ink2fleet s’est entretenu avec Ben Abeloos du groupe de conces-sionnaires Ford AB Automotive à Bruxelles et dans le Brabant-Flamand. Il est convaincu que le monde ne sera plus jamais le même après cette crise du Covid-19.
Ben Abeloos est très occupé et c’est entre différents réunions et rendez-vous que nous réussissons à le joindre par téléphone. Le lockdown consécutif à la crise sani-taire provoquée par le coronavirus a presque paralysé l’économie, mais AB Automotive continue d’investir massivement et de penser à l’avenir.
link2fleet : Monsieur Abeloos, on remarque que vous êtes très occupé. Est-ce que cela signifie que le lockdown n’a pas eu beau-coup d’impact pour vous ?
Ben Abeloos : Je ne dirais pas cela, mais je pense que nous ne ressentirons pas la véritable onde de choc avant le second semestre de l’année. Aujourd’hui, les liquidités sont encore suffisantes et, grâce à la fermeture temporaire forcée, nous avons bien sûr eu moins de frais de personnel. Entre-temps, les livraisons ont repris et nous sommes à nouveau autorisés à recevoir des clients dans des conditions strictes. Mais bien sûr, il y a eu un vide de quelques semaines dans nos activi-tés de vente. Nous en ressentirons vraiment les conséquences dans quelques mois, lorsque moins de voitures devront être livrées. En outre, quelques grandes entre-prises disposant d’un parc automo-bile important ont indiqué que le renouvellement de toute une série de voitures serait reporté à la fin de l’année, voire à l’année prochaine. L’agitation actuelle est donc un peu trompeuse.
l2f : Comment vous êtes-vous pré-parés à la réouverture ?
BA : Nous avons mis en œuvre toutes les mesures de sécurité prescrites dans les showrooms. Nous préférons recevoir les clients uniquement sur rendez-vous. Toute personne ayant un rendez-vous recevra également un e-mail de notre part dans lequel nous lui expli-querons clairement les mesures à prendre et nous avons également réalisé des vidéos didactiques pour d’autres interactions avec le client. Toute personne qui vient voir des voitures sans s’annoncer ne sera bien sûr pas renvoyée, pour autant qu’elle respecte la réglementation.En outre, nous avons strictement séparé les ateliers des zones d’ac-cueil. De sorte que nous maintenons plusieurs « bulles » distinctes. Les rendez-vous d’atelier non urgents qui avaient été reportés en raison du lockdown ont été reprogrammés et sont maintenant en cours de trai-tement. En outre, chaque voiture qui entre ou sort est entièrement décontaminée. Un vaporisateur spécial désinfecte tout l’intérieur, et le volant et les poignées reçoivent une protection supplémentaire. Aujourd’hui, nous le faisons encore gratuitement, mais nous sommes en train de négocier avec les sociétés de leasing et, comme beaucoup de nos collègues, nous demandons un supplément de 15€ HTVA depuis le 1er juin. Ce montant ne couvre pas tous les coûts de la procédure de décontamination, mais bon…
l2f : Qu’en est-il de vos projets d’avenir ? Ont-ils été ralentis ou accélérés par le lockdown ?
BA : Beaucoup des projets sur les-quels nous travaillions déjà ont été accélérés. Cet été, par exemple, nous allons ouvrir un tout nouveau centre de livraison séparé où les deux fournisseurs déposeront leurs commandes, et où les clients vien-dront chercher leur nouvelle voiture. Nous séparons ainsi ces processus parfois quelque peu chaotiques – les fournisseurs arrivent parfois trop tard ou trop tôt et les clients manquent également l’heure de rendez-vous – des autres activités. Ce qui offre plus de sérénité pour le personnel et pour le client. De plus, nous sommes convaincus que les clients apprécient une telle pro-cédure de livraison exclusive. Une personne est à leur entière dispo-sition pour répondre à toutes leurs questions. Et bien sûr, en ces temps de pandémie, c’est hygiéniquement plus sûr pour ceux qui viennent cher-cher leur voiture. Nous avons égale-ment accéléré le lancement de notre showroom virtuel, qui s’est avéré un succès en termes de nombre de visiteurs. Les gens apprécient de pouvoir nous rendre visite depuis leur bulle de sécurité. Il est clair que le monde après Covid-19 sera très différent de celui d’avant.