Le 11 avril 2022 à 16h57
par Damien Malvetti
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Sylvain Niset (Poppy) : « le client B2B n’est pas encore tout à fait prêt pour le car-sharing »

L’histoire du car-sharing en Belgique n’est pas ce qu’on pourrait appeler ‘un long fleuve tranquille’. Si Cambio était installé depuis plus de 10 ans avec un certain succès, l’arrivée massive de nouveaux acteurs voici quelques années n’a pas subi le même sort. Car2Go, DriveNow et d’autres ont rapidement quitté le marché. Seul Poppy a fait figure d’exception. Rencontre avec son CEO, Sylvain Niset.

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Avec sa flotte de voitures rouges, Poppy a débarqué sur le marché belge voici un peu plus de 4 ans, alors que DriveNow ou encore Car2Go peinaient encore à se faire une place. Et alors que ceux-ci ont fini par abandonner, la start-up du groupe D’Ieteren a tenu bon et continué à se développer. D’abord à Bruxelles et Anvers, puis Malines, mais aussi autour des aéroports de Zaventem, Charleroi et Anvers. « Et nous avons encore du potentiel sur Bruxelles et Anvers, avant d’analyser un développement possible dans d’autres villes », se réjouit Sylvain Niset, CEO. Aujourd’hui, Poppy a aussi ajouté à son offre des trottinettes électriques.

« Nous comptons à l’heure actuelle quelques 100.000 inscrits sur notre plateforme », se réjouit Sylvain Nizet, CEO. « Il s’agit principalement de particuliers qui utilisent nos services en complément du transport en commun. Car c’est là, la clé de notre succès : plus l’offre de transports en commun est bonne, plus facilement les gens abandonnent leur véhicule personnel pour se tourner vers des solutions de mobilité alternative. »

Et au fur et à mesure que la clientèle grandit, la flotte suit la même courbe. « En 2019, nous comptions 280 voitures. Aujourd’hui, il y en a 700 et nous prévoyons dans 6 mois d’atteindre les 1000 voitures en flotte, dont une centaine sont des électriques. »

 

Développé en Belgique pour les Belges

Sylvain Niset (CEO)

Quant à expliquer le succès de Poppy par rapport aux autres sociétés de car-sharing, Sylvain Niset poursuit : « Nous avons la chance de faire partie du groupe D’Ieteren qui met son focus sur le long-terme ! Contrairement aux concurrents pour lesquels la Belgique était un marché parmi bien d’autres, ici notre pays est le marché principal et tout est développé pour plaire au public belge. On a par exemple intégré des véhicules d’autres marques que celles du groupe pour répondre à certains besoins de nos clients. Dans le car-sharing, les clients ne s’intéressent pas à la marque, mais simplement au service en tant que tel. Ici, le service répond parfaitement au besoin de se déplacer. Et ce besoin, nous y répondons notamment grâce la densité de notre offre de véhicules dans les villes. La mobilité est quelque chose sur lequel on doit pouvoir compter, partout et à tout moment. C’est d’autant plus vrai pour les clients business. »

Et pour ses clients B2B, Poppy dispose d’ailleurs d’une offre spécifique sous forme de pack prépayés : « plus vous achetez des minutes de trajet, moins vous payez », précise le CEO. « Nous avons aussi un outil de gestion qui permet au manager d’allouer des minutes à ses collaborateurs. Et surtout une nouvelle app qui intègre toute une série de nouvelles fonctionnalités comme la réservation d’un véhicule 24h à l’avance ou la possibilité de gagner des crédits gratuits en faisant le plein du véhicule. »

Pas encore assez B2B

Pourtant, Sylvain Niset l’avoue : le marché B2B reste largement minoritaire au sein de la clientèle du car-sharing en Belgique. Pourquoi ? « Parce que le client B2B est encore trop attaché à l’image de sa voiture. Dans le car-sharing, ce qui compte, c’est l’aspect mobile. La mobilité ne doit pas être vue comme une extension de sa personne, mais bien comme une solution qui permet de se déplacer de A à Z. A l’heure actuelle, les clients business mettent encore trop d’intérêt sur la possession du véhicule et sur le modèle avec lequel il se déplace, bref sur l’image. Pour intéresser le B2B, il faudra encore que s’effectue un changement de mentalité au sein de cette clientèle sur ce point, mais aussi en matière d’impact écologique et monétaire. Utiliser une voiture partagée, c’est bon pour l’environnement et ça l’est également pour le portefeuille de votre entreprise et pour le vôtre. »

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
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