Le 25 mars 2022 à 13h36
par Jeroen Evens

“E-step is the new bike”

La trottinette, c’est le nouveau moyen de transport à la mode. Et pas que chez les jeunes ! De nombreuses entreprises commencent aussi à s’y intéresser, comme nous l’ont confirmé Sanjeev D’Souza, Business Owner de 4S Services (eScooter) et Jules Dobbelaere, Co-Founder de Taito Mobility.

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| © E-steps

Nos deux interlocuteurs sont formels: le marché de la trottinette électrique est en plein boom en Belgique. « Il y a une hausse gigantesque du nombre d’utilisateurs de trottinettes électriques, notamment en raison du Covid-19, qui nous a fait réfléchir à deux fois avant d’utiliser un système de partage comme les trottinettes partagées ou les transports publics en raison du risque accru de contamination », assure Jules Dobbelaere (Taito Mobility). Car « beaucoup de clients professionnels se familiarisent d’abord avec la trottinette grâce aux services en free-floating que l’on trouve dans les villes. Mais si l’usage devient fréquent, il est plus intéressant d’investir dans l’achat ou le leasing d’une trottinette », précise Sanjeev D’Souza (eScooter).  

Une étude de McKinsey & Company a ainsi récemment montré que l’achat de trottinettes privées est en forte augmentation. « De plus, ce potentiel de croissance est stimulé par le fait que de nombreuses villes souhaitent éviter les voitures dans leur centre », ajoute Jules Dobbelaere. 

Les trottinettes, comme le modèle de Taito, peuvent être facilement combinées avec d’autres moyens de transport dans un budget de mobilité.

Aussi pour le B2B 

Instinctivement, on a tendance à penser que la trottinette est un produit réservé aux jeunes. Ces dernières années, elle a pourtant su renverser cette image et cibler une nouvelle clientèle, dont le B2B. « Nous avons d’ailleurs déjà des partenariats avec des loueurs, des vélocistes ou des entreprises, mais aussi avec l’UWE (Union Wallonne des Entreprises, ndlr) », se réjouit Sanjeev D’Souza. Car le produit est développé spécialement pour répondre aux besoins des clients fleet. « Chez eScooter, nous  ne proposons pas simplement une trottinette, mais bien un service global. Notre service après-vente se trouve en Belgique et dispose de pièces détachées pour parer à toutes les pannes ou réparations éventuelles. Nous offrons également une assistance dépannage comprise dans le prix. Tout cela afin que nos clients puissent être mobiles en permanence. Contrairement à un vélo, la trottinette ne nécessite pas de devoir pédaler. Si vous l’utilisez pour vous rendre au travail, vous n’arrivez pas en sueur à destination. Elle peut facilement être embarquée dans le coffre d’une voiture ou dans un transport en commun et utilisée pour les déplacements de derniers kilomètres en ville et ainsi éviter les bouchons et les frais de parking. » 

« Cette facilité de se déplacer en ville est clairement son atout majeur », renchérit Jules Dobbelaere. « Un autre atout de Taito, c’est la qualité de notre produit, et cela plaît aux sociétés de leasing. La durabilité est dans notre ADN. Notre trottinette électrique est modulable et donc facile à réparer en cas de problème. L’aspect sécurité est aussi très important. Notre trottinette a deux roues à l’avant, ce qui augmente la sécurité de façon significative. L’usage est relativement flexible, car une trottinette électrique est facile à combiner avec d’autres solutions de mobilité, comme un vélo. »  

Sanjeev D’Souza précise toutefois qu’elle ne remplace pas forcément un vélo. « Dans de nombreux cas, les deux sont complémentaires. Et c’est justement l’un des éléments qui la rend intéressante pour les sociétés de leasing: pouvoir proposer une solution de déplacement complémentaire à une voiture ou à un vélo dans un contrat de leasing. » 

La marque eScooter a déjà mis en place des partenariats avec des loueurs pour proposer ses modèles, comme la T2

Et fiscalement ? 

Cette complémentarité avec d’autres moyens de transport permet à la trottinette de rentrer parfaitement dans le pilier 2 du budget de mobilité. « En ce qui concerne les règles fiscales, on est encore un peu à la traine dans notre pays. Actuellement, ce sont surtout les vélos électriques et les speed-pedelecs qui sont fiscalement intéressants, mais ce n’est pas encore le cas des trottinettes », regrette Jules Dobbelaere. 

« Dans le cadre fiscal actuel, le législateur n’a pas encore intégré le mot ‘trottinette’ », précise Sanjeev D’Souza. « Etant donné l’intérêt des sociétés de leasing pour notre produit, nous espérons qu’elles pourront convaincre le législateur de l’assimiler au vélo, même si certains fiscalistes acceptent déjà de le faire. La trottinette bénéficie de toute façon d’une déductibilité fiscale de 100%, ce qui la rend très intéressante pour les indépendants et les entreprises. Ajoutez à cela le fait qu’elle est une alternative écologique à la voiture et qu’elle contribue donc à donner une image positive de l’entreprise qui l’adopte. » 

Jeroen Evens

Jeroen Evens, rédacteur de cet article

Jeroen Evens a suivi une formation en communication (KULeuven) et suit avec enthousiasme tout ce qui touche à la mobilité et aux véhicules de société. En tant que journaliste indépendant spécialisé dans le secteur fleet, il suit depuis trois ans les dernières évolutions de notre secteur.
Cet article parle de : Trottinettes, scooters et motos , Mobilité

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