L’électrification des camionnettes dans les flottes belges n’a jusqu’à présent pas été aussi rapide que celle des voitures particulières. Mais il nous parait logique que cela change prochainement, compte tenu de la gamme de LCV électriques qui s’élargit sensiblement. Mais pourquoi les entreprises belges n’optent-elles pas encore massivement pour des LCV électriques ? Nous avons posé la question à Nick Van Dessel, Business Development Manager chez Sortimo.
« Ce que nous observons principalement, c’est que ce sont plutôt les grands clients fleet qui passent aux VE, mais que le client final (par exemple l’électricien local) ne passe pas encore à un utilitaire électrique. C’est principalement le prix plus élevé qui joue ici un rôle. Mais aussi le fait que la capacité de charge est légèrement inférieure, ce qui s’explique par le fait que la batterie elle-même est déjà assez lourde. »
Différences dans la conversion des LCV électriques
Les professionnels demandent souvent à ce que leur camionnette soit repensée pour des raisons de praticité afin de transporter leur matériel facilement et en toute sécurité. Y a-t-il ici des différences majeures entre un modèle électrique et son équivalent fonctionnant au diesel ou à l’essence ?
« En fait, le montage est assez similaire », nous explique Nick. « Bien sûr, il faut faire attention à ne pas percer le plancher car c’est là que se trouve la batterie, mais il faut aussi faire attention avec un moteur à combustion interne car c’est là que peut se trouver le réservoir. »
Y a-t-il une différence en termes de charge utile ? « Le poids de l’équipement joue effectivement un rôle, car la batterie réduit souvent la charge utile, et cela affecte également l’autonomie. »
L’adaptation des pièces
En ce qui concerne l’intérieur, il faut tenir compte du poids et prendre des précautions pratiques pour percer le plancher. Mais sur le plan technique, il y a aussi des modifications possibles au niveau du hardware du véhicule, comme la mise à niveau du bloc-batterie pour augmenter son autonomie ou améliorer ses performances. Ou modifier le moteur électrique pour améliorer son efficacité ou augmenter sa puissance. Y a-t-il des différences majeures entre les véhicules utilitaires légers ordinaires et ceux qui fonctionnent à l’électricité dans ce domaine ?
« Les composants d’un VE, tels que le bloc-batterie et le moteur électrique, sont souvent conçus pour fonctionner ensemble comme un seul système, de sorte que les changements apportés à un composant peuvent également nécessiter des changements aux autres composants. En revanche, les véhicules à moteur à combustion interne ont souvent des composants modulaires qui peuvent être plus facilement interchangés et changés », nous explique Katrien Vananderoye de Q-Mobility Group.
Les principaux défis liés à l’adaptation d’un LCV électrique
Qu’il faille faire preuve de plus de prudence lorsqu’on modifie un véhicule utilitaire électrique, cela va de soi. Chez Q-Mobility Group, on distingue quatre différences majeures.
Tout d’abord, il y a la complexité du système. « Les véhicules électriques sont plus complexes en raison des différents composants qui travaillent ensemble pour que le véhicule fonctionne correctement. Le moteur électrique, le bloc-batterie, l’électronique de puissance et le système de charge s’influencent mutuellement de manière complexe, et la modification de l’un de ces composants peut avoir des répercussions sur les autres. Cela signifie que la modification d’un véhicule utilitaire électrique nécessite des connaissances et une expertise spécialisées. »
Il existe également une différence importante en termes de sécurité. « Les véhicules électriques fonctionnent à des tensions élevées et nécessitent des mesures de sécurité spéciales pour s’assurer qu’ils ne présentent pas de risque pour l’utilisateur ou l’environnement. Les modifications apportées au système électrique ou au groupe motopropulseur peuvent compromettre la sécurité si elles ne sont pas effectuées correctement. »
Cet aspect est confirmé par Nick Van Dessel (Sortimo) : « Nos techniciens ont suivi une formation spécifique pour travailler sur les véhicules électriques. Sans ce diplôme, ils ne sont pas autorisés à travailler sur les VE. »
Pour en revenir aux principales différences entre les modifications apportées aux LCV électriques ou à ceux dotés d’un moteur à combustion, nous ne pouvons pas non plus faire l’impasse sur le sujet de la garantie. Katrien Vananderoye (Q-Mobility Group) : « Modifier un véhicule utilitaire électrique peut annuler la garantie du fabricant et potentiellement entraîner des problèmes futurs avec le véhicule. La garantie du fabricant ne couvre généralement que les pièces d’origine et leurs performances, et les modifications apportées au véhicule peuvent ne pas être couvertes par la garantie. »
Attention donc ! Et il en va de même pour les pièces détachées de réserve. « Les véhicules électriques sont encore une technologie relativement nouvelle, et la disponibilité des pièces de rechange pour les modifications peut être limitée. Il peut donc être plus difficile de trouver les pièces et l’équipement nécessaires aux modifications, ce qui peut également augmenter le coût du projet. »