Le 4 septembre 2023 à 13h14
par Michel Willems - Mobilitas

Accord sur un soutien financier flamand à l’infrastructure de recharge pour le fret léger et lourd

La pression pour étendre l’infrastructure de recharge publique pour les camions légers et lourds électriques augmente à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé. La plupart des propriétaires de camions légers et lourds électriques dépendent d’un équipement de recharge installé dans leurs propres locaux, ce qui limite leur autonomie. Bien qu’il soit théoriquement possible de charger un camion électrique à une station de recharge pour voitures particulières, son aménagement physique, en particulier la surface nécessaire de places de stationnement et de structures fixes, rend une session de charge difficile, voire impossible dans la plupart des cas. La réalité est aussi qu’un réseau beaucoup plus important de stations de recharge est nécessaire. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles.

Au début de cette année, la ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters, a annoncé un soutien financier pour l’infrastructure de recharge des camionnettes, des camions et des bus. Cela concernait à la fois l’infrastructure de recharge publique et non publique, ainsi que les stations de recharge classiques et les chargeurs rapides. C’est la première fois que le gouvernement flamand intervient financièrement dans l’infrastructure de recharge pour le transport de marchandises.

L’appel à projet prévoyait une subvention effective de 20 % de l’investissement avec un maximum de 300 000,00 € par projet. L’appel à projet s’est clôturé à la fin du mois de mars 2023.

Entre-temps, il a été annoncé que 6,3 millions d’euros seront libérés pour l’infrastructure de recharge des camions et que 109 projets ont été approuvés, ce qui devrait en réalité donner lieu à 1 200 nouvelles stations de recharge. Bpost est l’un des principaux acheteurs avec 305 nouvelles stations de recharge de 22 kilowatts adaptées aux camionnettes de livraison. La chaîne de stations-service G&V recevra une subvention importante pour l’installation de 34 chargeurs rapides pour camions avec une puissance de charge maximum de 400 kilowatts. Cette mesure vise à se préparer à la demande accrue de camions électriques. Volvo Trucks a récemment laissé entendre que plus de la moitié de ses camions seraient livrés avec un système d’entraînement électrique d’ici 2030. Coca-Cola a déjà commandé une trentaine de camions électriques.

Aujourd’hui, pour le trafic international de marchandises, il y a un grand besoin de chargeurs rapides puissants qui peuvent charger rapidement un camion pendant la pause de repos du conducteur. En juillet 2021, Volvo Group, Daimler Truck et Traton Group ont signé la mise en place d’un accord de coopération pour construire un réseau de recharge public pour les poids lourds et les autocars électriques longue distance avec un réseau de batteries à travers l’Europe. La phase finale vise à achever l’exploitation d’au moins 1 700 points de recharge à énergie verte de haute qualité dans un délai maximum de cinq ans. Le transport électrique de marchandises devient de plus en plus une affaire rentable. Aujourd’hui seulement pour des missions spécifiques, mais dans un avenir proche également pour le transport classique sur de longues distances. Les prix du diesel devraient continuer à augmenter sous la pression d’une valorisation plus élevée du CO2. L’introduction progressive de rapports environnementaux obligatoires pour les grandes et moyennes entreprises renforcera l’intérêt pour le transport de marchandises à l’électricité.

L’Europe elle-même a déjà récemment donné une impulsion significative avec le pack législatif « Fit for 55 », et cela inclut les réseaux de recharge. Ainsi, la Commission européenne a proposé un règlement sur les infrastructures pour carburants alternatifs (AFIR), qui obligera les États membres à investir davantage dans les infrastructures de recharge des véhicules électriques. Fin mars 2023, un accord politique a été conclu à ce sujet entre la Commission européenne d’une part et le Parlement européen et le Conseil européen d’autre part. En conséquence, les pays de l’UE auront l’obligation de se doter dans un avenir proche. Cela concerne les chargeurs rapides d’au moins 350 kW, à prévoir tous les 60 km sur les grandes autoroutes et tous les 100 km sur les grandes routes secondaires.

L’objectif d’AFIR est de garantir l’existence d’un réseau d’infrastructures adéquat pour charger ou ravitailler les véhicules routiers en carburants alternatifs. L’accord politique préliminaire doit encore être formellement approuvé au sein du Conseil européen, dont l’Espagne assure la présidence jusqu’à fin 2023.

Enfin, mentionnons également qu’au sein de la Région bruxelloise, des subventions sont possibles pour l’infrastructure de recharge électrique des camions légers qui, en raison de la zone à faibles émissions, ne sont plus autorisés à entrer dans la Région bruxelloise, ou seulement contre paiement.

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Michel Willems - Mobilitas

Michel Willems - Mobilitas, rédacteur de cet article

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