Fleet test BYD Seal : la Tesla Model 3 doit-elle trembler ?

Si vous ne connaissez pas encore BYD, ça ne saurait tarder car la marque chinoise réalise une belle percée en Europe. En parallèle, « Build Your Dreams » ne manque pas d’être présent sur les grands événements européens : le Salon de Bruxelles en janvier dernier ou le Salon de Munich cette semaine avec un stand quasiment aussi grand que celui du groupe VW. Ceci vous donne une petite idée des moyens mis en œuvre pour convaincre les Européens. Et pour séduire avec la Seal, une berline très aérodynamique, la marque chinoise ne le cache pas : la concurrente toute désignée est la Tesla Model 3, notamment en matière tarifaire (voir plus bas).

Un comportement routier à la hauteur

Sur le plan esthétique, d’avis plutôt unanimes, cette Seal est une réussite. En plus, avec la Mercedes EQS et la Hyundai Ioniq 6, elle fait partie des électriques les plus aérodynamiques du marché. Dans la pratique, ceci se ressent avec une consommation plutôt correcte sur autoroute, sous les 20 kWh/100 km, alors que la version bimoteur quatre roues motrices annonce 18,2 kWh/100 km. Avec la batterie de 82,5 kWh, cela équivaut à 520 km d’autonomie théorique. Comptez 570 km pour la version à roues arrière motrices (voir fiche technique ci-dessous). En ville, nous aurions apprécié une régénération d’énergie un peu plus importante. Celle-ci est réglable sur 2 niveaux mais par rapport à la concurrence, la récupération d’énergie est plutôt légère. Mais dans tous les cas, les 2 versions essayées se comportent remarquablement bien sur la route. Du moins, tant qu’on coupe les assistances à la conduite qui, elles, ne semblent pas au point : beaucoup trop intrusives, elles ne réagissent pas toujours au bon moment.

Charmante, sans être intuitive

Parlons un peu de l’habitacle chaleureux, bien fini et plus original que la concurrence. Comme sur la route et comme la robe extérieure, le charme opère. L’espace à l’arrière est suffisant, bien que les plus grands ne pourront pas caser leurs pieds en-dessous des sièges avant malgré que la batterie très fine soit située au plus bas. En matière d’écrans et de multimédia, en revanche, nous sommes moins convaincus. L’écran tactile central peut être placé à la verticale ou à l’horizontale mais d’après nous, il s’agit d’un gadget qui plaira aux plus jeunes car pour jouir de la meilleure lisibilité, mieux vaut garder cet écran à l’horizontale. Et on déplore que l’écran partagé n’accepte que très peu d’applications (ok pour la navigation mais pas pour la radio, par exemple !) et qu’on ne puisse pas avoir les informations de navigation au tableau de bord. Dans l’ensemble, l’agencement du système multimédia est aussi assez complexe et demandera quelques temps pour qu’on s’y fasse.

Bilan fleet

La Seal est très certainement la plus aboutie des [B-Ouaille-D] actuelles. Son style, ses performances, son comportement routier, son espace à bord et son habitacle s’illustrent de belle manière. Il reste à recalibrer les assistances à la conduite et le multimédia. Mais, avec des tarifs plutôt agressifs sous les 40.000 € HTVA, calqués sur ceux de la Tesla Model 3, elle risque de faire mal aux concurrentes telles que Hyundai Ioniq 6, Mercedes EQE ou BMW i4. D’autant plus qu’une version d’entrée de gamme avec batterie de 61 kWh arrivera en 2024 avec un tarif encore plus intéressant.

Mais attention car BYD doit encore bâtir sa notoriété et son réseau, ce qui, pour l’instant, influe sur la valeur résiduelle déjà très fluctuante pour des électriques…

Fiche technique

BYD Seal Design RWD (230kW/313ch)