Le 8 mai 2024 à 10h21
par Kevin Kersemans
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Fleet test MG 3 : hybride surprenant à petit budget

MG a étendu sa gamme avec la 3, une citadine qui espère s’imposer face aux valeurs sûres de son segment. Ses atouts? Une motorisation hybride aboutie avec 194 ch et un prix très attractif – pour une hybride.

Lorsque la nouvelle marque (lisez chinoise) MG a fait son retour sur le sol européen il y a quelques années, elle se profilait comme une marque électrique, à une époque où les clients fleet optaient encore majoritairement pour des plug-in hybrides, voire même encore pour des modèles diesel. La marque est toutefois revenue sur ce positionnement assez rapidement, en proposant des versions purement essence sur ses deux SUV, les ZS et HS.

Mais en l’an 2024, ce sont surtout les modèles électriques, et principalement la MG 4, qui aident la marque à aller de l’avant et à gagner en importance chez nous sur le marché fleet. Cela ne signifie pas pour autant que la marque laisse ses clients qui ne sont pas encore passés à la prise sur le carreau, en témoigne cette toute nouvelle MG 3, qui débarque sur le marché.

D’ailleurs, l’ambition de MG se traduit aussi par le fait que le nombre de « brand stores » devrait passer à 24 d’ici la fin de l’année (contre 16 aujourd’hui). Et d’ici 2026, ils devraient être une trentaine, l’objectif étant de vendre environ 12 000 MG par an dans notre pays. À titre de comparaison, l’objectif pour 2024 est de 10 000. De nouveaux modèles pour peupler ces showrooms seront évidemment les bienvenus : plus tard dans l’année, la toute nouvelle génération de l’EHS/HS sera présentée, et à la fin de cette année, ce sera enfin le tour de la MG Cyberster tant attendue.

Citadine classique

Mais d’abord, voici donc la MG 3. Un modèle qui existe déjà depuis plusieurs années sur d’autres marchés (dont le marché « historique », le Royaume-Uni), mais dont la nouvelle génération sera donc aussi proposée chez nous. On pourrait décrire son look comme un peu « quelconque », surtout pour la partie arrière, mais la nouvelle venue longue de 4,11 mètres a l’air plus contemporaine que sa devancière.

On notera toutefois qu’elle conserve l’apparence d’une citadine traditionnelle, un style de carrosserie qui est également discrètement sacrifié dans le segment B pour le concept toujours populaire du SUV ou du crossover – il suffit de penser à Ford ou à Kia, où la popularité de la Puma et du Stonic a entraîné la disparition de la Fiesta et de la Rio.

Peu de concurrence

Pour se démarquer des autres modèles de ce segment B, la MG 3 n’est proposée qu’en version full hybride (du moins, dans un premier temps). Une motorisation avec laquelle elle n’a pas beaucoup de concurrence : selon les responsables de MG, seule la Renault Clio E-Tech Full Hybrid et le duo Toyota Yaris/Mazda 2 Hybrid. Nous oserions toutefois ajouter la Honda Jazz, bien que certains la considèrent plus comme un petit monovolume que comme une citadine.

Cela dit, il n’est pas exclu qu’une version uniquement essence de la MG 3 suive ultérieurement. Elle serait alors concurrente d’une certaine Dacia Sandero et s’adressera encore plus aux particuliers. Quoi qu’il en soit, l’importateur belge prévoit que le public de la MG 3 sera composé à 70% de ce type de clients, et à seulement 30% de professionnels – un rapport qui serait inversé pour le reste de la gamme.

Pour être complet, il ne faut pas s’attendre à une variante tout électrique de la MG 3. En revanche, la marque travaille sur un modèle encore plus compact qui pourrait être baptisé MG 2 et visera notamment la Citroën ë-C3.

Hybride ‘plus’

Sur le hayon arrière de cette MG 3 ne figure pas seulement « Hybrid », mais bien « Hybrid+ ». Ici, le moteur électrique est donc plus puissant que d’ordinaire sur ce segment, mais aussi plus puissant que son équivalent à essence: 136 ch contre 102. Dans la plupart des cas, c’est ce moteur électrique qui envoie la puissance aux roues avant. Ce n’est que lorsque la puissance de la batterie de 1,83 kWh (ce qui est beaucoup pour un hybride auto-rechargeante) est épuisée que le moteur à essence intervient, mais dans un premier temps pour entraîner un générateur qui alimente le moteur électrique et charge éventuellement la batterie en même temps.

Grâce à une transmission automatique à trois vitesses, le moteur à essence est également capable de faire tourner les roues (et le générateur par la même occasion) tout seul dans certaines circonstances. Et lorsque le conducteur demande une puissance maximale, le moteur à essence et le moteur électrique unissent leurs forces pour accélérer la voiture le plus rapidement possible. La puissance et le couple cumulés de 194 ch et d’un énorme 425 Nm permettent alors à la MG 3 Hybrid+ d’être fougueuse. Mais la meilleure nouvelle, c’est qu’en pratique, le conducteur n’a pas à se soucier du tout de ce qui se passe sous le capot : il lui suffit de choisir parmi les modes de conduite habituels Eco, Standard et Sport.

