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Le 30 avril 2020 à 09h35
par Marc Demoulin

Covid-19 : carte blanche à Alain Duez (Int’l Senior Business Advisor): « Une opportunité unique de faire bouger les choses »

Après 7 semaine de blocage total, la première phase du déconfinement s’amorce avec une industrie automobile qui se remet progressivement en route. Et cela dans le strict respect des mesures sanitaires prévues par le conseil national de sécurité. L’heure de tirer un premier bilan. Consultant international expérimenté et Partner au sein de Fleetcompetence Group, Alain Duez évoque pour link2fleet l’opportunité qu’ont les sociétés d’apporter des changements sur le long terme.

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|||| © |Car manufacturing underway at Luqiao manufacturing plant in China|Car manufacturing underway at Luqiao manufacturing plant in China||

La crise du coronavirus n’épargne personne, et certainement pas l’industrie automobile et des flottes de véhicules. Dans la situation actuelle, nous devons nous concentrer sur la santé des personnes tout en restant confiants car la panique n’apporte jamais les bonnes solutions. En tant que professionnels, nous devons aborder correctement les conséquences économiques en toute transparence tout en soutenant nos clients à court et à long terme.  Les entreprises sont confrontées à un choix difficile, celui de mettre en œuvre des changements temporaires ou de longue durée, car les experts en santé publique ne savent pas encore combien de temps la propagation de la maladie va durer.

Alain Duez est consultant international en fleet management et parternaire au sein de Fleetcompetence Group.

Aujourd’hui, nous pouvons identifier et bien comprendre les impacts que le blocage aura sur ce secteur automobile et gestion de flotte.

Impacts sur l’industrie automobile

Les constructeurs et l’industrie automobile subissent de plein fouet le chômage économique massif. En France, il touche 440 000 personnes, en Allemagne 800 000 et en Belgique plus de 125 000.

De plus sachant que l’industrie automobile utilise beaucoup de composants fabriqués en Chine et évaluant les risques d’une 2ème salve de Covid-19, les constructeurs européens ont ralenti le rythme, puis ont cessé toute activité en raison d’une pénurie de composants fabriqués, mais aussi un réseau logistique hautement impacté. Le problème est que nous savons quand l’épidémie a commencé, mais nous ne savons pas quand elle va se terminer. En fonction des politiques de déconfinement nationales, on observe entretemps déjà une reprise lente mais positives de l’industrie automobile avec Toyota, FCA et Volvo notamment. Dans le même temps, les industries allemandes et françaises mettent la pression pour un redémarrage en mai au plus tard afin d’éviter une déroute économique encore plus importante que celle vécue lors de la 2ème guerre mondiale.

Les robots des usines s’apprêtent à être remis en route

Un petit rayon de soleil parmi ce chaos est qu’on peut s’attendre à ce que les fabricants n’aient pas à payer d’amendes parce qu’ils ont dépassé le seuil de CO2 fixé par l’Union européenne. Compte tenu de la baisse actuelle des ventes pour l’instant, le COVID-19 a un fort impact sur les quotas fixés.  Il est certain que ce déficit ne sera pas compensé en évitant ces pénalités.

Le ralentissement de la production et donc des ventes impactent les recettes publiques provenant des taxes sur les voitures. Il en va de même pour les droits d’accise sur les carburants, dont les ventes ont chuté de façon spectaculaire.

Baromètre de la gestion de flotte automobile

Bon à savoir est que le coût de la flotte peut facilement représenter 20 % du coût indirect au sein d’une entreprise. C’est souvent la catégorie financièrement la plus pesante après les salaires et l’immobilier.

D’un point de vue location on observe sur une courte période une hausse des coûts de la flotte de 10 à 15 % en raison de la volatilité des marchés financiers, de l’instabilité des taux d’intérêt et de l’incertitude quant à la valeur résiduelle, ce qui a entraîné une baisse des nouveaux contrats auprès des loueurs. Nous observons quelques tendances sur base d’études récentes disponibles sur le marché et corroborées par nos clients qui nous permettent de mieux cibler des actions à court et moyen terme.

Près de 80% des responsables de flotte ont commencé un travail d’anticipation sur les impacts futurs tandis que 70% d’entre eux estiment être en quête de conseils ; 30% sont enclins à lancer des appels d’offres et 50% requièrent plus de communication. Dans le même temps, 30% des clients estiment une baisse du volume de leur flotte et ont décidé de repousser la stratégie d’électrification de leur flotte.

Plus de 80% des gestionnaires de flotte ont entamé un travail d’anticipation en relation avec les impacts de la crise Covid-19.

Les actions prioritaires à court et moyen terme que des responsables de flotte veulent mettre en place sont :

  • Economies (TCO)
  • Efficacité
  • Révision de la Car Policy
  • Nouvelles opportunités en Mobilité

Quelles opportunités s’offrent aux sociétés ?

Notre première priorité est de nous assurer que les membres de nos sociétés respectives puissent retravailler en toute sécurité. Il faut pour cela leur fournir tous les outils nécessaires pour permettre le télétravail – qui semble devoir se prolonger après la crise – et continuer à soutenir les projets en lien avec la mobilité. En tant qu’accompagnateurs, nous devons être encore plus proches de nos clients et adapter la stratégie en conséquence, car nous ne savons pas combien de temps cette crise peut durer.

Le télétravail risque de devenir une donnée importante dans la gestion d’une flotte.

Cette période d’incertitude exige de la transparence et du calme de la part des chefs d’entreprise. Les responsables de la flotte sont pour leur part actuellement occupés par les opérations quotidiennes. Leurs préoccupations sont souvent des problématiques liées au court terme. Dans cette période inédite et confuse, il semble plus que jamais important pour les gestionnaires de flotte de se tenir au courant de toute nouvelle évolution en gardant des liens étroits avec le secteur (constructeurs automobiles, sociétés de leasing, compagnies de carburant, experts, etc.).

La conséquence première de cette période de turbulence est que leur parc automobile est beaucoup moins actif, ce qui entraînera inévitablement une réduction des coûts à court terme (carburant, plus faible kilométrage des contrats, gestion des accidents, prolongation des contrats) et vraisemblablement plus de ‘temps libre’.

Ce ‘temps libre’ pourrait offrir la possibilité de repenser stratégiquement les différents angles de la flotte tels que :

  • Révision de la politique automobile dans son tout
  • Évaluer les tendances du marché, benchmark et attrait du package
  • Prendre le temps d’analyser les meilleures alternatives de motorisation et leur impact fiscal (TCO complet)
  • Repenser l’approche de la mobilité vu que la crise COVID-19 ouvre évidemment de nouvelles perspectives pour le salarié et l’entreprise.

Notre expérience actuelle et les commentaires de nos clients vont dans le même sens :

  • Agir maintenant
  • Adapter la stratégie en conséquence
  • Préparer le prochain élan du ‘Fleet & Mobility’

Dans ces temps difficiles, il est plus que jamais essentiel de pouvoir rester solidaires pour pouvoir relever les défis à court et à long terme.

Il est à noter qu’Alain Duez partagera son expertise et sa vision des opportunités ‘fleet & mobility’ lors du webinaire organisé par link2fleet le jeudi 28 mai prochain. Tous les renseignements et inscription gratuite via www.link2fleet.be

Marc Demoulin

Marc Demoulin, rédacteur de cet article

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