d’un badge par exemple ou encore permettra à la borne de connaître l’état de la batterie du véhicule avant même qu’il s’y connecte. »

Enfin, dernier élément, ce sont les 2 potentielles évolutions de la mobilité. « D’une part, la voiture devient le centre d’intelligence de l’expérience et prend une place toujours plus importante. Elle se développe de façon fulgurante. Mais en parallèle, il y a le développement de tout ce qui est ‘Mobility-as-a-Service’ (MaaS). Dans ce concept, on passe d’une société de la possession à une société basée sur l’usage. Plutôt que de posséder une voiture, le consommateur va utiliser une app qui va lui donner accès à toute une série de solutions de mobilité adaptée à ses besoins, dont la voiture pourra évidemment faire partie. Ces deux concepts sont quelque peu contradictoires, mais ils correspondent à des profils d’utilisateurs différents et vont donc coexister à l’avenir. »

« Si ces 3 éléments évoluent dans le bon sens, cela facilitera à coup sûr le développement de la conduite électrique », assure Stephan Atsou.

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.

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