Le 5 juillet 2023 à 06h57
par Damien Malvetti

A bas le PHEV, vive le PHEV !

Les modifications fiscales du 1er juillet 2023 annoncent la fin probable des voitures hybrides rechargeables (PHEV). En effet, les PHEV commandés à partir de cette date seront traités comme des véhicules à émissions non nulles et devront faire face à une fiscalité « négative » dans le cadre d’une limitation annuelle croissante des déductions fiscales et, plus encore, de la multiplication de la contribution CO2, d’un facteur 2,25 à un facteur 5,5 à partir de 2026.

||
|| © ||

Un PHEV deviendrait bientôt au moins coûter 40 eur plus cher par mois en termes de contribution au CO2, pour atteindre 150/200 euros par mois à l’horizon 2026. La fin du PHEV…

Jusqu’à ce que, à sa décharge, TCOFleet s’interroge sur l’interprétation du calcul de la cotisation CO2 minimale. Cela a donné lieu à une question écrite aux autorités compétentes de l’ONSS et elles ont confirmé qu’il faut d’abord calculer le montant de la cotisation CO2 en utilisant la formule normale avec de nouveaux facteurs pour ensuite voir l’évaluation par rapport au montant minimum de 31,34 euros/mois (pour 2023).

Pour un PHEV à essence de 30 gr CO2 par exemple, cela signifie :

[(30 x 9 EUR) – 768] / 12 x 1,5046 x 2.25 = -140.49 euro mais avec un minimum de 31.34 euros.

Sur la base du tableau publié mis à jour, nous apprenons que l’on paie plus que le minimum à partir de 79gr d’émissions de CO2. Cela signifie que tous les PHEV paient la contribution minimale de 31,34 euros par mois (jusqu’à nouvel ordre et comme les voitures entièrement électriques).

 

Pas de changement alors?

Eh bien si! Car à partir de 2025, la déductibilité maximale passe à 75%, puis à 50% dès 2026, 25% en 2027 et 0% en 2028 pour les véhicules non zéro émission commandés à partir du 1er janvier 2026.

Qu’est ce que cela signifie sur le plan fiscal?

Prenons l’exemple suivant:

Avec la limitation de la déduction à un maximum de 75 %, la voiture (moyenne) de l’exemple a un impact de +/- 5,4 % du TCO ou 66 euros par mois (tous les autres coûts fiscaux non indexés). Une nouvelle limitation de la déduction en 2026, 2027 et 2028 a pour effet de doubler, tripler et quadrupler le coût supplémentaire. Réparti sur une durée de 5 ans (juillet 2023- juillet 2028), cela donne un surcoût mensuel moyen de +/- 107 euros par mois. Le TCO passe de 1243 euros par mois en juillet 2023 à 1511 euros en juillet 2028, soit un TCO moyen de 1350,20 euros par mois sur la durée de 60 mois.

 

Vaut-il mieux opter pour des durées de leasing plus courtes?

Une durée de location plus courte se traduit généralement par un prix de location plus élevé. Dans notre exemple :

Raccourcir la durée de location à 48 mois augmente le prix de location à 936 euros par mois (dans cet exemple) mais réduit le coût fiscal supplémentaire à une moyenne de 78 euros par mois. Le TCO passe de 1282 euros par mois en juillet 2023 à 1490 euros en juillet 2027, soit un TCO moyen de 1372 euros par mois sur la durée de 48 mois.

Le TCO est en moyenne de 22 euros par mois de plus à 48 mois qu’à 60 mois. Dans cet exemple, il est préférable de louer à 60 mois. Il vaut la peine de mettre en place cet exercice pour la liste de voitures choisie ou les budgets disponibles.

 

 

PHEV plus cher

Cependant, 107 euros plus cher dans notre exemple sur 60 mois n’est pas insurmontable pour ceux qui préfèrent (mentalement) le confort d’autonomie ou ceux qui ne peuvent pas recharger à la maison et font pas mal de kilomètres tout en voulant une voiture fiscalement avantageuse. Après tout, le bénéfice toute nature dû à l’utilisation privée du PHEV reste minime ou proche du minimum de 1540 euros (pour 2023, à « indexer » pour les années futures).

De plus, nous constatons qu’une voiture électrique équivalente (par exemple BMW i4 Gran Coupe eDrive35 286hp) est 60/70 euros plus chère en prix de location, bien que le coût de l’énergie soit légèrement inférieur.

Cela signifie que, jusqu’à ce que les voitures électriques se rapprochent des prix de location des voitures hybrides rechargeables, le TCO des deux sera assez proche avec un léger avantage pour la voiture entièrement électrique (dans notre exemple).

 

Vive le PHEV?

Oui, si le PHEV est utilisé de manière optimale. C’est-à-dire qu’il fonctionne principalement à l’électricité et seulement de façon limitée à l’essence/au diesel (un maximum de 30 % est avancé comme référence).

Il est certain que l’autonomie électrique des derniers modèles PHEV se dirige vers 80 km et plus, pour les petites voitures plutôt 50 km et plus. Cela signifie que la plupart des trajets (aller simple) ne devraient pas dépasser 50 km avec la possibilité de recharger à la maison et au travail. Par exemple, le profil idéal est une personne qui habite à moins de 50 km de son lieu de travail, qui peut se recharger chez elle comme au travail. Cette personne n’aura besoin d’utiliser le mode non électrique que pour des trajets professionnels ou privés plus longs, d’où un coût énergétique optimal.

Si l’entreprise ne parvient pas à profiler correctement ce choix de conduite ou à inclure cette règle de charge dans sa car policy et/ou à ne pas la contrôler, elle se retrouvera avec un coût en carburant nettement plus élevé que ce qui avait été budgété à l’origine. Les consommations six fois plus élevées que les chiffres annoncés par le constructeur automobile ne sont pas une exception, ce qui fait exploser le coût total de possession.

Tu n’as pas le bon profil ? Alors opte pour le tout électrique si les possibilités de recharge sont là. Si elles ne le sont pas et que l’on fait beaucoup de kilomètres avec de nombreux trajets de plus de 50 km, alors opte quand même pour le diesel ou l’hybride (pas le PHEV).

Vive le PHEV pour les bons profils d’utilisation et la bonne attitude de charge !

Si vous souhaitez revoir votre car policy ou votre stratégie ou vos idées en ce qui concerne vos solutions de mobilité et obtenir une transparence totale pour prendre des décisions sur la bonne base, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse info@fleet3sixty.com.

Damien Malvetti

Damien Malvetti, rédacteur de cet article

Damien Malvetti a une formation de journaliste et est passionné par les voitures, la technologie et la mobilité. Il est responsable du contenu éditorial de link2fleet et possède une connaissance approfondie du secteur des flottes et de la mobilité électrique.
Cet article parle de : Tax & legal , Gestion de flotte

Articles similaires