Entrainement souple

Dans la pratique, la coopération de tous ces éléments fonctionne merveilleusement bien. Les transitions entre les différents modes de fonctionnement se font en douceur et ce n’est que lorsque vous accélérez à fond que le moteur à essence se fait entendre. De plus, le bruit qu’il produit alors n’est pas désagréable (et en tout cas moins gênant que le bruit du vent sur l’autoroute).

Encore plus important: les promesses en matière de consommation semblent tenues, puisqu’après nos premiers tours de roues sur les routes limbourgeoises, le tableau de bord affichait une consommation moyenne de 4,7 l/100 km, ce qui n’est pas très éloigné des chiffres WLTP (non encore homologués), à 4,4 l/100 km. Les émissions de CO2 devraient être de 100 g/km.

Mais la MG 3 peut aussi surprendre par son comportement de conduite. La direction peut sembler un peu artificielle et la carrosserie ose montrer quelques tendances au roulis lors d’une conduite très souple – malgré ses 195 ch, la MG 3 n’est donc pas une ‘hot hatch’. Cependant, la suspension offre un certain plaisir de conduite, même avec les pneus Kumho dont les voitures d’essai étaient équipées. Et grâce en partie à la taille « raisonnable » de ces pneus (195/55 R16), le confort de la suspension est également très bon.

Bien équipée

En matière d’équipements, la MG 3 est un peu moins bien lotie. Elle est proposée en trois niveaux de finition. La version d’entrée de gamme Standard, qui coûte 17 342,98 € HT, doit se contenter de phares halogènes (les feux de jour sont cependant toujours à LED) et de jantes de 15 pouces avec enjoliveurs, mais a déjà droit à une caméra de recul, à la navigation, à Android Auto et Apple CarPlay, au régulateur de vitesse automatique et à l’aide au maintien de la trajectoire.

La Comfort (18.582,64 euros hTVA) et la Luxury (20.648,76 euros hTVA) ajoutent naturellement, quelques gadgets supplémentaires. Par exemple, la version supérieure dispose de phares full LED, d’une caméra à 360°, du keyless go, du chauffage des sièges et du volant et de systèmes d’aide à la conduite supplémentaires comme l’alerte de changement de voie, l’alerte de trafic transversal arrière et la détection d’angle mort. Il n’y a pas d’options séparées. Il vous suffit donc de choisir le niveau d’équipement et la couleur, et c’est tout.

Deux écrans

Est-ce que tout est rose alors ? Bien sûr que non ! Par exemple, la position de conduite pourrait être un peu meilleure et l’intérieur contient beaucoup de plastiques durs. Le bouton rotatif sur la console centrale qui permet de sélectionner la direction de conduite et les modes P et N, par exemple, ne semble pas particulièrement haut de gamme. De même, les sièges pourraient offrir un peu plus de soutien. Mais compte tenu de son prix et de ses autres atouts, on peut facilement pardonner à la MG 3 ces petits défauts.

Le système d’infodivertissement iSmart à écran tactile de 10,25 pouces fonctionne bien et les instruments numériques sur l’écran de 7 pouces sont clairs. De plus, l’intérieur est assez spacieux par rapport aux dimensions extérieures, tandis qu’il est également facile d’y accéder à l’arrière. Avec un volume de 293 litres, le coffre n’est pas énorme, mais suffisant. Lorsque les sièges arrière sont rabattus, il passe à 983 litres. L’inconvénient, cependant, c’est qu’il ne peut se faire qu’en un seul bloc pour l’instant, mais il semblerait qu’un deux-pièces soit bientôt disponible.

Bilan fleet

En l’absence d’une version full électrique, la MG 3 n’est pas destinée à devenir un best-seller du fleet. Pourtant elle a des atouts pour convaincre les professionnels. Non seulement elle est agréable à conduire, mais avec son prix intéressant et sa faible consommation réelle, le TCO reste dans les limites. De plus, MG offre une garantie de sept ans ou 150 000 km sur ce modèle également.

Fiche technique MG 3 Hybrid+ (143 kW/195 ch)

 

FICHE TECHNIQUE  
Carburant Essence + électrique
Puissance 143 kW/195 ch
Couple max. 425 Nm
Poids à vide 1.285 kg
Volume du coffre
293 l
Réservoir NC
Consommation moyenne
4,4 l/100 km
Emissions de CO2 100 g/km
Vitesse max. 170 km/h
Cylindrée 1.490 cm³

 

INFORMATIONS DE GESTION
Prix de base hTVA
€ 17.342,98
Prix de base TVAC
€ 20.985
Puissance fiscale
8 ch
TMC (Bruxelles, Wallonie, Leasing) € 123,00
TMC (Flandre) 79,45
Taxe de roulage (Bruxelles, Wallonie) 285,38
Taxe de roulage (Flandre) 200,62
Déductibilité fiscale
 72 %
ATN employé
848,04/an
Dépenses non-admises
1.004,93/an
Cotisation CO2  € 66,96
Kevin Kersemans

Kevin Kersemans, rédacteur de cet article

Kevin Kersemans est journaliste automobile avec plusieurs décennies d’expérience au compteur. Sa passion pour les voitures et tout ce qui fonctionne sur roues remonte à son enfance. Pour link2fleet, Kevin suit principalement l’actualité automobile et teste les dernières nouveautés.
Cet article parle de : Essais fleet
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